Tales of Arise – Oh… mon bras brûle
Final Fantasy... Dragon Quest... Derrière ces deux titanesques sagas du RPG, existe une foultitude de séries, non moins méritantes, qui vivent un peu dans l'ombre de ces monstres sacrés surmédiatisés depuis des décennies. Heureusement que depuis la démocratisation d'internet, de nombreux outsiders ont eu la possibilité de se dévoiler au grand jour et de briller sous les projecteurs du grand public.
Parmi ces jeux, et pour ses 25 ans d'existence, la série d'Action RPG Tales of revient sur le devant de la scène pour le très attendu Tales of Arise.
Avant de commencer à vous parler du jeu à proprement parler, je dois vous prévenir : ma seule rencontre avec la saga fut sur Tales of Vesperia sur Xbox One il y a 2 mois de cela. Ne vous attendez donc pas à un comparatif ni même à l'évolution par rapport aux précédents jeux de la série.
Maintenant que ceci est précisé, voyons ensemble ce que le dernier bébé de Bandai Namco a dans le ventre...
Vous incarnez un esclave du peuple Dahnien surnommé Masque de Fer à cause du masque qui recouvre intégralement votre visage. La raison ? Vous l'ignorez tout comme jusqu'à votre vrai nom puisque le protagoniste est frappé par une mystérieuse amnésie.
La seule chose que vous savez est que vous êtes un esclave des Reniens, peuple ayant envahi la planète qui est devenue le théâtre d'un ignoble tournoi entre les 5 seigneurs Reniens qui règnent chacun sur une parcelle de territoire et fait travailler de force jusqu'à la mort les esclaves Dahniens depuis 300 ans pour amasser un type de ressource mystique.
Votre rencontre avec Shionne, une Reniene qui cherche pour de mystérieuses raisons à éliminer les seigneurs Reniens et qui est affectée par une non moins mystérieuse malédiction d'épines occasionnant des blessures graves à quiconque la touche, va tout changer pour elle comme pour vous. Car voyez-vous, vous êtes également insensible à quoi que ce soit, et là encore, vous ignorez pourquoi, mais cette combinaison bien étrange fera que vous serez la seule personne capable de brandir l'épée de feu, représentation physique du pouvoir du feu enfoui en elle.
Votre quête commencera par la libération du peuple de votre région dominée par la chaleur infernale des flammes éternelles et sur laquelle le seigneur règne d'une poigne de fer. Après que vous ayez appris que votre nom est Alphen, le jeu vous embarquera dans une épopée relativement classique (avec des clins d’œils flagrants à Avatar : the Last Airbender ou encore Utena), même si le jeu ne tombe pas dans la facilité de la routine scénaristique avec des mêmes boucles reproduites encore et encore. Et pour cela, on ne peut que féliciter les personnes derrière l'histoire qui ont évité les pièges avec brio pour maintenir l'intérêt du joueur sur la durée.
Bon... Elles auraient aussi pu faire des efforts sur les 6 personnages de votre groupe et leurs classes qui n'ont absolument rien d'original. On a ainsi le combattant à l'épée, la magicienne timide, la tireuse d'élite qui sert de guérisseuse à ses heures perdues, le combattant à mains nues impétueux, la garde paladine et un combattant au bâton.
Ne vous attendez pas à plus de détails sur le scénario ou l'évolution des personnages, je n'aime pas spoiler, même si dès le départ, le jeu le fait sans vergogne dans son générique d'introduction. Mais si vous voulez en discuter en privé, vous pouvez me contacter sur le discord du site.
Le gameplay est une autre histoire, puisqu'il y a beaucoup de choses à dire.
Étant donné que nous avons affaire à un Action RPG, les combats sont en temps réel. Enfin presque, puisque vous vous déplacerez dans des environnements jusqu'à ce que vous rencontriez des ennemis. De là, le jeu bascule quasi instantanément en phase de combat durant lequel vous vous retrouvez dans ce que j'appelle le ring de combat. En fait, vous avez le loisir de vous déplacer comme bon vous semble durant les combats dans les limites de ce ring de forme circulaire. Vous vous déplacez en temps réel, vous attaquez en temps réel, vous esquivez en temps réel, vous lancez des arcanes en temps réel pour un résultat très arcade saupoudré d'un soupçon de stratégie, puisque vous pourrez incarner n'importe quel membre de votre équipe durant les combats (3 sont contrôlés par le jeu lorsque vous ne les incarnez pas, les 2 autres sont en soutien passif), faire appel à vos alliés en soutien, combiner des attaques, etc. Le système de combat est très complet et s'enrichit au fur et à mesure que vous prenez des niveaux apprenez des compétences, rencontrez de nouveaux membres d'équipe. Le résultat à l'écran donne ce que j'appelle un beau bordel. Parfois un peu trop, puisqu'il arrive d'avoir un peu de mal à lire l'action lorsque sorts, techniques fusent dans tous les sens. Ce qui est pas mal gênant lorsque les situations sont critiques, surtout si, comme moi, vous préférez le style à l'épée d'Alphen dont la consommation de points de vie est propre à ses attaques spéciales.
Le tout reste cependant très réussi et dynamique.
Mais Tales of Arise, ce n'est pas, à l'instar des autres opus de la saga, que des combats puisque la série met en avant les relations entre les protagonistes, via des saynètes, la cuisine et le camping. Et même si les environnements sont relativement symptomatiques du syndrome Final Fantasy XIII, ils sont on ne peut plus sublimes à admirer grâce à un style anime assez mature du plus bel effet. On n'a certes pas des couleurs vives d'un Tales of Vesperia, mais ces tonalités de couleurs un peu plus matures collent bien avec une des thématiques principales du jeu : l'esclavagisme et la condition humaine.
Sujet, que le jeu n'a aucune honte d'aborder sous de très nombreuses coutures.
Après, Tales of Arise n'est pas parfait. Du moins pas sur Xbox One, version sur laquelle le jeu a été testé. Il y a des freezes, pas méchants et pas fréquents non plus, mais qui peuvent par moments s'enchaîner violemment durant quelques secondes, des soucis de retard de chargement d'objets (PNJs essentiellement), une configuration de touches sur la manette pas particulièrement intuitive que ce soit en combats comme dans les très nombreux menus, et quelques autres trucs minimes comme une progression dite "tendue". Comprenez par là que vous serez toujours en manque d'expérience, d'argent et d'objets pour mettre votre équipement à jour, affronter sereinement de nouvelles menaces ou acheter de précieuses potions, les combats ne rapportant quasiment rien dans ce domaine en dehors de l'expérience et des points de compétences.
Mais le jeu reste en soi agréable à jouer. Bien plus agréable que Tales of Vesperia et ses combats rigides et poussifs.
Le meilleur des Tales of ? Difficile à dire pour moi vu que je n'ai touché à aucun autre opus de la série de Bandai Namco, mais raisonnablement un très bon Action-RPG en ce mois de septembre 2021.
- Xbox (Version testée Xbox One)
- PlayStation
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