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Hôtel Transylvanie : Monstrueuses Aventures – Room Service, nous avons un problème.

L'animation en images de synthèse a fait un énorme boom au début des années 2000. Depuis, la technologie n'a fait que progresser pour offrir plus de fluidité, plus de détails d'animations, plus de complexité dans la modélisation des personnages. Et pour être franc, cela aurait été rendu difficile sans l'apport du jeu vidéo et de son envie de cinématiser ses histoires. Pixar est le premier nom qui vient en tête lorsque l'on parle de ces productions animées pour le cinéma, mais il en existe d'autres toutes aussi talentueuses comme Dreamworks ou Sony Pictures Animations qui nous intéressent indirectement aujourd'hui. Pourquoi ? Car leur saga, Hôtel Transylvanie, dont le 4ème et dernier opus est sorti il y a à peine quelques semaines au cinéma, se voit offrir, avec deux mois de décalage, un jeu vidéo en guise d'accompagnement clairement destiné aux enfants.

Mais est-ce que le titre en vaut la chandelle ? Réponse dans le test de GTA VI... ou celui-ci, allez savoir.

Étant donné que je n'ai vu absolument aucun Hôtel Transylvanie, ne vous attendez pas à un parallèle scénaristique, ni même à une profonde analyse existentielle du jeu vidéo comme moyen d'étendre et de servir l'univers des films. Ce que vous devez savoir, c'est que Drac doit jouer le babysitter de ses petits enfants et que pour les tenir tranquilles, il décide de leur conter des histoires avant l'heure du coucher. Vous prendrez ainsi le contrôle des protagonistes de ces histoires comme une version de Drac dans une adaptation libre d'Ali Baba et les 40 Voleurs, et d'une version à capuche de Mavis dans une adaptation du Petit Chaperon Rouge et enfin, les deux se retrouveront ensemble dans une aventure très Indiana Jonesesque. La dernière histoire, ne se débloquant que lorsque les deux précédentes seront terminées, proposera un déroulement plus linéaire que les deux autres. En effet, ces dernières sont découpées en niveaux liés par un hub central à chaque histoire. On a affaire à un classique jeu de plateformes 3D avec de rares passages de combat/action. Encore heureux d'ailleurs, car ces derniers sont lourds, poussifs, longs et agaçants avec le combo unique du personnage en guise d'arsenal (oui, je n'ai pas dit des, mais vous comprendrez plus bas). Ils le seront encore beaucoup plus, lorsque vous ajoutez les défauts du jeu dont nous allons parler pas plus tard que maintenant à commencer par la caméra complètement folle. Cette dernière se met en mode Syndrome de Parkinson dès lors que l'on s'approche un peu trop d'un obstacle et ne se calmera que lorsqu'on arrive à s'extirper de ce coin par on se sait quel miracle, ces tremblements et indécisions de positionnement rendant les déplacements de personnages encore plus compliqués qu'ils ne le sont déjà. Enfin... ça c'est lorsqu'on ne se retrouve pas complètement avec un champ de vision dénué de toute texture. Vous l'aurez compris, la jouabilité en prend sérieusement un coup, et cela est encore plus vrai en contrôlant Drac qui a un bug d'animation combiné avec un cafouillage de contrôles, faisant qu'il lui arrive souvent de se déplacer légèrement tout seul et de manière indécise. Près des rebords, vous serez alors l'invocateur de puissants jurons à l'encontre des développeurs de laisser de tels bugs. Surtout que Mavis n'a absolument aucun problème de ce type ! Mais plus qu'un manque de budget, je mettrais plus ça sur le dos de la fainéantise et d'absence de Contrôle Qualité. Après tout, "C'est un jeu pour les enfants, ils n'y verront que du feu !".

Globalement, toute la partie Drac est techniquement inférieure en tout point à celle de Mavis. Et cela fait encore plus mal lorsqu'on a légitimement l'impression de faire encore et toujours les mêmes choses, de se battre contre des ennemis qui n'ont qu'un court brin de variété par leur design. Le panel d'attaque est similaire et globalement le déroulement de chaque histoire suit le même chemin au point qu'il est marrant de se dire : "Tiens, il va se passer ceci" et d'avoir raison. C'est pour cela que je penchais pour de la fainéantise plutôt que d'absence de moyens car tout le jeu respire cette ambiance : "C'est pas grave ,c'est pour les enfants". Entre le fait que le nombre de niveaux n'est pas énorme et qu'en plus, le jeu s'offre le luxe de faire retourner le joueur dans les niveaux précédents pour atteindre une petite zone indisponible juste avant, ou que la narration de Drac est interrompue de manière complètement prévisible par ses petits enfants pour rajouter des ennemis. Sans compter que Mavis et Drac étant basiquement un seul et même personnage, juste avec un skin différent. Mêmes actions, animations sensiblement différentes et... ah si, ils se différencient dans une seule chose : Drac peut activer un super saut sur certaines dalles, tandis que Mavis peut, via des dalles spécifiques, marcher sur les murs.

Waouh ! On est en 2022 quand même. Ce genre de subterfuge pouvait passer à l'époque Playstation, voire Playstation 2, mais sur des machines comme la Playstation 5 ou la Xbox Series X (sur laquelle le test a été effectué), c'est intolérable de dire : "Tu peux jouer avec 2 personnages différents, mais ne t'attends pas à autre chose qu'un vulgaire changement de skin avec une aptitude de différence entre elles, malgré la puissance des machines actuelles capables de faire tourner des jeux 3D générant des planètes de manière entièrement procédurale". Pas à une époque où SSD et GDDR6 règnent en maitres.  Bref, c'est fainéant, c'est lourd et il y a plus de murs invisibles que de fun dans le jeu.

Ce qui rend au final les choses encore moins évidentes pour les enfants à cause de la lourdeur accablante des combats et des phases de plateforme peuvent être complètement biaisées à cause d'une très légère plongée de la caméra, bien évidemment non repositionnable verticalement. Probablement pour cacher en partie la distance d'affichage, plutôt honteuse dans les extérieurs sans subir de clipping troublant de manque de finition.

Du coup, par fainéantise solidaire, je ne peux que stopper le test ici au lieu de continuer à enfoncer le jeu dans ses bugs, sa répétitivité affligeante et son clair manque d'ambition pour vous recommander plutôt d'offrir à vos enfants Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille qui saura mieux éveiller les sens de votre futur délinquant.



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