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Lumberjack’s Dynasty – Je tronçonne, tu tronçonnes…

J'avais déjà joué à un jeu de la série Dynasty, le premier du nom, Farmer's Dynasty, qui nous permettait d'incarner un fermier héritant de la ferme de sa famille et qui tentait de remettre sur pied l'exploitation vieillissante. Malgré de nombreux défauts, j'avoue que j'aime ce genre de jeux réalistes, mêlant la simulation de vie au jeu de rôle. Je n'ai donc pas hésité quand j'ai vu passer l'annonce de la sortie de Lumberjack's Dynasty sur Gamesplanet, nous mettant cette fois à la tête d'une entreprise de bûcheronnage.

Le début est assez similaire à Farmer's Dynasty : nous incarnons un homme de la ville, venu aider temporairement son oncle et sa tante. Les conseils du couple servent de tutoriel, pour comprendre le métier de bûcheron, mais également avoir les bases de la gestion d'une exploitation rentable, sans oublier de s'assurer de bonnes relations avec le voisinage. À peine descendu du bus, nous devons aider l'oncle à nettoyer une parcelle. Il nous donne une tronçonneuse et nous prête son tracteur. Très vite, les arbres sont coupés (via un QTE demandant de garder un curseur dans une zone orange), les troncs débarrassés de leurs branches, puis débités en 3 ou 4 morceaux. Ces derniers doivent ensuite être chargés avec une grue sur une magnifique remorque tirée par un tracteur bleu. Puis il nous montre comment les mettre à l'eau, pour que le fleuve les charrie automatiquement jusqu'à la scierie.

Mais, bien vite, il faut abandonner la tronçonneuse pour prendre la cloueuse car tous les bâtiments sont dans un état catastrophique. Il faut ainsi remettre en état la scierie où se trouvent toutes les machines de traitement du bois, mais aussi la maison d'habitation et les annexes. Cela se fait tout simplement en cliquant partout où il y a une clé à molette. Pour cette phase de réfection, il n'y a pas besoin de matériaux. C'est un peu long et laborieux, d'autant qu'il faut, pour accéder à certaines parties, construire des échafaudages, mais ça devient rapidement un automatisme, immédiatement récompensé par le bâtiment qui se répare devant les yeux. En plus, la vue d'ingénieur affiche en rouge très visible les parties restant encore à être réparées, évitant de perdre du temps à errer à la recherche de la planche mal jointée.

Une fois la scierie en état, ce n'est que le début, car notre oncle n'a fait que nous prêter son tracteur, tous les véhicules doivent être soit achetés soit récupérés, à part le pick-up qu'il nous offre, lui.

Il y a fort heureusement des quêtes pour récupérer un vieux tracteur, une remorque à bois, une remorque classique, ainsi qu'un chariot élévateur. Peu à peu, l'indépendance arrive. Au début, il n'y a pas besoin d'acheter de parcelles car des quêtes demandent de couper pas mal d'endroits. Mais, une fois le bois stocké là où le PNJ le demandait et la quête terminée, j'ai remarqué que les troncs restaient là... Je suis donc passée les récupérer et hop, direction ma scierie !

J'ai mis un petit peu de temps à bien comprendre comment fonctionnait la scierie. Au final, c'est assez simple... Une fois les troncs lâchés dans l'eau depuis un ponton (il y en a plusieurs répartis à travers la carte, même si je n'ai pas réussi à en faire fonctionner un autre que celui à côté de la scierie), les troncs sont amenés par l'eau jusqu'à des griffes, qui le sortent du  fleuve vers un tapis roulant. L'écorce est ôtée, puis deux choix se présentent à nous  (à sélectionner avec un bouton) : soit les troncs vont vers un espace de stockage (ils peuvent être revendus comme ça, mais c'est pas très rentable), soit ils sont transformés en planches.

Une fois les planches coupées, elles sont humides, il faut les mettre dans une souffleuse pendant une dizaine de jours,  d'où la nécessité d'avoir un chariot élévateur. Il y a 8 souffleuses avec, dans chacune, deux étages pouvant accueillir au maximum 32 palettes. Une fois les palettes séchées, elles peuvent être revendues au meilleur prix (300€ par palette) ou utilisées pour certaines quêtes de construction. Enfin, à ce propos... Je me suis rendue compte qu'il était possible d'utiliser les planches encore mouillées, alors je ne me suis pas gênée ! Il y a enfin les copeaux de bois, récupérés automatiquement durant tout le processus, qui sont transformés en planches d'agglomérés, pouvant également être utilisées pour la construction ou vendues.

Mais tout n'est pas rose dans cet accès anticipé.

Déjà, il y a des erreurs grossières dans la progression. Les palettes ne peuvent pas être récupérées de l'étage supérieur des souffleuses grâce au chariot élévateur. J'ai donc 8 palettes qui traînent là-dedans depuis des jours sans que je ne puisse rien y faire car la seule solution pour les sortir consiste à utiliser la grue du camion à plateau. Sauf que ce camion n'est pas en vente, il est juste prêté durant deux quêtes, étant le reste du temps indisponible. Ayant eu la naïveté de rendre les quêtes en espérant que l'histoire se continue, je me suis retrouvée sans ce camion, et dans l'impossibilité de récupérer les palettes des souffleuses. Pire, je suis désormais sans moyen de convoyer mes palettes jusqu'à la scierie. Enfin, si, bien sûr, je peux y aller avec mon chariot élévateur à une vitesse d'escargot, palette par palette. Ou encore tricher en faisant tomber trois palettes dans la remorque aux troncs... ce qui est très rentable avec le tracteur qui avance à maximum 23 km/h. Quand mon camion me permettait d'accueillir six palettes et de filer à plus de 60 km/h ! Une fois les quêtes terminées, et pour ma part une quinzaine d'heures de jeu, l'absence de ce camion m'a fait abandonner. Les palettes s'accumulent dans mes hangars, je prends 15 minutes à faire l'aller-retour à la zone de vente pour gagner 900€ (3 palettes). Et j'ai perdu toute motivation car je ne trouve pas ce camion dans les deux garages du jeu, juste des tracteurs hors de prix. Je me suis amusée à faire le calcul, pour ce tracteur à 68 000€, en utilisant mes points sociaux, il faudrait que je vende 114 palettes pour réunir les 34 000€, soit 38 voyages, soit 570 minutes de jeu, soit 9h30 à me taper des allers-retours... passionnant !

