Crysis Remastered – Sous-titre invisible
FPS culte de par ses prouesses techniques de l'époque, Crysis sert encore aujourd'hui de benchmark pour tester les performances de certains composants d'un PC. Je n'ai personnellement jamais joué à ce jeu lors de sa sortie, mais j'ai eu l'occasion de jouer au second épisode sur Xbox 360.
Pour être honnête, je n'avais à l'époque pas accroché au jeu, à son histoire, à son univers. Probablement parce que je n'avais pas fait le premier.
C'est donc avec une intrigante curiosité et un doute présent que je profite de la sortie de Crysis Remastered pour prendre l'histoire à son début et enfin pouvoir entrer convenablement dans l'univers d'un des jeux les plus acclamés de l'histoire du jeu vidéo.
Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de Crysis, nous avons affaire à un FPS dans lequel le joueur incarne un militaire membre d'un groupuscule d'élite qui utilise une combinaison expérimentale aux capacités particulièrement adaptées aux différentes situations de combat. Il y a la fonctionnalité qui booste la vitesse, celle qui amplifiera vos sauts, vous pourrez également adopter une approche furtive via le camouflage optique qui rendra invisible ou encore renforcer votre résistance aux dégâts. Bien évidemment, il est possible de combiner ces capacités en même temps, mais attention à votre jauge d'énergie qui sera consommée en conséquence !
Équipé de cette combinaison expérimentale, vous êtes envoyé sur une île où l'armée coréenne a établi un poste de fouilles pour des recherches bien mystérieuses et utilise des scientifiques et archéologues qu'ils ont kidnappés pour mener à bien leur sale besogne.
Votre rôle sera, avec vos équipiers, de libérer ces prisonniers et de botter le trou de balle, en y rajoutant quelques-uns, du chef militaire en charge de ce programme.
Bien évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu et la mission va être bien plus délicate que prévu.
Honnêtement, je n'ai absolument pas accroché non plus. Je pensais que c'était parce que je n'avais pas commencé l'histoire depuis le début que je n'arrivais pas à entrer dans l'univers, mais finalement, rien à voir malgré le fait que le jeu a un univers certes banal et un peu prévisible, mais bien fichu avec une narration et un rythme maîtrisés. Les goûts et les couleurs, tout ça...
Mais abandonnons le scénario pour parler de ce qui a fait la renommée de Crysis : la technique.
Cette édition remastered n'est pas un remake, mais bien un remaster. Comprenez par là que le jeu n'a pas été refait de zéro, mais que les développeurs ont pris le jeu et ont mis des textures au goût du jour et amélioré deux trois petites choses.
Ne vous attendez donc pas à la claque technologique que vous aviez prise lorsque le jeu est sorti pour la première fois : on se retrouve désormais sur un jeu qui visuellement va se fondre dans la masse des productions actuelles, la modélisation ainsi que les animations en plus ancien. Cela se voit particulièrement bien au niveau des visages qui n'ont ni la finition actuelle, ni même l'élaboration que l'on trouve habituellement aujourd'hui.
Rappelons en plus que nous sommes sur console (version Xbox One testée, mais également disponible sur PS4) et que nous n'avons pas vraiment droit à des réglages de performances comme sur PC. Et pour un jeu console, le résultat visuel déçoit car finalement le remaster est sorti un peu tard dans cette génération pour surfer sur le top technologique de l'original.
Alors non, ce n'est pas moche, je n'ai pas dit cela. C'est juste que le jeu ne peut se cacher d'être ancien car aussi gourmand fut-il lors de sa sortie initiale, il y a eu un énorme bond technologique en termes de rendu depuis cette date. Ironiquement, c'est tout de même la version originale de Crysis qui a ouvert cette course à la performance technique et au rendu visuel et son remaster n'arrive pas à tirer son épingle du jeu en la matière.
L'IA n'est pas non plus particulièrement pertinente car la difficulté du jeu tient à la capacité des ennemis de vous toucher même lorsqu'ils ne devraient pas, genre quand vous êtes invisible et très loin d'eux et eux sans équipement, ou encore par exemple à faire de lourds dégâts dignes du fusil de chasse, même quand ils ont des armes légères. Leur comportement n'est absolument pas réaliste, d'autant plus que parfois ils vous détectent dans leur dos ou pendant que vous êtes cachés derrière des buissons ou autre mur à des centaines de mètres. Mais là encore le jeu est vieux et les ennemis n'ont pas été reprogrammés pour adopter un comportement plus naturel, ce qui est vraiment dommage. Heureusement qu'il est relativement simple de leur faire faux bond.
Le gameplay ne va pas non plus révolutionner beaucoup de choses en dehors de la gestion de la tenue en énergie et les capacités liées. On a affaire à un FPS un peu typé Far Cry relativement classique dans lequel on peut se balader à pied ou en véhicule selon son envie dans un lieu ouvert exotique. Et je pense que plus que le bond technique qu'il y a eu depuis, c'est bel et bien le fait que le genre ait tant évolué dans ce qu'il peut proposer qui va handicaper ce Crysis remastered version console auprès de ceux qui n'y ont jamais joué, mais aussi de ceux qui connaissent le jeu original, car ce remastered ne procurera pas les frissons du ras de marée technique de l'époque sur les machines de salon actuelles.
- Xbox One (version testée)
- PlayStation 4