Vampyr – Entretien avec un vampire
Vampyr est un Action-RPG avec composante narrative développé par DONTNOD Entertainment, édité par Focums Home Interactive et sorti le 5 juin 2018 sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.
Histoire
Vous vous réveillez dans une fosse commune entouré de cadavres. Alors que vous vous en extirpez avec difficulté, vous êtes d’un coup attaqué et pourchassé par une étrange milice. Jonathan Reid (vous) s’enfuit alors et découvre, avec effroi, qu’il est devenu un vampire. Par la suite, Jonathan tentera de découvrir qui est son créateur, pourquoi, comment, et également tenter de sauver la ville, qui est en proie à la terrible grippe espagnole (fait historique réel, grippe qui causa 50 millions de morts à travers le monde en 2 ans !).
Il est difficile d’en dire beaucoup plus car l’histoire est au cœur du jeu (et du gameplay également). Le jeu a beau être un action-RPG, il a une très grosse composante narrative (avec choix moraux, modifiant drastiquement l’aventure).
Le scénario est très complexe, on découvre les tenants et les aboutissants en même temps que le personnage et l’univers des vampires et, grâce au métier de Jonathan (Médecin), se rajoute une partie « scientifique » qui tente d'expliquer ce qu'il arrive, ce qui évite de tomber dans les éternels clichés. Par exemple, des explications sur le « pouvoir » des crucifix sur les vampires : ainsi, ce ne serait pas le crucifix lui-même qui aurait des pouvoirs, mais il servirait de catalyseur de la foi de son porteur pour repousser le « mal ». Le scénario laisse toutefois plusieurs petites pistes et questions en suspens à la fin, permettant de facilement imaginer une suite à l’univers.
Jeu et gameplay
On est donc un vampire ou plutôt un Ekon, une des races de l’immense « arbre » des espèces vampires. C’est la race que « tout le monde » connait, celle de Dracula, Angel et Spike de Buffy contre les vampires. Jonathan, en tant qu’Ekon, aura accès à plusieurs pouvoirs vampiriques, cela va du coup de griffe, en passant par une lance de sang, l’invisibilité, la téléportation, le gel du sang d’une cible, l'empalement sur des piques de sang, l'aspiration de son propre sang pour se soigner...
On ne peut utiliser que 4 pouvoirs à la fois, mais l’on peut en changer n’importe quand, même en plein combat, ce qui permet de facilement s’adapter à la situation.
Parlons des combats justement : ces derniers ne sont (malheureusement) pas le point fort du jeu, mais plutôt son point faible. Ils ne sont pas nuls pour autant, mais l’on a déjà vu mieux dans le genre. Ils sont assez frustrants, notamment à cause du fait que le personnage a un petit temps de réaction à chaque fois avant d’agir. Il n’est pas rare qu’au moment de donner un coup, le temps que le personnage agisse, l’on se prenne un autre coup qui interrompt le premier. Les combats reposent sur un système de gestion de deux ressources. La première, l’endurance, est celle qui permet d’attaquer/esquiver/parer et la seconde, le sang, est ce qui permet d’utiliser les pouvoirs vampiriques. L’endurance se recharge toute seule assez rapidement tandis que pour le sang, il faudra croquer ! Il est possible de se « recharger » en combat sur les ennemis directement, si l’on arrive à les faire tomber ou les étourdir. Les combats sont donc classiques, un peu frustrants et assez brouillons dès qu’il y a beaucoup d’ennemis.
Les combats ne sont rien sans l’équipement. Tout au long de l’aventure, on trouvera différentes armes : des armes à une main, des armes secondaires en main gauche, des armes à feu et des armes à deux mains. Les armes peuvent être améliorées, mais aussi ajouter différents bonus et effets, tels qu’augmenter les dégâts, infliger des dégâts supplémentaires aux bêtes/vampires ou aux humains, ajouter un effet d’aspiration de sang, d’étourdissement, etc. Certaines armes possèdent des attaques spéciales, comme la parade par exemple, qui remplace le « coup puissant ».
