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PGW 2019 – Handicap & Jeux vidéo

Mardi 29 octobre, à l’occasion de l’inauguration de la Paris Game Week 2019, j’ai pu y rencontrer Mme Sophie CLUZEL, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre des Personnes handicapées qui venait avec M. Cédric O, secrétaire d’État chargé du numérique, d’assister à la présentation des chiffres-clés du baromètre « France Esports » qui étudie les habitudes de jeux des joueurs.
D’ailleurs, si la question vous intéresse et que vous envisagez de faire carrière dans l’Esport, je vous conseille vivement de lire cette feuille de route. Les intentions sont claires : la France affiche l’objectif de devenir leader européen sur ce secteur pour 2025.

J’ai retrouvé la Ministre, sur le stand « Jouez comme vous êtes », un espace regroupant diverses associations impliquées pour l’accessibilité dans les jeux vidéo que ce soit par la proposition de solutions ludiques et innovantes ou par la sensibilisation du public à la problématique.
J’ai notamment pu découvrir Dragonium, un jeu de rôle et de stratégie en 2D qui existe pourtant depuis 2012, disponible gratuitement sur les ordinateurs et les mobiles, et qui a la particularité d’être accessible aux déficients visuels grâce à un atlas en braille.

J’ai opté pour une approche originale du handicap et des jeux vidéo en demandant non pas ce que le gouvernement pouvait, avait et allait faire, mais plutôt ce que peuvent faire les studios et les éditeurs de jeux pour permettre l’accessibilité à tous. La réponse de la Ministre a été immédiate : « il faut intégrer au plus tôt dans le processus de création des jeux, des personnes en situation de handicap. Ce sont les meilleurs spécialistes et les meilleurs interlocuteurs pour aider à identifier les problèmes et à mettre en place les meilleures solutions. Les studios et les éditeurs auraient beaucoup à en retirer ».

Je ne peux qu’aller dans ce sens, car, bien souvent, la non-accessibilité vient en premier lieu par méconnaissance. Les développeurs passent à côté de choses évidentes, qui amélioreraient la vie de tous leurs utilisateurs. Souvent, cela débute dès l’interface, d’autant plus avec la mode actuelle de la rendre minimaliste : la police est trop petite, les boutons trop rapprochés, les raccourcis liés à des combinaisons de touches… Certains jeux l’ont bien compris : plus il y a d’options d’accessibilité, mieux c’est. Par exemple, je vais parler d’un des jeux que je connais le mieux, World of Warcraft permet de personnaliser la police des quêtes, d’afficher un pavé de déplacement (pour sauter et bouger), de rajouter des sous-titres aux cinématiques ou encore d’activer un mode daltonien (prenant en compte la Protanopie, la Deutéranopie et la Tritanopie).

Bien entendu, certaines adaptations entraînent un coût malheureusement encore trop conséquent pour beaucoup de structures. Il faudrait pouvoir remplacer la majorité des scènes d’action par des QTE, ou encore intégrer beaucoup plus de doublages.... Mais espérons que le message de la Ministre passera et que, petit à petit, les studios consulteront dès que possible des joueurs en situation de handicap pour comprendre leurs besoins et ainsi chercher le meilleur compromis possible, entre coût et adaptations nécessaires. Les jeux totalement accessibles ne seront sans doute pas pour demain, mais si chacun y met du sien, les choses ne peuvent que s’améliorer, afin que tous les joueurs puissent un jour enfin accéder aux mondes virtuels.



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