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Shroud of the Avatar: Forsaken Virtues – Le retour du Lord

Dans le monde du RPG, il est des noms qui donnent rapidement des frissons à ceux qui ont pu les connaître. C'est le cas notamment d'Ultima, l'une des premières séries de RPG qui débute en 1981 avec la sortie du premier volet. En 1997, alors que le jeu en ligne en est seulement à ses premiers balbutiements, la série s'enrichit d'un titre entièrement online, l'un des premiers MMORPG populaires : Ultima Online.

Difficile également de parler d'Ultima sans parler de son créateur, Richard Garriott, alias Lord British. Développeur de génie, un peu fantasque, il est à l'origine de la série Ultima avec sa société Origin Systems (qu'il revendit en 1952 à Electronic Arts) qu'il quitta en 2000. Après une dizaine d'années chez NCSoft, Garriott claque la porte de chez NCSoft (ou est mis à la porte, les avis divergent selon les deux parties). On le retrouve désormais à la tête de Portalarium, le studio à l'origine de Shroud of the Avatar.

 

C'est après une campagne Kickstarter en 2013 très suivie (plus de 22 000 contributeurs pour 1,9 millions de dollars) que le studio Portalarium lance le digne successeur de la série Ultima (Garriott n'ayant plus les droits, il a fallu trouver un autre nom) en accès anticipé en 2014 : Shroud of the Avatar.

SotA reprend les bases de ce que son ancêtre proposait, à savoir :

  • Une histoire travaillée (notamment par Tracy Hickman, célèbre auteur), plaçant le joueur face à des choix moraux importants, selon des Principes et Vertus (Courage, Vérité et Amour).
  • Un monde ouvert persistant, dont l'économie est gérée par les joueurs.
  • Un système de progression du personnage totalement libre, sans classes prédéfinies.
  • Plusieurs modes de jeu :
    • Solo hors-ligne, comme un RPG traditionnel
    • Solo en ligne : solo, tout en pouvant interagir avec le contenu des autres joueurs, comme les boutiques, maisons ou villes.
    • En groupe en ligne : comme en solo en ligne, mais en groupe.
    • Multijoueur : comme un MMORPG classique, où l'on peut interagir avec les autres joueurs, les combattre, discuter, etc.

 

Il faut tâtonner

Les premiers pas dans New Brittania sont vraiment rudes au vu du peu d'indications "utiles" données. J'insiste bien sur "utiles", car des indications, il y en a... beaucoup même. S'il y a bien un reproche qu'on ne peut pas faire à ce jeu, c'est d'avoir un background bâclé. Du dialogue, il y en a, pour celui qui prend la peine de lire ce qui s'affiche à l'écran. Mais du coup, les informations importantes, comme l'emplacement d'une quête ou d'un lieu, sont un peu noyées dans ce flot de texte.

Il faut donc être attentif au moindre détail. Ce qui n'est pas forcément toujours aisé avec les traductions pour le moment assez hasardeuses (le jeu est en cours de localisation), à moins de lire l'anglais facilement. Et d'autant plus que les cartes ne sont pas non plus très détaillées et surtout il faut auparavant les obtenir, en butin ou en les achetant, avant de pouvoir les utiliser. Terminé les cartes regorgeant d'informations sur le monde ! Le jeu pousse beaucoup à l'exploration et à l'expérimentation.

 

C'était vraiment mieux avant ?

Pendant toute la durée d'écriture de ce test, je n'ai pas cessé de me poser la questions : est-ce que les MMORPG étaient vraiment mieux avant ? Difficile de ne pas y penser quand on a été initié comme moi aux MMORPG lorsqu'ils devenaient grand public. Car oui, vous ne le savez peut-être pas, mais il y avait bien des MMORPG avant WoW ! Je vous invite à relire mon dossier sur la Saga des MMORPG pour vous en convaincre !

Mais si l'on peut constater une chose au fil du temps, c'est que les MMORPG deviennent beaucoup plus faciles d'accès, quitte, quelquefois, à être à la limite de l'assistanat. En partant de ce constat, à l'heure où la majorité des joueurs recherche des jeux accessibles, immédiats et "simples" (sans que cela soit péjoratif), on est en droit de se demander s'il est judicieux de proposer un jeu aussi complexe, aussi demandeur en termes de temps, que Shroud of the Avatar. C'est une question tellement subjective qu'il est difficile de répondre avec un avis très objectif.

En essayant d'être au maximum objectif, si l'on se base sur une opinion purement "entreprise", c'est à mon sens une très grosse erreur, car le risque de flop est très présent. Maintenant, heureusement que le monde du jeu vidéo n'est pas qu'une histoire de gros sous. Il y a aussi des gens passionnés derrière ces jeux, qui n'ont pas forcément qu'en tête le profit. Certes, SotA ne sera très certainement pas un énorme succès commercial, mais il faut des jeux pour tous, et force est de constater qu'il y a aussi un public pour ce type de jeu (comme peut en témoigner la campagne Kickstarter très suivie) et après tout, l'important, c'est que tout le monde y trouve son compte.

 

Conclusion

Je ne vais pas mentir, ce test s'est fait un peu dans la douleur. Les MMORPG hardcore, trop demandeurs, ce n'est pas mon truc. Encore plus depuis que je suis papa et que mon temps de jeu s'est considérablement réduit. Le jeu est tellement complexe que c'est impossible de tout résumer en un seul article, tant il y a de choses à dire.

Néanmoins, les promesses faites par SotA sont quand même très alléchantes, avec un monde extrêmement ouvert, où les possibilités sont infinies. On y trouve en plus des tas de petites idées géniales. L'une d'entre elles qui m'a marqué est la possibilité d'acheter un livre vierge pour y écrire ce que l'on veut. Il serait ensuite possible de retrouver ce livre dans l'inventaire d'un joueur par exemple, qui l'aurait acheté à un marchand. L'artisanat est également l'un des points forts du jeu, les joueurs pouvant par exemple créer des objets qui pourraient par la suite être proposés par des marchands, voire même être offerts en butin tombé d'un boss.

Pour faire bref, si vous êtes nostalgique des anciens MMORPG, Shourd of the Avatar devrait vous ravir. De même que si vous aimez les jeux complexes, qui prennent du temps à être apprivoisés. Si, par contre, vous êtes comme moi et avez peu de temps à consacrer à un jeu, ou bien n'avez pas la patience de prendre le temps de le découvrir comme il faut, vous risquez fort d'être déçu.



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