PGW 2016 – Découverte du projet VR de Mando Productions
À la Paris Games Week, enfin plus exactement à la Game Connection à côté, nous avons remarqué un jeu intriguant en VR, présenté un peu à l'abri derrière des vitres en plastique. Au mur, des graphismes particulièrement réussis dans une ambiance Steampunk. Voulant en savoir plus, nous nous sommes présentés, le producteur a hésité en premier à nous présenter leur jeu qui est pour le moment uniquement à l'état de concept afin de trouver un investisseur ou un éditeur. Après réflexion, il nous a cependant accueilli avec plaisir le lendemain matin.
Mando Productions est un studio créé il y a une quinzaine d'années spécialisé dans les jeux d'aventure et les jeux narratifs. Ils ont travaillé avec des grands du monde de la BD comme notamment Bilal ou Sokal sur des titres tels que l'Amerzone ou Syberia. Ils aiment créer des jeux ayant derrière un véritable talent d'artiste. Alors quand ils ont découvert les créations du sculpteur belge Stéphane Halleux, ils sont tombés sous le charme. Et en fouillant un peu en écrivant cet article, je suis retombée sur un article que j'avais rédigé il y a trois ans qui présentait déjà un projet de ce studio à l'occasion d'une campagne Kickstarter malheureusement échouée (The Dead Flowers Case).
Dans cet univers Steampunk, même si l'artiste n'aime pas utiliser ce terme, préférant parler de société différente ou de monde à part, il y a beaucoup d'opportunités pour construire un univers de jeu vidéo, futuriste et décalé. Ils ont inventé ce monde où tout est ordonné autour de la production. Les humains vivent sous des dômes où tout est pensé dans une logique de rendement, du lever au coucher. Car il faut manger, la seule nourriture acceptée est la Nevro-Vitamine, un élément nourrissant qui assure également une chape psychologique aux consommateurs, s'assurant qu'ils restent dans l'ordre établi.
Tout allait bien pour notre héros, fournisseur de Nevro-Vitamine, jusqu'au jour où il oublie de prendre sa Nevro-Vitamine et se retrouve éjecté du dôme. Il aboutit sur des plateformes étranges et découvre le vaste monde extérieur. Initialement, il va essayer de retourner sous le dôme, de revenir à sa routine sécurisante. Mais il va très vite se rendre compte que tout ce qu'il croyait établi cache bien plus de choses qu'il ne pouvait l'imaginer.
Deux démonstrations étaient présentées.
La première, sous l'HTC Vive, nous embarque sur des plateformes volantes. Notre héros avance à la manette et interagit avec des consoles pour faire descendre celles qui sont trop éloignées. Sur son casque, il a des hélices pour voler pendant un temps limité (pouvant être allongé grâce à des ressources d'énergie à récupérer en volant). Il peut également planer pour redescendre plus doucement. La réalité virtuelle est extrêmement agréable, la tête dans les nuages, sur ces plateformes au-dessus du vide. J'ai eu un peu l'impression de vertige, frileuse à l'idée de me jeter même si je vole. Les dialogues sont intelligemment présentés sous la forme de pictogrammes dans des bulles, aucun problème de traduction comme ça !
La seconde tourne sous PlayStation 4 VR et me place dans un complexe mécanique sombre avec d'intéressants jeux de lumière. Le personnage avance cette fois en pointant avec le PS4 Move à l'endroit où je désire qu'il se rende. Avec ma tête, j'éclaire la scène et je comprends très vite que je vais devoir gérer un système de couleurs pour évoluer. Je n'ai au début que de la lumière bleue, nécessitant de pointer de grands panneaux blancs pour activer les mécanismes liés. Puis, ma main gauche se retrouve liée à un faisceau rouge. Les choses se complexifient car je dois synchroniser ce que je vise de ma tête pour le faisceau bleu avec ce que je vise avec ma main gauche pour le faisceau rouge. Bien sûr, l'un ou l'autre bouge parfois, histoire de pimenter l'action. Je me suis vraiment amusée, n'ayant rencontré que deux petits bugs mineurs (un petit souci de caméra et une difficulté à remonter sur une plateforme), une broutille pour un prototype.
Ce jeu est loin d'être jouable, malheureusement... La démonstration se termine sur un grand portail s'ouvrant vers l'extérieur et le producteur conclut en disant que, pour voir la suite, il faut donner sa chance au projet et l'éditer. Nous ne pouvons malheureusement rien faire pour eux, en tout cas pas directement, et c'est bien dommage. Cette expérience en VR innovante propose un univers original et promet une aventure futuriste passionnante. Il ne reste plus qu'à espérer que les rencontres réalisées à l'occasion du salon se concrétisent et leur apporte une aide supplémentaire à celle déjà donnée par le CNC. À moins que vous, lecteurs, ne connaissiez des éditeurs intéressés ! Qui sait ?