Medieval Engineers – Un vrai jeu pour les architectes
À l'occasion de la sortie de la 0.7.1 fin février, je me suis lancée dans la construction médiévale sur Medieval Engineers, un jeu encore en accès anticipé sur Steam. Prenez un pichet d'hydromel, sortez votre fourrure de bête et mettez-vous dans l'ambiance dès maintenant avec cette vidéo couvrant les détails de la mise à jour :
Ayant passé de longues soirées sur Life is Medieval, ou encore plus récemment sur Conan Exiles, je ne pouvais que me réjouir de voir les options offertes par ce nouveau titre. Le menu est assez classique avec un effet parchemin et décorations métalliques. Plusieurs possibilités me sont offertes : soit rejoindre un monde en ligne pour partir à l'aventure en multijoueur, soit créer mon propre monde en local. J'ai choisi cette seconde option mais, avant de faire comme moi, je vous recommande d'évaluer en toute honnêteté votre configuration car cela manque rapidement de stabilité, même avec une bonne machine, notamment si vous manipulez de grosses constructions.
Configuration d'un serveur
Vous pourrez ensuite choisir de partir dans une partie créative ou une partie survie. Si cela ne vous suffit pas et que vous aimez mettre les mains dans les rouages pour personnaliser votre partie, libre à vous ! Vous avez même l'opportunité de générer une planète totalement vide pour la personnaliser à votre gré. Au cas où vous voudriez soigner votre petit complexe divin...
Parmi les options notables : la durée du jour, l'activation du voyage rapide ou l'ajout de personnages non-joueurs.
Prise en main
Je me retrouve catapultée dans un tout nouveau monde verdoyant et... à moi de me débrouiller ! Aucun tutoriel, ni bulle d'informations pour guider la future déesse que je suis. Quel manque de respect !
En même temps, je suis en mode créatif, donc je devais m'y attendre... Comme le laisse supposer ce bouton de l'interface en haut à gauche de l'interface de configuration des touches, il existe bien un tutoriel en mode survie (ou sinon je ne pourrais le réinitialiser). Par défaut, le clavier est en QWERTY, cela se change si vous avez le courage de tout reconfigurer. Comme vous pourrez en juger par vous- même avec cette capture d'écran ci-dessous, il y a énormément de raccourcis, dont les comportements varient suivant les situations (et encore, cela n'est qu'une partie de l'un des onglets). Clairement, le joueur lambda ne réussira pas à tout mémoriser d'une traite. J'ai pour ma part été amenée à souvent revenir sur ce panneau fort heureusement accessible à tout moment.
Les interfaces de jeu sont frustres, mais ont le mérite d'aller à l'essentiel : interface de quête, inventaire, artisanat... Les éléments de construction sont censés se débloquer en choisissant des quêtes parmi trois arbres différents : ingénierie civile, ingénierie militaire et ingénierie économique. En sélectionnant l'une des quêtes, les étapes à accomplir s'ajoutent dans le journal (et le voilà mon tutoriel !), ainsi que les objets à la clé.
Je me promène, et j'abats mon première arbre, récoltant des branches et des bûches. La physique est un peu capricieuse et mon arbre s'amuse à faire des acrobaties assez inquiétantes. Sinon, cela est plutôt bien fait, le tronc se sépare en bûches, qui sont ensuite à débiter individuellement pour que tout finisse en ressources exploitables.
Les objets se créent ensuite directement depuis l'interface de l'inventaire. Mais je m'aperçois rapidement que je n'ai pas besoin de passer par la case récolte !
Utilisation des blocs
Proposant par défaut plusieurs centaines d'éléments rangés en trois onglets, le système de création offre une quantité assez inédite d'options de création une fois que l'on comprend que les blocs marqués d'un petit "+" cachent des alternatives à parcourir avec la molette de la souris. Étant en mode créatif, je n'ai pas besoin de récolter les ressources pour générer un bloc, il me suffit de le glisser dans ma barre de raccourci sous la forme que je désire, et je peux ensuite l'utiliser autant de fois que nécessaire.
En une seule nuit, cette paroi de montagne est devenue un château perché !
L'outil est assez simple à prendre en main et présente les mêmes défauts que les jeux du secteur : des problèmes d'alignement, des murs qui s'écroulent d'un coup, l'impossibilité de voir correctement comment une brique va se poser... La suppression est assez drastique, s'effectuant d'un clic droit. Par habitude, j'ai l'habitude de désélectionner mon outil en cours du clic, ce qui m'a amené à supprimer quelques murs par erreur (avec au passage deux ou trois accidents fort heureusement sans conséquences).
