Nier: Automata – Une magnifique épopée pour la gloire de l’humanité
Alors que le jeu devait rejoindre le foyer d’Azashar, j’ai eu la surprise de le voir se perdre dans ma boîte aux lettres. Nier : Automata... un jeu développé par PlatinumGames et publié par Square Enix, que beaucoup de la rédaction attendaient depuis longtemps mais que je ne suivais pas particulièrement. Je le trouvais joli dans les vidéos, sans vraiment plus. Ayant temporairement le jeu en ma possession, j’ai lancé une petite partie sur ma PS4 « juste pour voir », comptant le renvoyer rapidement... Quatre jours plus tard, je ne le lâche plus et il me tardait de vous faire partager mon expérience !
L’histoire se déroule dans un lointain futur post-apocalyptique de notre monde, se plaçant des centaines d’années après l’original Nier (et, d’après ce que j’ai pu lire n’ayant pas joué moi-même à cet opus, dans la continuité de la quatrième fin) dans l’univers Drakengard. Une violente invasion d’extraterrestres a forcé les terriens à s’expatrier sur la Lune, abandonnant la planète aux armées aliens et à leurs machines. Sur place, la résistance continue de combattre quotidiennement les machines dans des villes désertiques et ruinées, totalement abandonnées de toute vie. Car ce ne sont plus des humains qui combattent, mais des androïdes pour limiter les pertes, les unités YoRHa, dont nous allons suivre deux membres : 2B (une unité femelle) et 9S (une unité mâle de reconnaissance) accompagnés respectivement de leurs pods 042 et 153 (des robots de combat volant servant également d’interface de communication avec la base).
Après avoir choisi la difficulté et le mode de jeu (j’opte, comme toujours, pour la difficulté touriste), je débarque au milieu d’un gigantesque combat aérien dans des modules de combat. Ce bref tutoriel me présente les bases et m’explique les commandes.
Il y a face à un moi un gigantesque robot, des dégâts de partout, des boules électriques qui partent de partout, nombreux de mes alliés sont tués, mais je continue sans faiblir sur une musique héroïque. Immédiatement, le ton est donné et je ne peux décrire l’ambiance que d’une seule façon : épique. Le rythme ne redescend pas d’un cran quand les deux androïdes se retrouvent coincés sur l’énorme Goliath, totalement surpassés en nombre face à un ennemi plus puissant. Bien qu’incapables de ressentir quelque chose, les androïdes vivent un moment spécial durant ces événements extrêmes.
Les choses se terminent d’une façon dramatique, l’occasion de m’apprendre qu’à la mort de mon corps d’androïde, la dernière version de ma conscience sauvegardée est téléchargée dans un nouveau corps. Et malheureusement seule 2B se rappelle des événements survenus sur le Goliath... Moment de gêne entre les deux individus qui se connaissent, sans plus se connaître. Heureusement, le professionnalisme de 2B reprend vite le dessus et 9S m’aide à faire mes réglages. Tout est incroyablement bien intégré à l’univers du jeu. Ainsi, les options de configuration du jeu telles que l’audio ou le vidéo sont présentées comme des paramètres de configuration de l’androïde. Y compris les éléments de l’interface comme la vie de mon personnage qui sont des modules personnalisables. Vraiment génial !
Rapidement, une mission nous est donnée sur Terre, afin d’apporter notre aide à la résistance. Comme vous pouvez vous y attendre, la situation à la surface est catastrophique, les machines sont partout et la résistance est dans une situation délicate, les androïdes sont en mauvais état et le matériel manque. Malgré tout, les androïdes gardent le moral et continuent inlassablement la lutte.
Gloire à l'humanité
Notre mission initialement très simple consistant à nettoyer la Terre des machines se complexifie rapidement quand les apparences se révèlent trompeuses et les machines pas toutes aussi agressives qu’il n’y paraît. La guerre prend une tout autre envergure et les ennemis ne sont plus ceux que nous pensions. 2B et 9S font des rencontres atypiques, dont Pascal et le savoureux Jean-Paul, une machine-philosophe au discours tout droit sorti d’un essai. Nos androïdes, aussi incapables de ressentir des choses que les machines, se lancent dans des interrogations qui dépassent le simple jeu : est-ce qu’il faut un cœur pour ressentir des émotions ?
