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VELONE – Pierre qui roule…

Les jeux d'automatisation ont ce pouvoir étrange de faire disparaître le temps. Satisfactory. Dyson Sphere Program. Je ne compte plus les jours perdus à améliorer mes chaines de production, afin de créer des milliers d'objets virtuels que je stocke dans mes conteneurs débordant de matériel inutile. VELONE, un puzzle édité par Daedalic, est certes moins ambitieux que ses confrères, étant notamment basé sur une interface 2D simple. Mais il n'en est pas moins addictif que les autres !

Le début n'est cependant pas évident et j'ai dû m'accrocher un peu pour me sentir impliquée. Déjà, une longue cinématique impossible à zapper à propos d'une histoire relativement passable : l'approvisionnement  énergétique d'une planète lointaine est menacé de disparaître, suite à un choc de météorite. Il faut donc que les extraterrestres habitant cette planète moribonde construisent des machines hydrauliques et les programment à bon escient afin de produire et de placer correctement les pierres Velone, sans quoi la planète disparaîtra définitivement.

Et les choses se corsent avec un tutoriel qui a le défaut de trop tenir par la main, amenant à un enchaînement de textes informatifs et de séquences de code à reproduire. Du coup, je n'ai commencé à réfléchir à ce que je faisais qu'à la fin, pour m'apercevoir qu'en fait je n'avais rien compris ! Après un second passage par le tutoriel, cette fois sans bêtement faire du copier/coller,  j'ai alors commencé à mieux comprendre.

Concrètement, chaque niveau demande de reproduire une séquence de boules, aux couleurs et aux motifs définis. Pour ce faire, il faut transformer des boules neutres, toutes grises, en les faisant passer par des modules spéciaux, suivant un arbre de transmutation bien défini.

Des mécanismes sont là pour attraper, lâcher et lancer les boules, des outils qui peuvent être installés sur des rails, et dont le bras s'allonge ou se réduit jusqu'à trois cases. Grâce à tout ça, il faut essayer de trouver une solution pour que les boules grises reproduisent la bonne combinaison, après avoir parcouru un chemin cohérent jusqu'à l'espace à droite ou à gauche, correspondant à la solution.

En plus de devoir correctement gérer cet enchaînement, avec l'obligation d'anticiper la position de chaque élément à chaque seconde, il faut aussi faire attention à éviter toute potentielle collision, ou bien tout s'arrête. Comme chaque manipulation prend du temps, l'envie est grande de rapidement gérer en parallèle plusieurs transformations pour accélérer le rythme, amenant à un manège mécanique sur l'écran.

Il n'existe pas une seule solution. J'aime pour ma part utiliser les bras qui attrapent et les rails, amenant à certainement beaucoup plus d'étapes que grâce aux lanceurs, mais je trouve cela beaucoup plus amusant de voir les boules transportées sur ce qui ressemble à un train. Heureusement pour moi, le jeu n'est pas trop punitif sur le manque d'optimisation, amenant juste à devoir faire des sortes d'interludes pour recharger du fluide (une jauge que vous pouvez voir en haut à gauche des précédentes captures d'écran). Ici, il faut diriger des boules vers un bassin central en utilisant des marqueurs de direction.

Quelques défauts sont à noter, rendant la prise en main un peu laborieuse, surtout au début. Principalement, je trouve l'utilisation de l'espace à l'écran étrange, avec une énorme boite à outils qui masque un bon tiers de l'écran de jeu. Il est impossible de décaler l'intégralité du code, il faut le faire manuellement, slot par slot, c'est un peu agaçant quand une grande partie du code est déjà faite. Impossible également de remplacer un style d'outil par un autre, cela passe par une suppression, entraînant la perte de tout le code lié. Enfin, la suppression des éléments se fait par glissement à l'extérieur de l'écran, ce qui rend ça assez peu pratique (un clic droit aurait été plus simple).

Amusant petit jeu de réflexion, VELONE est loin d'être évident à prendre en main, et plaira aux matheux qui aiment la logique des belles chaines de production. Avec une bonne quantité de contenu (j'ai déjà joué cinq heures, et je n'ai fait que l'effleurer), vous aurez de quoi faire, même si certains voudront peut-être attendre un peu plus de polissage de la part de l'éditeur. Je tiens également à émettre un bémol dans cette conclusion, car le jeu ressemble à s'y méprendre à un autre, Opus Magnum,  Certes, cette appartenance est revendiquée par le développeur Moritz Krohn, mais il aurait peut-être fallu alors révolutionner la formule, voire ajouter des fonctionnalités sur certains points, ce qui n'est pas le cas. Je suis donc un peu perplexe, car même si en soi VELONE m'a bien plu, ne vaudrait-il pas mieux prioriser l'original ? Je vous laisse seuls décisionnaires !



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