Saints Row 4 : Re-Elected : Un portage en demi-teinte pour un jeu toujours fun
Après un portage convaincant de Saints Row : The Third, l'éditeur poursuit sa logique de portage et s'attaque au 4ème volet, en portant l'édition "Re-Elected" (paru il y a déjà 5 ans sur PS4 et Xbox One) sur la console hybride de Nintendo, pour le plus grand bonheur des amateurs d'open-world déjantés. Sept ans après, la recette est-elle toujours aussi jouissive ?
Aussi farfelu que ça puisse paraître, Saints Row dispose d'une trame scénaristique qui se suit épisode après épisode. "Les Saints sont passés de la poudre blanche à la Maison-Blanche". Je me permets de citer une phrase du communiqué de presse car elle résume le postulat de départ de ce 4ème opus. Après avoir sauvé la Terre d'une tête nucléaire, on est propulsé à la tête du pays le plus puissant du monde et on retrouve notre personnage qui se voit proposer quelques choix barrés (préférez-vous mettre fin à la faim dans le monde ou trouver un remède au cancer, par exemple) avant d'être interrompu par l'attaque des Zinyak, une race extraterrestre venue exterminer les Hommes et étudier certains éléments de cette espèce si atypique. Notre personnage va donc se retrouver coincé dans une simulation informatique reprenant la ville du 3ème volet : Steelport.
Notre but sera de détruire cette simulation de l'intérieur et mettre une raclée au chef des Zinyak. S'ensuivra un scénario principal qui m'aura pris un peu plus de 20 heures pour en voir le bout. Chiffre qui peut aisément doubler si vous effectuez toutes les activités annexes et que vous faites les deux DLC inclus dans cette édition. Scénaristiquement pas bien profond, le jeu parvient tout de même à se suivre agréablement grâce à sa mise en scène déjantée et ses dialogues souvent hilarants (pour peu que l'on soit sensible à de l'humour un brin lourdingue parfois) et bourrés de références en tout genre. Vous n'aurez clairement pas assez de vos dix doigts pour tous les compter. La BO n'est pas en reste et vient souvent appuyer des moments d'actions intenses, comme un What is Love du plus bel effet pendant une course en vaisseau.
La ville est donc la même (à quelques modifications extraterrestres près) mais on la découvrira sous un nouveau "jour" avec cette verticalité amenée grâce au super-saut et notre faculté de planer. Les guillemets sont de rigueur dans la phrase précédente, car le jeu se déroule essentiellement dans une nuit artificielle. Steelport n'apparaît malheureusement pas aussi belle qu'elle l'est dans cette configuration. La majeure partie des bâtiments sont peu texturés, très sombres, et font ressortir les nombreux défauts d'un moteur de jeu vieillissant, qui plus est, pas aidé par la Switch, qui ne parvient à gommer aucun des défauts techniques du titre déjà présents sur les plateformes de Sony et Microsoft. L'aliasing et le clipping sont légions. L'équipe en charge de ce portage propose d'activer la résolution dynamique pour garder un taux de rafraîchissement décent. Cela fonctionne plutôt bien, mais attendez-vous à des passages particulièrement moches dans les phases d'actions. Défaut d'ailleurs plus visible en mode portable qu'en mode docké.
Bref, vous l'aurez compris, le portage de Saints Row IV ne brille pas techniquement, mais sait rester fluide en toutes circonstances, ce que ne faisait pas l'opus précédent sur cette même console. Côté gameplay, on dénotera un ajout majeur : l'arrivée des super-pouvoirs.
La manière dont on se bat évoluera avec l'ajout des pouvoirs au fur et à mesure de sa progression. Tout d'abord limité à une super-vitesse et au super-saut, on glanera ensuite des compétences offensives que l'on pourra utiliser pour abattre ses adversaires. Ces ajouts sont jouissifs et renouvellent la manière dont on aborde les combats. A noter que, nouveauté de cet opus, la visée gyroscopique est possible. Difficilement exploitable dans le feu de l'action, elle permet néanmoins parfois d'ajuster un tir de quelques centimètres. En dehors des phases de shoot, extrêmement nombreuses, des activités annexes seront possibles, telles que les courses contre la montre avec la super-vitesse ou encore l'escalade de tours Zin pour débloquer des clusters (morceaux de code nécessaires pour améliorer nos pouvoirs). Dommage que la caméra n'ait pas été revue... il est toujours aussi difficile de la gérer et elle a une fâcheuse tendance à faire un peu ce qu'elle veut dans les pires situations possibles.
Saints Row IV : Re-Elected est un bon titre. Délirant, farfelu, long, rempli de moments comme on en voit peu dans ce média... toutefois, difficile de conseiller ce portage Switch plus qu'un autre. Hormis si vous souhaitez y jouer en mode portable, qui est selon moi le seul facteur pour lequel on peut recommander cette version.