Du côté des modes de jeu, Nier propose différentes phases dont la plus importante est sans aucun doute l’exploration dans un vaste monde ouvert (même s’il y a quand même pas mal de murs invisibles qui limitent les endroits visitables) avec une foultitude de quêtes emmenant dans une cité détruite, un désert de sable ou encore une gigantesque usine. Tout est grand, surdimensionné, et nos deux androïdes paraissent bien petits dans cet environnement vide et nostalgique. Le combat est sporadique dans ces moments (même si les machines ne sont jamais bien loin) et s’intensifie dans des phases dédiées qui se déroulent à pied ou en modules de combat. Les boss de fin sont épiques, orchestrés sur une musique grandiose, avec des attaques dévastatrices, l’écran se retrouve rempli de boules d’électricité, et il faut se défendre face à un robot maniant une épée de la taille d’un building.
Lorsque nous nous trouvons dans le module de combat, il a lui-même deux modes : avion ou mécha. Dans le premier, les ennemis viennent en face et le module de combat avance automatiquement vers l’avant. Dans le second, le module de combat bouge à 360 ° dans une zone de combat. Les combats au sol se déroulent en combinant une arme de mêlée et une arme à distance gérée par le pod, le robot personnel de nos androïdes. À la manière d’une danse parfaitement orchestrée, les personnages sautent, feintent, et esquivent avec une grâce aérienne. Pour les joueurs peu doués qui ne veulent pas s’embêter en combat, il y a un mode automatique qui fait attaquer et esquiver l’androïde, ne laissant que le contrôle du pod et du mouvement (ce qui est déjà beaucoup dans certaines phases contre les boss !).
La caméra est parfois un peu capricieuse, changeant suivant les événements en vue à la troisième personne, en vue latérale, et même en vue du dessus. Parfois, cela rend la vision de la scène difficile, le personnage devient tout petit au milieu de l’écran, puis revient en gros en premier plan. Surprenant même si je ne suis plus aussi gênée maintenant après plusieurs heures de jeu.
Les compétences de l’androïde se personnalisent grâce à des puces variées, augmentant la défense ou l’attaque (augmentation des points de vie, amélioration de la défense, augmentation des dégâts produits...). Chaque élément possède des niveaux, les pods, les puces, les armes... qui nécessitent beaucoup de composants et d’argent. Il parait même que chaque arme trouvée en jeu a sa propre histoire à découvrir (mais je n’ai pas encore eu l’occasion de creuser cet aspect encore).
Nier nous embarque dans un conte épique, une immense réflexion sur la guerre, les machines, leur capacité à ressentir des émotions, les raisons de tuer... sur une ambiance de terre dévastée et de musique digne des plus grands opéras. Avec 26 fins potentielles, Nier offre une expérience qui va bien au-delà de la première partie qui demandera environ une quinzaine d’heures. Vous pourrez choisir de retenter une nouvelle aventure qui évoluera certainement différemment (directement depuis l’interface qui propose l’auto-destruction) voire de continuer à avancer dans de nouveaux chapitres débloqués suivant la fin choisie (oui, la fin n’est pas vraiment la conclusion), sans oublier donc les histoires des armes ou encore les centaines de quêtes parallèles...
Pour conclure, Nier : Automata est une perle qui prend beaucoup de risques, avec une musique grandiose, de magnifiques graphismes, des combats dynamiques et une trame scénaristique envoûtante. Certes, il y a des murs invisibles agaçants qui empêchent une exploration totale de la zone et une caméra capricieuse, mais ce ne sont que de détails qui n’occultent en rien l’œuvre. Si vous n’avez pas peur d’affronter des machines énormes et à parcourir une Terre abandonnée par ses habitants, alors n’attendez plus. Nier est disponible dès maintenant sur PS4 (à 69,99 €) et sera disponible le 17 mars sur PC.