Fallout 76 – On sort de l’abri !
Un MMO Fallout, ça fait bien longtemps que les fans de la saga y pensaient et espéraient qu'il verrait le jour... un jour. Il y a une dizaine d'années, cet espoir faillit prendre vie sous les traits de Fallout Online, mais qui malheureusement fut bien vite tué dans l'oeuf.
Il faudra alors attendre quasi dix longues années et l'E3 de cette année pour que Bethesda dévoile son Fallout 76. On laisse cependant un peu de côté le penchant MMO pour proposer un monde où seulement 24 joueurs peuvent se côtoyer et survivre dans des terres devenues bien hostiles.
Une bêta sous les plus mauvais auspices...
Généralement, une bêta est là pour traquer les vilains bugs et autres erreurs qui peuvent se glisser dans un jeu. Mais c'est aussi depuis plusieurs années une sorte de "démo", un moyen de tester le jeu avant de passer à la caisse. Et malheureusement pour Fallout 76, on ne peut pas dire que cette phase de bêta ait été un réel succès. Entre problèmes techniques majeurs et contenu tronqué, alors que le jeu sortait à peine 15 jours après, beaucoup de joueurs ont pris peur pour la sortie imminente. Aayla avait justement fait un compte-rendu de cette phase de bêta.
... et une sortie décevante
Et malheureusement, le couperet n'a pas tardé à tomber au moment de la sortie. Le sentiment qui prédomine chez les joueurs, c'est bien la déception. Des notes entre 2,5 et 3,2 sur Metacritic (selon consoles ou PC), les commentaires à 90% négatifs sur les forums, etc. Les joueurs sont déçus et entendent bien le faire savoir à Bethesda. Mais au fond, ont-ils vraiment raison ?
Premiers pas
En commençant, il n'y a pas de doute, on est bien dans un Fallout. Interface, système de jeu, patte graphique... tout y est ou presque. On commence l'aventure comme d'habitude dans l'un des bunkers de Vault-Tec et on part à la recherche de la Superviseur, qui s'est carapatée avant tout le monde sur les terres hostiles des Appalaches.
On fait ainsi les premières découvertes du monde autrefois civilisé : premières armes, armures, on découvre une ville (ou en tout cas quelques maisons), on récupère des ressources. Le jeu nous guide sans trop en faire, en expliquant les mécanismes de faim et de soif. Quelques quêtes nous mènent ici et là.
Bon, maintenant, on fait quoi ?
Mais au bout de quelques heures, une drôle d'impression de vide se fait sentir. On explore, on zigouille du monstre et du robot à tour de bras... mais rien à faire, ce sentiment de monde vide persiste. Et pour cause ! Pas de PNJs ! Alors certes, le monde se remet tout doucement d'une méga guerre nucléaire. Mais ne passer son temps qu'à parler à des robots et à écouter des holobandes, c'est un coup à devenir maboul. Drôle de choix de la part du studio.
On construit ?
Là où le jeu devrait commencer à prendre tout son sens, c'est lorsque l'on commence à s'intéresser à la construction. Fallout 76 est un jeu de survie, il ne faut pas l'oublier. Et la survie passe par la construction d'un abri ! Malheureusement là, impossible de passer outre un défaut déjà présent dans le 4 et qu'il est impensable de revoir à nouveau ici. En effet, en mode construction, les commandes ne sont pas du tout intuitives, et pire encore, passent en clavier QWERTY. Et là, le cauchemar commence pour pouvoir placer les objets comme on veut. Au moins dans Fallout 4, on pouvait compter sur la communauté pour proposer des mods réglant ce souci, chose qui n'est pas possible ici, le jeu ne supportant pas les mods (pour le moment).
Bon bah on invite des potes ?
Fallout 76 peut se jouer en solo, ok. Mais clairement, le jeu n'est pas fait pour ça et prend tout son sens dans le jeu en groupe. Tout seul, on tourne en effet bien vite en rond et même si l'on est techniquement sur la même carte que 23 autres joueurs, on se côtoie assez rarement si l'on n'est pas dans un groupe formé pour l'occasion. Ajoutons en plus l'absence de push-to-talk. Lorsque l'on tombe sur un joueur distrait ou égoïste, qui joue à fond avec les hauts-parleurs, l'expérience de jeu en pâtit bien vite. J'en ai fait les frais lors d'une partie où l'un de mes acolytes jetables me suivait à la trace et me faisait bénéficier de son jeu en espagnol. Alors certes, on peut toujours déco/reco, mais l'immersion prend encore un coup, alors qu'elle n'avait déjà pas besoin de ça en plus.
Mais pour ceux qui prennent la peine de vivre l'aventure en groupe, les possibilités sont vraiment énormes. Pour le coup, l'expérience en groupe pourrait presque faire oublier l'absence de PNJs... j'ai bien dit presque.
Conclusion
L'idée d'un Fallout Online, c'est quelque chose qui me branche depuis longtemps et comme nombre de joueurs, j'attendais Fallout 76 au tournant. Ne soyons pas fatalistes, même si l'aperçu est assez négatif, il y a d'excellentes choses à garder : l'univers qui est vraiment unique, le bestiaire qui est certainement le plus étoffé de la série ou encore le mode Construction qui prend ici tout son sens.
Néanmoins, beaucoup d'ajustements sont encore nécessaires pour donner à Fallout 76 le niveau de qualité qu'on est en droit d'attendre pour une licence si marquante. Mais l'espoir demeure, Bethesda ayant promis deux choses extrêmement importantes pour ce type de jeu : le support des mods et l'ouverture de serveurs privés. Deux fonctionnalités qui, si elles sont mises en place rapidement, devraient permettre à Fallout 76 de se réconcilier avec les joueurs. Mais tout l'enjeu est là. Est-ce que cela sera fait assez rapidement avant que le jeu ne soit totalement renié par la communauté ?