Publicité

The Invisible Hand – Vendre ou ne pas vendre ?

J'avais déjà eu l'opportunité de tester la démo de The Invisible Hand lors de l'édition 2019 de la Paris Games Week et, encore plus récemment, à l'occasion de la LudoNarraCon 2021. Mais il est désormais temps de passer aux choses sérieuses, la sortie étant prévue pour le 7 mai ! Le studio de développement lyonnais Power Struggle Games m'a donc fourni une clé de son jeu édité par Fellow Traveller pour que je puisse découvrir The Invisible Hand dans sa version intégrale.

Simulation de trading satirique, notre personnage se retrouve dès le début face à la brutalité du métier. Les marchés s'écroulent, des boites clignotent en rouge de partout sur les écrans, et le téléphone n'arrête pas de sonner.

Obligé de recommencer en bas de l'échelle dans une autre société intitulée FERIOS, il va falloir dès lors refaire ses preuves, l'occasion de dérouler un tutoriel qui explique les bases du boursicotage. D'abord avec un budget limité, mes premières transactions sont timides, malgré les conseils qui me sont prodigués. J'hésite à investir mon budget, même virtuel, alors que les chiffres n'arrêtent pas de fluctuer. Les courbes montent et descendent, et les nouvelles défilent. Sur un second écran, j'ai même pendant un temps accès à un logiciel pirate qui m'informe, avant tout le monde, des fluctuations boursières.

Après quelques jours, je dois me débrouiller seule, et essayer de démêler le vrai du faux entre les différentes sources plus officielles, notamment les rumeurs qui circulent au bureau. Les actions disponibles sont incluses dans un maillage complexe, entre les matières premières, les pays, les monnaies, et les industries. Il est possible de tenter d'influer sur un secteur en faisant du lobbying. Mais il faut le faire avec parcimonie, déjà pour ne pas attirer l'attention des autorités. Mais il convient également de réfléchir aux conséquences, car si une valeur vient à monter, d'autres risquent de chuter en réaction. Il serait donc mal avisé d'investir sur deux compagnies dont les buts s'opposent. Enfin, il ne faut pas se tromper, entre les investissements sur le court terme, qui s'effectuent sur des valeurs destinées à baisser, et les investissements sur le long terme, avec des valeurs qui devraient grimper. Il faut vendre au bon moment, ou cela peut vite coûter très cher !

J'avoue que j'ai plus de mal à vous expliquer comment fonctionnent les dividendes, une sorte de contrat sur le long terme posé sur une valeur, dans l'espoir de récupérer un pourcentage sur tous les gains (mais pour le moment je n'ai pas vraiment été chanceuse de ce côté).  Et c'est encore moins simple quand des pirates entrent dans le réseau informatique et s'amusent à changer tous les noms de l'interface !

Intégrant une narration légère, le scénario ne s'embête pas avec une trame bien complexe, même si la fin m'a surprise. Sans vous dévoiler trop de détails, pour faire simple, notre personnage a comme objectif de monter les échelons de la société et, jour après jour, d'avoir des profits supérieurs à tous ses opposants, qui d'ailleurs se font virer sur le chemin. Heureusement, il existe trois modes de jeu qui m'ont permis de devenir vice-présidente, car je n'étais pas bien loin de la faillite personnelle, et je ne mérite pas ma rapide promotion. Satire du monde de la finance, les supérieurs sont odieux et désabusés, et tout à fait détestables !

Un système de propriétés vient se greffer au trading pour occuper les soirées. Je ne sais pas si le studio prévoit d'étendre ce qui pour le moment se présente sous une forme assez embryonnaire, avec l'achat d'appartements, de maisons ou de manoirs. Ces propriétés se meublent avec du mobilier aléatoire acheté par package, avant d'être louées pour quelques jours contre une somme substantielle qui vient s'ajouter aux primes quotidiennes sur les bénéfices (ou les pertes) engrangés sur les marchés. Il est aussi possible d'acquérir un véhicule, qui ne m'a pas l'air de servir à grand chose au-delà du prestige. J'avoue que j'imaginerais bien la possibilité de visiter ces propriétés et de pouvoir vraiment les décorer. De même pour les fêtes, organisées avec les employés de la société qui se déroulent sur un écran fixe, sans opportunité d'interagir avec les autres personnages. Certes, c'est l'occasion de récupérer des rumeurs intéressantes à réutiliser le jour prochain, mais cela laisse un peu sur sa faim. Il n'est actuellement possible de décorer que son bureau.

Avant de conclure, je tiens à rappeler que je suis incapable de juger de la véracité de simulation, n'ayant aucun penchant pour la gestion d'assets financiers dans la vraie vie. Je ne l'ai jamais fait, et ça ne m'attire pas plus que ça. Du coup, mon avis est un peu mitigé, car j'ai passé la plupart de mon temps de jeu en panique, sans savoir si je devais cliquer sur les boutons achat/vente et, systématiquement, à me retrouver à faire les mauvais choix et à assister à l'écroulement de la valeur de mon portefeuille. Ajouté à ça le côté un peu répétitif des journées qui se suivent et se ressemblent, à regarder des écrans de données, alors que je suis moi-même déjà sur un écran, avec déjà bien assez de chiffres et de Google Sheets pour mon pauvre cerveau ! Par contre, si vous aimez les petits chiffres, ou que vous avez déjà une passion pour la bourse, ce jeu est fait pour vous, sans aucun doute, avec l'opportunité de parier de l'argent virtuel, sans risque de pertes financières. Ou alors peut-être de manière thérapeutique pour constater que vous êtes aussi mauvais que moi et que vous n'avez pas intérêt à investir dans la bourse réelle !



Découvrez nos derniers aperçus :




Jeux du moment

>> Liste complète <<