Hades – Il n’existe aucune échappatoire
Grâce à un accès presse fourni sur mon compte Epic Games, j'ai eu l'opportunité de pouvoir jouer à Hades, un rogue-like encore en accès anticipé développé par le studio Supergiant Games.
Au lancement de ma partie, je découvre avec surprise une introduction entièrement en français qui me rappelle que je joue actuellement à un jeu non terminé et qui continue à être amélioré grâce aux retours des joueurs. Ainsi, récemment, la mise à jour Chaos déployée mi-janvier a rajouté diverses fonctionnalités que j'ai pu tester dont le Dieu du Chaos, une nouvelle apparence pour Zagreus (le personnage principal), de nouveaux ennemis et un commerçant dans le palais d'Hadès. Par contre, je suis prévenue, le jeu en lui-même est toujours en anglais, les traductions seront effectuées plus tard, d'ici au lancement. Je choisis un emplacement de sauvegarde et je lance ma partie. Si vous désirez voir une vidéo de gameplay non commentée, c'est par là :
Première tentative
Un écran inquiétant s'affiche, parlant d'Hades, dont le nom inspire crainte et pénitence, nous rappelant le destin inévitable que tous nous partageons. Je ne m'en arrête pas pour autant, la peur n'arrête pas mon Prince des Enfers, et j'avance dans les Tartares en me frayant fièrement un chemin à travers ses nombreux ennemis.
Le jeu se joue tout à la fois à la manette ou au clavier, j'ai pour ma part assez rapidement préféré utiliser une manette, qui se prête particulièrement bien au gameplay assez proche d'un hack-and-slash. Le personnage a ainsi une attaque principale, une attaque spéciale, une attaque à distance, et une esquive. Les sorts en eux- mêmes dépendent ensuite de l'arme portée, ainsi que de la bénédiction obtenue, mais je parlerai de tout cela plus tard.
Justement, dans la salle suivante, je rencontre une déesse bienfaisante qui m'offre sa bénédiction et améliore temporairement mon efficacité au combat après un rapide dialogue qui m'en apprend un peu plus sur le personnage que j'incarne. Athéna ajoute en complément des effets de déflexion à toutes mes attaques.
Malheureusement, cela ne m'aide absolument pas et je meurs lamentablement peu après et réapparais au Domaine d'Hadès.
Demeure d'Hadès : là où l'histoire prend vie
Décès après décès, Zagreus réapparaît dans un lac de sang par lequel les âmes des morts arrivent aux Enfers. Il se permet à chaque fois une petite réflexion amusante, agacé d'avoir une nouvel fois échoué. Hypnos, situé juste à côté, n'hésite pas à rebondir avec une observation plus ou moins pertinente, accompagnée de conseils tout à fait évidents sur ce qu'il aurait fallu faire pour survivre (du style : tu aurais dû attaquer du côté..., il ne fallait pas marcher sur ce piège...).
Même si les plus pressés pourront immédiatement courir dans la salle des armes pour de nouveau tenter de s'échapper par la fenêtre rose, les plus intéressés par l'histoire auront de quoi s'occuper avec les différents dialogues qui se débloquent, essais après essais (entièrement doublés, avec un très bon jeu d'acteur). Le Palais est habité par de nombreux personnages hauts en couleur. Il y a bien sûr Hadès, le père de Zagreus, Roi des Enfers, toujours en train de bouder sur son trône et de se moquer des vaines tentatives de son fils, sans doute un peu inquiet à l'idée qu'il ne réussisse à partir loin de lui. Nyx est une déesse étrange qui apporte toute l'assistance qu'elle peut à celui qu'elle considère comme son fils (bien que le Prince soit en fait né de l'union de Perséphone et d'Hadès, sa mère ayant quitté les Enfers pour l'Olympe, une raison de plus pour le Prince, s'il en fallait une, pour s'échapper des Enfers). Il y a aussi le maître d'armes Achille, Dusa le petit serviteur toujours effrayé, un marchand, la musicienne Orphée et Cerbère, le chien aux trois têtes.
En cas d'excès d'une monnaie par rapport aux autres, un marchand accepte les échanges, en tout cas une fois que le bar est réparé des récents excès de Cerbère.
Une progression au-delà de la mort
Contrairement à la plupart des rogue-like, le jeu offre une véritable progression depuis la Demeure d'Hadès. Dans la chambre de Zagreus, un miroir installé par Nyx donne des améliorations définitives au personnage, à débloquer en utilisant des gouttes d'ombre : dégâts augmentés, gains amplifiés, régénération passive. Certaines capacités parmi les plus puissantes se débloquent au préalable avec des clés.
