STONE – Quand un koala enquête
Le 8 avril est sorti sur iOS une aventure interactive se classant dans la catégorie du "stoner", développée par le studio indépendant Convict Games. Ce n’est donc sans doute pas une coïncidence si le jeu est appelé STONE, du nom du protagoniste principal. À noter que ce n’est en soi pas une nouveauté, le titre étant disponible depuis fin septembre sur Steam.
L’aventure débute avec le héros, un koala en short, chemise ouverte et nu-pieds, qui se réveille dans son appartement en désordre. Il ne se rappelle plus trop ce qu’il a fait la veille, au-delà du fait qu’il est sorti et qu’il a abusé de l’alcool. Malgré sa gueule de bois carabinée, il se rend compte que son « petit poulet », son Alex, l’amour de sa vie, ne se trouve pas à l’appartement.
Mais où est donc Alex ?
Avant que Stone ne réalise vraiment ce qui est en train de se passer, un homme étrange l’appelle au téléphone : Alex a été enlevé et Stone ne le retrouvera jamais !
Sauf que Stone est détective et, bien que pas très doué semblerait-il, il se lance sur les traces d’Alex. Il retrace leurs activités de la veille en débutant par une boite d’allumette abandonnée au sol, à côté du collier que Stone avait offert à Alex.
Le jeu est assez dirigiste, dans la mesure où les actions se réalisent dans un certain ordre en suivant des instructions indiquées sur la gauche de l’écran : parler à tel personnage, ramasser tel objet, effectuer telle action. Il n’y a pas d’improvisation possible, car le jeu se positionne plus sur le créneau du roman interactif et non du point-and-click ou de l’aventure. Il n’y a d’ailleurs ni énigme ni casse-tête, juste des enchaînements de dialogues et de lieux à explorer.
Une fois l’acte 1 terminé, il est possible d’accéder à plus de lieux via une carte de la ville. Une fausse impression de liberté dans la mesure où l’enquête se continue dans un endroit donné, cela ne mène généralement à rien d’aller visiter un autre lieu d’Oldtown.
Lors des dialogues, Stone a le choix entre adopter une attitude cool ou agressive. Cela changera bien sûr la façon dont les autres réagiront, j’ignore si cela a de réelles conséquences sur le déroulement de l’enquête. J’ai pour ma part choisi d’être cool en toutes circonstances et cela fonctionne plutôt bien !
Du côté de l’ambiance, les graphismes sont atypiques, avec des traits très marqués, dignes de tableaux. Les personnages sont anthropomorphiques : on croise des crocodiles, des renards et Alex est vraiment un poulet ! Les influences du studio ont été nombreuses comme l’explique Greg Louden, scénariste et réalisateur de Stone :
Nous nous sommes inspirés des travaux d’icônes de la contre-culture telles que Charles Bukowski, Hunter S. Thompson et Thomas Pynchon, de plusieurs films “stoner noir” tels que The Big Lebowski et Inherent Vice, ainsi que d’autres jeux vidéo reposant essentiellement sur la narration comme Firewatch et Grim Fandango.
La bande-son originale comporte des titres sous licence de nombreux artistes indépendants du monde entier. Chaque morceau a été choisi afin de refléter chacune des ambiances du scénario et explore divers genres tels que le hip-hop, le stoner metal, la techno, la house et plus encore. Pour rendre hommage aux musiciens, les noms et titres des chansons sont affichés directement en jeu.
Pour ajouter à l’immersion, Stone peut effectuer des activités annexes pour se détendre, qui n’ont généralement aucun impact sur le déroulement de son enquête : danser sur de la techno, boire des bières (ou des cocktails !), faire de la musique, fumer une clope ou encore regarder un film classique du domaine public.
Conclusion
Basé sur une trame scénaristique assez classique, Stone a le mérite d’être joliment mis en musique et en image. Le jeu a également l’avantage d’être découpé en plusieurs actes et donc de s’adapter parfaitement à l’utilisation sur mobile et aux courtes sessions de jeu. On regrettera bien entendu le côté trop linéaire du gameplay qui pourra rebuter certains joueurs qui auront l’impression (comme moi) de ne pas réellement contrôler quoi que ce soit.
Je n’ai pas pu tester la version PC, je ne peux donc pas comparer. D’après le communiqué de presse, cette version optimisée pour iOS introduit, en complément des commandes tactiles, diverses modifications et améliorations spécifiques aux mobiles. STONE est compatible avec les iPad Pro et iPhone 6S, ainsi qu’avec les modèles ultérieurs de ces appareils. Il est disponible au prix de 4,49€.