Ces améliorations pour les armes ne sont pas le seul système de confection du jeu. Il est également possible de créer des médicaments, que ça soit pour Jonathan lui-même (du soin, de l’endurance ou du sang), ou bien pour aider à soigner les PNJs des différents quartiers allant du simple mal de tête à de la fatigue ou un sepsis.
Le gros point fort du jeu, c’est le côté RPG et surtout, narratif. En effet, la grande majorité du jeu se passera dans des zones neutres, dans lesquelles il vous faudra parler à des personnages, enquêter, explorer, etc. Chaque personnage a une histoire très développée, souvent liée à d’autres personnages et une quête qui lui est accolée.
Il faudra être très attentif, car le moindre dialogue peut apporter des informations capitales sur la quête liée au PNJ lui-même, ou même carrément à une autre quête d’un autre PNJ. De plus, le jeu n’offre aucune possibilité de sauvegarde manuelle, il y a uniquement des sauvegardes automatiques (qui s’effectuent à chaque dialogue/actions), ce qui fait que tout choix/action est définitif ! Et les conséquences sont monnaie courante, tous les dialogues auront un impact sur ce que vous pourrez apprendre ou débloquer. Il faudra donc bien « étudier » la psychologie des personnages pour espérer dévoiler des indices sur les personnages, les quêtes et même sur l’histoire principale.
Mais ce n’est pas tout, car ce sont ces mêmes PNJs qui peuvent être dévorés par Jonathan. Chacun rapporte une quantité non négligeable d’expérience, denrée rare dans le jeu. Mais le fait de tuer un PNJ aura un impact très important à la fois sur les autres PNJs, mais aussi sur l’ensemble du quartier.
La gestion des quartiers est une autre chose très importante que ça soit via les quêtes, les dialogues, les choix et la santé globale du quartier avec plusieurs situations sanitaires, allant de « Sain », à « Satisfaisant », « Stable », « Grave », « Critique » et pour finir « Hostile ». Autant dire que cette dernière situation est la pire : si le quartier passe en hostile, tous les PNJ meurent et le quartier est envahi de Skal (des « sous-vampires ») qui attaquent à vue.
La situation du quartier influe directement sur les PNJs donc, que ça soit les dialogues, les quêtes et même les prix des vendeurs. De plus, le jeu offre une multitude de choix et d’embranchements, aussi bien durant la quête principale que pour les quêtes secondaires, qui peuvent changer la situation.
Graphismes, sons et optimisations
Commençons par les graphismes. Le jeu a un magnifique direction artistique, l’ambiance visuelle est tout simplement sublime. Du côté des graphismes « purs », le jeu est beau, mais il n’est pas magnifique (on a vu beaucoup plus beau). Mais la direction artistique compense largement la petite faiblesse graphique.
La bande-son, quant à elle, est comme la direction artistique : sublime ! Que ça soit les sons d’ambiances, les bruitages ou encore la musique, c’est vraiment au top.
Et pour finir, l’optimisation. Je joue sur un PC moyen (un petit i3-8350k, 16 Go de ram et une Geforce 960 GTX) et le jeu tourne sans problème avec tous les paramètres à fond (en 1080 p) et à 60 IPS constant. Sur console toutefois, il semblerait que le jeu ait quelques soucis (grosse chute d’IPS, ralentissement) d’après les différents retours des joueurs.
Conclusion
Vampyr est vraiment un bon jeu. Ce n’est pas le jeu de l’année mais, pour un jeu à budget moyen, il est vraiment excellent dans le genre. Le seul petit reproche le concernant est au sujet des combats, qui ne sont pas folichons, un peu frustrants et assez brouillons dès qu’il y en a beaucoup. Du côté de la durée de vie, il faut compter une quinzaine d'heures pour le finir en ligne droite, et une trentaine d'heures (voire 35-40) si vous tentez de tout faire. De plus, le jeu offre une excellente rejouabilité grâce aux très nombreuses possibilités d’embranchements et de choix durant les dialogues, que ça soit pour les quêtes secondaires ou pour l’histoire principale, ou bien le fait de manger (ou non) les PNJs.
- PlayStation 4 : 59,99€
- Xbox One : 59,99€
- PC sur Steam : 49,99€
- PC sur Epic Games : 49,99€