Learning Factory – Plus vite que chat !
J'ai un faible pour les jeux d'automatisation et autres simulations d'usine, ayant passé un temps assez abusé sur Satisfactory, ou plus récemment sur Dyson Sphere Program. Alors, quand j'ai vu passer un communiqué de presse vantant les mérites d'un jeu d'usine qui, en plus, a la folie d'y mêler des chats (ils ont compris comment gagner internet eux !), et qui est créé par le studio Luden.io auquel on doit l'excellent while True: learn(), je ne pouvais que craquer. Voyez plutôt :
Si vous avez un félin chez vous, vous savez combien nos amis à fourrure sont exigeants. Ils aiment leur petit confort et, surtout, il ne faut pas les contrarier car, après tout, nous vivons chez eux, n'est-ce pas ? Les développeurs de Learning Factory sont sans doute arrivés à la même conclusion et, obsédés par cette idée, ils ont créé un jeu dans lequel, tels les esclaves des chats que nous sommes, il faut subvenir aux moindres requêtes des félins. Ces derniers se téléportent dans le monde à travers un portail. Il est possible d'en poser n'importe où, et même d'en fabriquer d'autres, pour augmenter la cadence.
Ces boules de poil trop mignonnes, et agaçantes, sont organisées par catégories, chacune ayant des besoins particuliers, même si ce ne sont que des tendances, et bien sûr on comptera quelques originaux qui voudront autre chose.
Transportés sur des tapis roulants, les chats sont accueillis dans des magasins, qu'ils soient au début à prix fixe, ou par la suite à prix variable, calculé par des ordinateurs reliés au système. Dans tous les cas, un magasin n'est en mesure de stocker que quatre types de marchandises, d'où l'obligation de "trier" les chats en fonction de leurs catégories pour les emmener là où il y a le plus de chance de répondre à leurs attentes.
Il faut ensuite apporter les produits finis jusqu'au bon magasin, avec des tas de machines et, bien sûr, des tapis roulants ! Les matières premières sont réparties à travers la carte : coton, bois, métal, pommes et poissons sont les principales. Pour chacune, des machines extraient les ressources à intervalles réguliers, en sachant que les plantes repoussent, ce qui les rend infinies. Chose assez rare pour être notée, elles peuvent aussi être plantées, pour créer des forêts placées aux bons endroits en fonction des chaines de production. Grâce à la terraformation, le monde se modifie et s'adapte à l'industrialisation, sauf pour les veines de métal qui, elles, sont immuables. Même les trous d'eau peuvent être creusés, histoire de construire le port qui va bien pour pêcher une foultitude de bons poissons. Il est même ensuite possible de changer la tuile, afin d'en faire une zone riche en poissons ou adaptée aux arbres, et d'en augmenter le rendement final.
Bien sûr, très vite, la belle architecture devient un labyrinthe immonde de tapis roulant qui se croisent, avec une logique biaisée à cause des demandes toujours croissantes qu'il est difficile de prévoir. Heureusement, les éléments se déconstruisent et les matériaux sont remboursés, ce qui permet de tout casser à l'envie. Spécificité du titre : les tapis roulants ne se chevauchent pas, mais il existe un sous-sol où d'ailleurs ne sont autorisés que les tapis roulants et autres répartisseurs (les machines doivent rester à la surface). Du coup, le sol se retrouve grêlé de tunnels, qui emmènent les ressources hors de vue. Pour faciliter la gestion, un mode hybride permet d'afficher, via des carreaux, là où se trouvent les éléments de l'autre niveau. Quand un croisement est inévitable, la seule solution est d'utiliser une sorte de petite grue qui emporte une ou deux cases plus loin.
Pour progresser, il faut effectuer des recherches, qui coûtent de l'argent, fort heureusement accumulé grâce aux clients, les chats ! Pour accélérer le rythme, il faut relier les magasins à des laboratoires scientifiques, où des chats (oui, encore) écrivent des articles d'une haute valeur scientifique. De nouveaux produits finis se débloquent peu à peu, dans un arbre où de nombreuses cases restent encore à être ajoutées au fur et à mesure de l'accès anticipé.
Proposant déjà un challenge intéressant, Learning Factory rend la création de l'usine assez complexe, avec tout de même une dizaine de catégories de chat, donc idéalement dix magasins, chacun desservi avec les produits adaptés : coupe-griffe, nourriture, maison, pelote de laine, coussin, matières premières... J'avoue que je me suis juste sentie limitée par l'impossibilité de faire se croiser efficacement les tapis roulants (même avec le sous-sol et les grues, ça oblige à faire de gros détours pour essayer d'avoir quelque chose de cohérent et encore, je me suis arrêtée à quatre magasins). Il est aussi impossible de mettre en attente plusieurs recherches, ce qui oblige à y penser... et, bien sûr, j'ai pris énormément de retard de ce côté. Enfin, la traduction française est catastrophique, avec énormément d'erreurs (mais ce point m'a plus fait sourire qu'autre chose car il n'y a pas non plus grand chose à comprendre).
Malgré ses quelques défauts, Learning Factory fait un début remarqué dans le genre de la simulation d'usine, alors qu'il n'est sorti que depuis février 2021. Proposé à un prix très raisonnable pour les dix à vingt heures de jeu nécessaires pour contenter comme il se doit ses clients exigeants (voire beaucoup plus pour les perfectionnistes), un jeu que je recommande sans hésiter aux fans du genre, qui pourront ainsi aider le studio Luden.io à améliorer son jeu.