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Ghost of Tsushima – Une version Director’s Cut indispensable ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ghost of Tsushima aura marqué nos colonnes l'an dernier, et particulièrement Stephan, qui s'y était essayé sur PS4 et qualifiait déjà en plein mois de juillet à qui voulait l'entendre qu'il s'agissait du jeu de l'année ! De mon côté, je clamais sans peine que j'avais devant moi la meilleure édition collector de l'année, mais j'étais un brin plus modéré vis-à-vis de cet Assassin's Creed-like du Japon féodal. Sachant qu'une version PS5 du titre arriverait tôt ou tard, j'avais laissé le jeu de côté après une dizaine d'heures, afin de profiter au mieux de sa version définitive sur la dernière née de Sony. Grand bien m'en a pris ?

Histoire de recontextualiser un peu sur le "modéré" plus haut, il faut savoir que je venais de terminer Assassin's Creed Origins et Odyssey quand j'ai reçu le jeu de Sucker Punch. Autant vous dire que j'étais rincé de la formule Open-World avec des centaines d'icônes sur une carte. C'est aussi pourquoi j'ai motivé mon choix d'attendre quelques temps avant de jouer et de profiter pleinement, de Ghost of Tsushima. Avec le recul, je maintiens mon propos initial : il s'agit d'un titre action-aventure influencé par l'école AC. Pour autant, le studio a su avec brio adapter la formule, en retirant le trop plein qui provoque l'overdose, et en s'inspirant également de The Witcher, avec une narration poussée, qui rend le moindre récit (une quête en gros, mais le terme "récit" est utilisé par le jeu) intéressant à suivre, en impliquant Jin Sakai, et par extension, le joueur.

GoT nous plonge directement dans l'action, avec une bataille opposant les samouraïs au peuple mongol. Il suffit de voir l'étendue de l'armée mongole pour comprendre qu'on va prendre une rouste, mais le code des samouraïs étant ce qu'il est, il faudra faire face et mourir avec honneur. Manque de chance pour notre protagoniste, malgré de sévères blessures, il est toujours en vie et soigné par une voleuse qui l'a aperçu agonisant. Jin Sakai n'a qu'une idée en tête, libérer son oncle captif dans une forteresse tenue par les Mongols. Il sera accueilli par Kothun Khan, chef de l'armée mongole, qui mettra une seconde raclée à notre samouraï et le jettera dans la mer, le pensant mort. Bien entendu, Jin est toujours en vie, et il entreprendra de libérer le pays et de rallier le peuple ainsi que de nombreux guerriers à sa cause afin de libérer l'île de Tsushima, quitte à renier son code de samouraï et à devenir le Fantôme.

Le jeu aborde ainsi deux approches: dans la première, vous pourrez y aller frontalement et la jouer samouraï, avec une confrontation stylisée qui demande de maintenir puis relâcher un bouton pour trancher l'ennemi à l'aide de votre katana, et enchaîner sur des combats plus classiques, assez similaires à ce qu'a pu proposer Batman Arkham une décennie plus tôt. Des combats basés sur une rythmique donc, avec différentes postures à utiliser intelligemment pour venir à bout de vos ennemis sans trop galérer. Ghost of Tsushima reste assez exigeant quand on choisit l'approche frontale, mais se révèle aussi grisant. Venir à bout d'une flopée d'ennemis en utilisant correctement parades, contres, coups spéciaux et autres kunaïs fait son effet tout du long ! La deuxième approche, Le Fantôme, m'a plu aussi, plus discrète et sournoise, et totalement à l'opposé du code des samouraïs, on virevolte d'un bosquet à l'autre en ouvrant une ou deux gorges, puis on balance une flèche dans la tête de l'ennemi qui fait le guet... chaque approche est jouissive et tout le monde devrait y trouver son compte !

La montée en puissance de notre héros se fait sentir aussi, surtout en accomplissant les récits dédiés qui permettent à Jin d'apprendre des techniques ancestrales très classes. L'exploration globalement est récompensée, et on est sur quelque chose à la croisée entre Breath of the Wild et AC encore une fois. Oui, il y a des points d'intérêts, mais nul besoin de contempler sa carte toutes les 2 minutes, on peut se fier au vent directeur qui nous guide, ou encore aux vibrations de la manette qui indique les trésors à proximité... pour peu que l'on porte la tenue adéquate ! Pour autant, l'équilibre est présent et, même en allant d'un camp à l'autre pour libérer une région du joug mongol, on ne se sent pas dans une boucle infinie et sans fin qui agace à la longue. Le jeu reste plaisant à parcourir, et sait s'arrêter quand il le faut. Comptez 35 heures pour venir à bout de l'histoire principale du jeu (en 3 actes) et de son extension (qu'on peut aisément doubler en ajoutant l'exploration et les récits annexes propres à chaque zone) qui introduit une nouvelle zone de jeu - l'île d'Iki - et permet d'en apprendre plus sur le passé du clan Sakai.

Techniquement, le titre fait un bond en avant également. On a maintenant du 60 images/seconde constant et une résolution revue à la hausse qui vise le 4K. Le jeu apparaît ainsi bien plus fluide, pour notre plus grand plaisir. Comme souvent avec la PS5, les temps de chargements sont pratiquement inexistants et, bien que la machine approche doucement de sa première année de vie, ça surprend toujours en positif de voir qu'un voyage rapide est... rapide. A noter que le jeu a déjà bénéficié de plusieurs patchs bienvenus. Par contre, au lancement, j'ai eu 4 plantages en quittant le mode photo, ce qui est quand même un handicap pour un jeu nous invitant aussi volontiers au voyage grâce à ses environnements somptueux. Car oui, GoT brille toujours autant artistiquement, en particulier à l'aube et au crépuscule, via une lumière magnifique. On en vient presque à regretter quand le soleil est à son zénith... le jeu devenant presque quelconque à ce moment-là !

Ghost of Tsushima : Director's Cut est un must have, surtout si vous n'avez pas eu l'occasion d'y jouer au moment de sa sortie. C'est la quintessence d'une formule aboutie. Oui, on peut crier au déjà-vu sur la forme, mais tout est tellement bien fichu que ça en devient futile. Suivre les pérégrinations de Jin Sakai sur l'île de Tsushima est un plaisir que je ne puis dissimuler. Un voyage unique, avec un protagoniste qui n'a d'autre choix que de se salir les mains pour atteindre son but.



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