Life is Strange : True Colors – Une aventure haute en couleurs
Depuis son premier épisode paru en 2015, la licence Life is Strange a su marquer durablement les joueurs, grâce à des personnages attachants, des histoires plutôt bien ficelées, et des ambiances superbes. De mon côté, la formule a toujours fait mouche, et j'attendais True Colors autant que je le craignais. J'avais en effet quelques réserves, vu que c'était Deck Nine Games derrière le projet, déjà à l’œuvre sur Life is Strange : Before the Storm (faisant office de préquel au jeu de base), qui m'avait non pas déçu, mais m'avait semblé en deçà de ce que proposait Dontnod. Fort heureusement, après environ 8 heures de jeu et un trophée platine en poche, je suis conquis !
Haven Springs, une ville où il fait bon vivre !
Life is Strange : True Colors nous raconte l'histoire d'Alex Chen, une jeune femme à l'enfance tourmentée, qui a perdu ses parents et a voyagé de foyer en foyer avec son frère Gabe, qui a lui aussi été contraint d'abandonner sa sœur après avoir fait quelques conneries qui l'ont envoyé dans un centre de détention. Désireux de se racheter, Gabe propose à sa sœur - désormais adulte - de le rejoindre à Haven Springs, une petite ville à flanc de montagnes situé dans le Colorado. Alex s'exécute donc, et prend un bus pour cette bourgade colorée et un brin cliché, il faut l'avouer. Les retrouvailles seront toutefois de courte durée, puisqu'après un événement que je vous laisse découvrir, Gabe décède et laisse un trou béant à Haven Springs. Notre personnage, en deuil mais déterminée, va enquêter, les circonstances de la mort de son frère étant assez curieuses.
Life is Strange oblige, notre protagoniste dispose d'un pouvoir un peu spécial qui l'aidera durant toute l'aventure... En effet, en observant les gens, Alex voit une aura colorée émaner d'eux et peut "lire" l'émotion de la personne et ce qu'elle pense. Modulo la couleur de l'aura, l'émotion est distincte. Une aura bleue indique que la personne est triste, rouge, en colère, violette, apeurée et jaune, heureuse. A noter que certains objets chargés en souvenirs peuvent également être des vecteurs d'émotions pour Alex, qui pourra donc lire en eux. Ce pouvoir de super-empathie sera à utiliser à différentes occasions, que ce soit pour faire progresser l'aventure principale, ou pour renforcer nos liens avec les quelques personnages qui peuplent Haven. De par cette capacité assez unique, l'histoire prend de suite un tournant émotionnel fort et, face à ce flot d'émotions intenses, notre héroïne ne reste pas insensible, elle peut s'en imprégner, ce qui débloquera/modifiera certains dialogues, pour le meilleur comme pour le pire. L'effet papillon est en effet toujours présent, et cela a pas mal de répercussion sur certains pans de l’œuvre.
Alex est une héroïne extrêmement attachante !
En terme de système de jeu, on peut dire que l'on est en terrain connu. La formule n'évolue en effet pas d'un iota par rapport aux volets précédents. On se retrouve donc avec un gameplay "à la Telltale", où l'on interagit avec les objets et les avatars environnants, avec une marge de manœuvre un brin plus large qu'auparavant. En effet, Alex aura la liberté, durant une grande partie de l'aventure, de vagabonder dans l'artère principale de Haven Springs. Cela nous permet de visiter plusieurs boutiques et le parc. Pas de quoi sauter au plafond, mais c'est déjà moins cloisonné que dans les précédents épisodes, et c'est franchement appréciable. En plus de se lier d'amitié avec le voisinage en se baladant, Alex aura la possibilité de développer une romance avec deux personnages du jeu : un homme ou une femme.
Sur le plan artistique, les jeux Life is Strange se sont toujours démarqués. On ne change pas une équipe qui gagne, et on retrouve donc ce cachet si unique. Toutefois, on a cette fois-ci droit à beaucoup plus de couleurs. Chaque bâtisse d'Haven se pare d'une couleur différente, et on se retrouve face à une allée principale très colorée et chaleureuse. Immédiatement, on s'y sent bien, et chaque intérieur est également richement décoré et procure un sentiment de bien être. Dommage que tout cela soit entaché par une technique en dents de scie. Sur PS5, le jeu propose une résolution 4K, limitée à 30 images/seconde. On pourrait penser que ce compromis permettrait au jeu de rester constant en terme de fluidité, mais il n'en est rien. Fréquemment, le framerate prend un petit coup, et on sent comme un accroc à l'image. Ce n'est jamais bien long, mais perceptible. J'ai tout d'abord pensé que c'était lié à l'option Raytracing activée dans les options graphiques, mais non. Que l'option soit active ou non, le jeu reste soumis à ces hoquets fréquents. Deck Nine Games travaille actuellement sur un patch pour corriger cela.
Un gros travail a été fait par le studio pour rendre le réseau social du jeu "crédible" !
Au niveau des accrocs, on peut aborder rapidement la synchronisation labiale. En VO, ça tourne à peu près correctement, mais en VF, ça tape souvent à côté. Dommage car côté qualité de doublage, le travail effectué force le respect et fera plaisir aux joueurs désireux d'enfin découvrir la série en français. J'ai tout de même privilégié la VO, par habitude, qui est bien entendu de haute volée. Enfin, impossible de ne pas parler bande-son quand on évoque LiS. Encore une fois, la sélection est superbe et tout cela risque de tourner pendant de longues semaines sur une playlist !
Bien que le premier Life is Strange garde une place un peu spéciale dans mon cœur, ce Life is Strange : True Colors a su me charmer. Certes, son histoire est assez classique, mais les dialogues sont biens écrits et pratiquement tout le casting est attachant ! Le fait d'abandonner le format épisodique permet aussi au jeu de mieux équilibrer le rythme du jeu. On évite la fâcheuse sensation de devoir attendre la suite pendant 2 mois, et on peut ainsi suivre l'histoire d'une traite. Seul point noir au tableau : sa technique irrégulière. Gageons que le studio puisse patcher tout cela correctement.
Une aura émane d'un personnage quand il est sous l'influence d'une vive émotion.
Disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series depuis le 10 septembre. Prix conseillé de 59,99€ pour l'édition standard. Une version Nintendo Switch est prévue pour la fin de l'année.
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