The Suicide of Rachel Foster – Un walking simulator bif bof
Après une sortie PC remarquée en février 2020 et un portage consoles (PS4/Xbox One) en septembre 2020, The Suicide of Rachel Foster continue son petit bonhomme de chemin en arrivant sur la Nintendo Switch. L'occasion pour moi de m'essayer à ce titre, qui avait suscité bon nombre de débats lors de sa sortie initiale.
The Suicide of Rachel Foster est un jeu développé par One'o'One Games et édité par Daedelic Entertainment qui prend la forme d'un jeu d'enquête, dans la mouvance walking simulator. On y incarne Nicole Wilson, la fille d'un père physicien qui a ruiné la réputation de sa famille en fréquentant Rachel Foster, une adolescente de 16 ans qui a mis fin à ses jours. Nicole est contrainte de revenir dans l'hôtel géré par son père suite à son décès, pour y mettre un peu d'ordre et organiser la vente. Par un hasard malheureux, une tempête empêche notre protagoniste de quitter l'hôtel, dans lequel elle se retrouvera bloquée plusieurs jours. Guidé par un certain Irving, avec qui elle est en contact radio, elle flânera donc dans cette hôtel, ce qui ravivera des souvenirs de jeunesse, et lui permettra d'en apprendre plus sur la relation qui unissait Rachel et son père.
Les thématiques abordées sont sombres, comme l'indique le message qui apparaît en début de jeu, à titre de prévention. L'histoire se laisse de son côté suivre sans déplaisir... Au début, tout du moins. Nous avons affaire à un personnage avec un caractère plutôt trempé qui, pour une raison obscure, va se transformer au fur et à mesure de notre progression. La lecture de l’œuvre variera sans doute d'une personne à l'autre. De mon côté, c'est essentiellement le dégoût qui prévaut. Je ne pense sincèrement pas que le studio souhaitait transmettre un message comme cela, mais la narration est mauvaise et laisse penser que le sentiment amoureux gomme tout ce qui ne va pas dans cette relation entre une adolescente en difficulté et un professeur à la quarantaine bien consommée. Et c'est vraiment regrettable, car en dehors de son histoire et son ambiance, The Suicide of Rachel Foster n'a pas grand-chose pour lui.
En effet, on est face à un walking sim dans sa forme la plus classique qui soit. On déambule dans l'hôtel en observant quelques objets ça et là, et en accomplissant les quelques objectifs confiés par l'homme à l'autre bout de la ligne... et c'est à peu près tout. TSRF, c'est un croisement raté entre Firewatch et What Remains of Edith Finch. Les dialogues sont en effet moins bons, l'attachement aux personnages moindre, et l'hôtel, malgré qu'il soit dans l'ensemble réussi - de par sa taille imposante et son ambiance très "Shining" - ne parvient pas à être aussi remarquable que la maison des Finch. L'enquête de son côté ne demandera jamais rien de plus que de se rendre d'un point A à un point B, puis d'interagir avec un objet.
Le portage de son côté est correct, bien que paresseux. Que ça soit en mode nomade ou docké, je n'ai pas eu de chute de framerate à noter. Afin de garantir cette fluidité, il a toutefois fallu trancher. On a donc un jeu moins fin et une gestion des ombres amoindrie par rapport aux autres versions consoles et PC. Le jeu reste dans l'ensemble jouable, même si la sensibilité des sticks est un brin trop faible. Petit bémol : la localisation spatiale des sons est tout simplement mauvaise, à tel point qu'il m'a fallu tourner 2 bonnes minutes avant de comprendre quel était le téléphone qui sonnait dans l'hôtel...
Si vous êtes en manque de walking-simulator, The Suicide of Rachel Foster peut vous contenter durant quelques heures (4 maximum), toutefois, n'en attendez pas grand-chose. Le portage est terne et ne gomme assurément pas les écueils d'une histoire qui pourra choquer bon nombre de joueurs.