Au final, le résultat est plus que satisfaisant, d'autant plus que je me suis ici limitée aux éléments offerts par le jeu... Et c'est sans compter sur sa communauté absolument géniale.
Schémas et Steam Workshop
Une fois qu'une construction est terminée, elle peut être sauvegardée sous la forme d'un schéma par défaut conservé en local. Mais tout joueur vraiment fier de son oeuvre pourra choisir de la partager avec les autres via l'outil Steam Workshop directement intégré au jeu dans un espace dédié (F10). L'éditeur propose d'ailleurs quelques mods à titre d'exemple, avec notamment des armes de siège (trébuchet, échelle et onager) et une petite maison. Vous pouvez faire votre choix depuis le client Steam, le site internet, mais également en un clic en jeu. Le schéma est alors chargé sur le clic gauche et peut être appliqué dans le monde.
Ou encore, un moulin à vent, entièrement fonctionnel avec sa meule qui tourne à l'intérieur d'un intérieur très cosy :
Ou même une machine de siège que je peux nommer Game-Guide, bien entendu !
Il y a des centaines de milliers de créations, des plus folles aux plus anachroniques. Et pourquoi n'installeriez-vous pas un train pour relier vos villages ? À moins que vous ne préféreriez utiliser un avion ? Qui a dit que ça n'existait pas au Moyen-Âge ? Léonard de Vinci l'avait bien imaginé, non ?
Les possibilités sont infinies, prenant en charge par défaut des systèmes de poulies et d'engrenages, avec toutes les propriétés mécaniques qui en découlent. En installant quelques mods, vous pourrez passer à la vitesse supérieure et, si je me base sur certaines descriptions de mods, concevoir des moteurs à impulsion. Je parle de la description seulement car, malheureusement, le jeu étant encore en accès anticipé, une grosse majorité des schémas ne sont plus utilisables avec la 0.7 et ne se chargent tout simplement pas dans mon monde. Il faut espérer que le studio réussira à proposer une version stable de son jeu, dont les futures mises à jour ne rendront plus obsolètes toutes ces magnifiques créations que j'aurais tellement voulu voir prendre vie dans mon monde (je n'ai ainsi plus trouvé de trains qui fonctionnent).
Graphismes et ambiance
Parfois trop carré et avec une physique tâtillonne comme je le soulignais déjà plus haut, le jeu étonne avec de magnifiques échappées. Proposant bien entendu un cycle jour/nuit, les lumières du début et de la fin de journée offrent des paysages du plus bel effet. La carte est gigantesque permettant d'accueillir sans risque de se gêner toutes les créations géniales des joueurs, qu'ils veuillent s'établir en plaines ou en montagnes. D'immenses étendues presque vierges de toute végétation deviendront de potentiels champs de bataille magistraux.
La musique est à la hauteur des attentes, médiévale bien entendu, dans un style troubadour enjoué.
Conclusion
Présentant encore des instabilités malvenues, le jeu a planté à plusieurs reprises quand j'ai tenté d'importer des schémas de forteresses pourtant indiquées comme compatibles avec ma version de jeu. J'ai également rencontré plusieurs soucis pour aligner correctement ces créations, ce qui a amené à des effondrements pitoyables ou des bâtiments en partie cachés dans le sol.
À part pour les crashs, j'en prends cependant une grande part sous ma responsabilité : Medieval Engineers n'est pas à mettre dans toutes les mains et demande plus de temps que je n'avais pour être dompté. Certes, le débutant pourra, comme je l'ai fait, créer son gros château rectangulaire et être heureux du résultat. Mais, pour réellement profiter du jeu, il faut comprendre la physique, et surtout ne pas avoir peur de perdre plusieurs heures pour dompter l'interface un peu frustre et ainsi maîtriser les forces en présence, sans avoir peur de descendre au niveau du voxel, pour réellement exploiter toute la puissance de l'outil, et en profiter. Si vous aimez construire des choses, alors vous adorerez Medieval Engineers. Si au contraire vous n'avez pas forcément envie de vous pencher sur la question et que vous voulez juste vous amuser dans une ambiance médiévale sans vous prendre la tête, alors vous voudrez sans doute attendre quelques itérations pour profiter d'un produit plus abouti et sans doute plus accessible.