Back 4 Blood – Et ça fait bim, bam, boum !
Après une annonce en grande pompe lors des Game Awards 2020 avec un trailer rappelant directement Left 4 Dead (et un peu The Strain à la vue du parasite), Turtle Rock Studios (Evolve et, justement, Left 4 Dead) a ouvert les vannes le temps d'un week-end alpha, ce qui nous a permis de prendre en main le jeu, et nous a renvoyés une bonne décennie en arrière. Pour le meilleur et pour le pire ?
Difficile de parler de simple inspiration, quand on prend pour la première fois Back 4 Blood. A l'exception de la construction d'un deck, le jeu est une copie presque carbone du titre publié par Valve il y a 12 ans maintenant.
Après un passage dans les options pour modifier les touches (en QWERTY par défaut) et quelques minutes dans l'éditeur de deck, on est paré pour l'aventure. Le deck vous permet de choisir jusqu'à 15 cartes procurant différents bonus : recharge plus rapide de 10%, déplacement plus rapide de 10% contre la perte de la fonction Sprint, meilleure précision, début d'un niveau directement avec un Uzi... Les cartes à sélectionner sont rangées en 4 catégories distinctes et procureront différents avantages individuels ou groupés, en fonction de votre pioche.
Car oui, il ne suffit pas de choisir un deck pour disposer de tous les avantages. Lorsque vous lancerez une partie, vous devrez choisir parmi 3 cartes, puis quelques-unes de plus au fur et à mesure de votre progression dans le niveau. La sélection devra se faire soigneusement, en fonction du personnage que vous choisirez, afin d'optimiser au mieux ses capacités.
Tout comme sur Left 4 Dead, le groupe est composé de 4 protagonistes. Je recommande autant que possible d'éviter les bots, qui causeront plus d'ennuis qu'autre chose pour le moment. A voir si l'IA alliée sera améliorée lors de la sortie du titre. En l'état, ce n'était vraiment pas ça. Une fois votre groupe dûment formé, vous pourrez vous préparer dans une zone sécurisée, et acheter des améliorations pour vos armes, des antalgiques, medikit, munitions, grenades et consorts. L'argent est partagé entre les différents membres du groupe. Attention à ne pas le gaspiller.
Une fois la porte de la safe place ouverte, l'enfer commence, dans le bon sens du terme. Le feeling des armes est très similaire à Left 4 Dead, et le plaisir est immédiat. Qu'on joue corps à corps avec une batte de baseball ou à distance avec un fusil d'assaut, fusil à pompe ou autre 9mm, c'est du tout bon. Les dégâts sont localisés, les têtes volent, le sang gicle (un peu trop actuellement) et recouvrira vos personnages de sang et de viscères ennemis en quelques secondes seulement, et il faudra parcourir les différents niveaux en espérant atteindre la prochaine zone de sûreté vivant. Un défi, pas insurmontable en difficulté Standard, mais qui nécessite tout de même de la coordination d'équipe.
En sus des infectés standards, plusieurs monstres mutants sont de la partie. Certains vous vomissent dessus, d'autres vous entoilent, ou vous envoient dans le décor, chacun a ses points faibles, visibles car légèrement luminescents et aucun n'est à sous-estimer. Etre entoilé plus de 3 secondes suffira à réunir une douzaine de zombies autour de vous, et l'issue sera souvent fatale. Le "tank" des L4D est ici remplacé par un monstre beaucoup plus imposant. Ce dernier mesure une dizaine de mètres de haut, se déplace plutôt rapidement, et inflige des dégâts monstrueux. Pour couronner le tout, sa barre de vie est horriblement grande, et il faudra en général entourer ce dernier pour toucher les zones vulnérables et infliger quelques points de dégâts.
Le niveau en lui-même, découpé en plusieurs actes, est assez varié en termes de décors, et la conception des zones forcent toujours le respect. Il faudra fouiller les endroits de fond en comble pour dénicher quelques précieuses munitions ou armes, ou les sacro-saints objets de soin.
Techniquement, c'est encore un peu hasardeux. Le jeu est, heureusement, plus fin que les jeux Coop de Valve. Toutefois, on est loin d'un rendu "nouvelle génération", ce qui peut s'expliquer au vu du nombre d'ennemis apparaissant à l'écran. Sans atteindre le niveau des hordes de World Par Z, le jeu reste suffisamment généreux (il est aussi plus joli), et cela se paye par quelques chutes de frame rate ça et là, sur une machine disposant d'un i9 9900K et d'une RTX2080 et 32Go de Ram. Cela dit, à ce stade du développement, ce n'est pas si étonnant. L'optimisation se jouera bien plus tard, et j'ose espérer que cela ne sera qu'un vilain souvenir lors de la release.
Je ressors assez conquis de cette première prise en main, la nostalgie fonctionne à plein régime quand on joue à Back 4 Blood, et procure une bonne dose d'adrénaline. Left 4 Dead 3 est sur la bonne voie, il n'aura juste pas le bon nom !
Complément d'Onidra :
J'ai aussi eu l'occasion de jouer ce week-end à l'alpha et je suis tout à fait d'accord avec les retours de Kyotenshi, même si je n'ai eu aucun souci de performance sur mon ordinateur. Il est aussi à noter que je me suis retrouvée plusieurs fois appairée avec des joueurs différents, et que l'expérience de jeu varie beaucoup en fonction des compagnons. J'ai fait un acte avec des gens réfléchis et intelligents, qui savaient éviter les groupes de corbeaux pour ne pas alerter la horde de zombies, ou encore qui restaient groupés pour ne pas faire s'attaquer à plusieurs packs en même temps. Les autres actes ne se sont pas passés aussi bien, des joueurs ont quitté et ont été remplacés par des bots pas bien malins, qui eux ne voient pas du tout le souci de courir au milieu des oiseaux. Dans ce second cas, le jeu devient rapidement bordélique, et la mort ne tarde pas...
Un jeu fun, oui, mais surtout avec des amis, tous sur un serveur vocal, ou au minimum avec des joueurs capables d'un peu de d'organisation. C'est dans cette configuration que Back 4 Blood prend vraiment tout son sens et qu'il devient défouloir au possible !