Ces clés servent également à acheter des armes. Il y a pour le moment trois armes en complément de l'épée à deux mains : un arc, une lance et un bouclier. Chacune apporte ses capacités très spécifiques, avec ses forces et ses faiblesses, et demande donc de changer totalement de gameplay pour s'y adapter. Un pauvre petit squelette apparaît au centre de la pièce au besoin, une cible d'entraînement volontaire pour s'entraîner avant de se lancer dans de véritables combats.
Enfin, en donnant des potions d'amitié à des PNJs du Domaine, certains offrent en échange un objet magique. Cerbère m'a donné son collier qui augmente mes points de vie. Nyx m'a, quant à elle, remis une cape qui restaure mes points de vie à hauteur de 20% des gouttes d'ombre récupérées. Par contre, un seul objet peut être équipé au même moment, obligeant à un choix stratégique. Les objets possèdent trois rangs, à monter en les portant lors de rencontres, ce qui en augmente l'efficacité (mon collier de rang 3 augmente désormais mes points de vie de 60, 20 par rang). Le codex, accessible uniquement depuis le Palais d'Hadès, donne toutes les informations nécessaires pour suivre ces liens d'amitié.
Dans les Tartares, jusqu'à la mort !
L'exploration des Tartares est une succession de salles. Les plus classiques sont celles où des ennemis rôdent, arrivant par vagues au fur et à mesure qu'ils sont tués. Leur réapparition est identifiée par une sorte de portail au sol, pour mieux se préparer à leur arrivée. Il y a tous les styles : de petits mages qui lancent des boules magiques, des jarres qui posent des mines, de gros méchants qui chargent, des colosses qui frappent de leurs épées, des jumeaux gobelins avec des bombes... Chacun requiert donc une stratégie différente, même si le mouvement est une clé à la plupart des rencontres et la musique, rythmée à souhait, permet de rester dans l'ambiance survoltée des rencontres.
Une fois chaque série ayant épuisé son quota de réapparitions survient la récompense finale (points de vie, monnaie, gouttes d'ombre, clé, amélioration), puis une porte s'ouvre, parfois plusieurs, avec une icône indiquant ce que sera la prochaine récompense.
Avant de quitter une salle, il convient d'être attentif à ne pas rater une opportunité supplémentaire. En effet, parfois, Charron propose des objets à acheter, qui augmentent temporairement l'efficacité pendant quelques salles, ou offre des objets cosmétiques pour décorer sa chambre. Mais je ne suis pas encore assez efficace pour me permettre une telle futilité.
Une variante de la salle des ennemis existe avec un compte à rebours, un chaos total dans lequel il faut survivre au moins 45 secondes et au milieu duquel la fuite est la seule option. Il existe des ennemis plus difficiles que d'autres, avec un cadre jaune (une sorte de bouclier de protection qui demande d'être brisé avant d'entamer réellement la barre de vie du monstre), et même des boss. Je n'ai par contre pas réussi encore à vaincre Megaera, la première des furies.
Plus rarement, certaines salles sont liées à l'histoire, avec des bonus. Sisyphe permet de choisir entre un gain en gouttes d'ombre, en points de vie ou en monnaie. Je suis également une fois tombée sur une sorte de fontaine curative.
Mais dans tous les cas, les choses se terminent toujours de la même façon !
Une quête bénie par les dieux et le chaos
Même si l'architecture des salles reste globalement la même, les ennemis changent, ce qui apporte un vent de renouveau à chaque tentative. De plus, le gameplay évolue en fonction de l'arme portée, ainsi que des bénédictions offertes par les dieux et des améliorations temporaires obtenues. Comme il y a une part d'aléatoire sur le dieu que l'on va rencontrer, mais encore sur les améliorations qui vont être tirées, chaque tentative est différente de la précédente.
Enfin, nouveauté de janvier, le Dieu du Chaos apporte une graine de folie supplémentaire, avec de gros avantages qui se paient au prix fort, mais entrainant auparavant pour 3 ou 4 salles de gros désavantages :
Conclusion
Je ne suis généralement pas très fan des jeux de ce genre, où il faut mourir et recommencer, encore et encore. Généralement, je me lasse très vite et j'abandonne. Mais Hadès a réussi à admirablement bien utiliser cette fonctionnalité pour l'intégrer directement au coeur de son gameplay et de son histoire. Aucune tentative ne ressemble aux autres et on trouve toujours un bénéfice à en tirer. Chaque tentative dure entre une dizaine et une vingtaine de minutes, poussant au vice du "allez, une dernière". L'humour est omniprésent, les dialogues sont croustillants, la musique est épique, et les graphismes collent parfaitement à l'ambiance des Enfers. Donc, vous l'aurez compris, j'ai vraiment beaucoup aimé et je ne ne peux que vous le conseiller dès maintenant. J'ai hâte de voir ce que les développeurs nous préparent pour les mois à venir avant le lancement officiel !