Au-delà du camion-plateau, il y a clairement d'autres choses non terminées. Dans les bâtiments de ferme, les animaux n'apparaissent pas une fois achetés et ne produisent rien. Il semblerait qu'il soit fait mention de cuisine, mais je n'ai pas trouvé comment cuisiner. La cheminée permettant de se reposer n'a pas l'air de fonctionner. Des copeaux de bois sont créés sur mes terrains sans que je n'ai de machines pour les récupérer... Les véhicules ne prennent jamais aucun dégât. Quid de replanter des arbres ? Enfin, cela est moins grave et bien moins bloquant.

Il y a aussi des choses risibles, assez inadmissibles pour un jeu de 2020. Les voitures des PNJs s'enlisent dans le macadam des ponts. J'ai eu un tracteur, conduit par un PNJ, qui s'est coincé dans un de mes hangars. Il semblerait que les conducteurs aient la tremblote car les véhicules avancent en faisant de petits à-coups gauche/droite. Les animations sont parfois très limites, avec des boucles évidentes, les PNJs étant plantés là. Rares sont ceux qui donnent l'impression d'avoir une vie de leur côté. Il y a aussi l'éternelle quête d'escorte où le PNJ marche en ligne droite et terriblement lentement. Je me trimbale avec 94 pommes, 25 boites de conserve, 10 saucisses, une tronçonneuse, un échafaudage, une canne à pêche et une cloueuse. Mon camion s'est enlisé sur le bas- côté d'une route, en mode j'enfonce le train avant jusqu'au pare-choc et je pile. Je n'ai eu d'autres possibilités que de le réinitialiser. Tout mon bois s'est retrouvé flottant au milieu de la rivière sans que le courant ne l'emmène vers la scierie (j'ai heureusement pu récupérer les rondins pour les recharger sur ma remorque). Le personnage peut porter le tiers d'un arbre sur son épaule, comme si de rien n'était (avec tout son barda dans l'inventaire). Le tronc se pousse du corps, comme s'il ne pesait pas plus qu'une branche et j'ai eu aussi des troncs hantés qui sautaient à une vingtaine de centimètres du sol, sans doute gênés par un quelconque bug de collision. Enfin, bien sûr, un de mes arbres s'est coincé dans des lignes électriques (mais tout va bien, je l'ai poussé avec mon tracteur, il est tombé, et j'ai terminé en le faisant rouler du pied, tranquille !).

Les graphismes sont inégaux. Il y a des endroits où c'est vraiment pas mal, avec un jeu de lumière agréable, des effets jour/nuit qui différencient les environnements et même une météo changeante. Les animaux gambadent dans la nature, les arbres sont grands, offrant leur ombre sur l'herbe qui ondule doucement au vent. Il y a même des traces de pneus derrière les véhicules, ces derniers étant boueux comme on peut s'y attendre dans une contrée comme celle là. Par contre, à d'autres endroits, c'est vraiment moche et irréaliste, avec de gros aplats de vert sans texture... Le pire, je pense, c'est quand j'ai découvert que la cascade n'était en fait, vue de près, qu'une gangue de glace immonde. Par contre, la bande son est correcte, avec un bon respect des bruits naturels, que ce soit de la nature ou des engins.

Vous me direz, si cela est aussi horrible, pourquoi y avoir joué quinze heures ? J'avoue que malgré tout, je me suis bien amusée à réparer des bâtiments, à couper des arbres, et à vendre mes planches. Les bugs m'ont fait plutôt sourire, le seul qui m'a agacé est celui du camion, car il est totalement bloquant. Alors oui, le jeu n'est pas complet et il faudra sans doute plusieurs mois de patchs intensifs avant que tous ces problèmes ne soient réglés. Mais si vous aimez ce style de jeu et que vous avez suffisamment d'humour (ou de patience) pour ne pas vous offusquer de ces problèmes, alors vous passerez au moins 10 à 15 heures de joyeux bûcheronnage. Bon, par contre, si vous espérez un jeu terminé et parfait, passez vite votre chemin ! Vous le trouverez à 17,39€ sur Gamesplanet, ou directement sur Steam.

Ajout du 07/05 : de nombreux correctifs ont été apportés au jeu, avec notamment la possibilité d'acheter un camion à palettes dans le magasin de véhicules à l'ouest de la ferme. Il coûte 24 000€ (ou 12 000€ en investissant 24 000 points d'influence). J'avais un peu plus de 11 000€ dans ma bourse, ce qui m'a demandé un dernier voyage laborieux pour enfin pouvoir reprendre les affaires. Les palettes du premier étage des souffleuses ne sont plus bloquées ! Même s'il n'y a toujours pas plus de quêtes, il est par contre désormais possible de continuer à jouer en exploitant toutes les forêts disponibles sur la carte et de revendre le fruit de son labeur.



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