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Dying Light : The Following – La Minute Test

A la croisée des chemins entre Dead Island et Mirror's Edge, Dying Light (DL) pointe le bout de son nez de zombie début 2015, offrant ainsi un nouveau titre au genre Survival-Horror. Développé par Techland, studio polonais à l'origine de Dead Island et Call of Juarez, ces messieurs connaissent le domaine du FPS et nous livrent une nouvelle portion de zombies, des adversaires ayant décidément toujours le vent en poupe.

En attendant un éventuel Dead Island 2 courant 2016, Techland propose en ce début d'année un premier DLC de Dying Light nommé : The Following (TF).  Exploitant une nouvel aire de jeu et surtout l'apparition d'un buggy, décortiquons ensemble ce que ce DLC a sous le capot.

L'équipe de Game-Guide avait d'ailleurs pu en avoir un aperçu lors de la dernière Gamescom.

Test réalisé sur la version PC de Dying Light TF, après environ 23h de jeu (100% histoire, 97% complétion) et n'engage que son auteur.

AA

En bref

  •  Game design soigné et ambiance immersive
  •  Réalisation plutôt solide : stable et dotée d'un moteur graphique à la hauteur
  •  Sound design correct (hors doublage)
  •  Gameplay frénétique & prise en main excellente
  •  Le buggy : bien intégré à l'univers et accentue le rythme du jeu
  •  Un contenu dense, rythmé et coop fun
  •  Twist scénaristique final mieux arrangé qu'auparavant
  •  Scénario post-it et personnages clichés
  •  Doublages FR  et dialogues très inégaux, caricaturaux
  •  Rares approximations de gameplay (grappins, hitbox)
  •  L'inventaire et le crafting : pas toujours ergonomique et suffisamment clair
  •  Crochetage trop répétitif
  •  Personnalisation du buggy finalement assez limitée

 

En détails

Les plus

 

La campagne d'Harran

L'action se déroule hors de la ville d'Harran, lieu du précédent opus. On assiste ainsi à un changement radical de décor, passant de la ville à la campagne avec ses champs, ses fermes et ses récifs côtiers. Le résultat est à la hauteur des décors urbains précédemment explorés. Là ou Harran proposait un niveau de détail solide et cohérent pour illustrer une grande ville avec ses quartiers riches et ses banlieues proches, sa campagne présente un Game design rafraîchissant, détaillé, varié et sublimé durant certaines périodes de la journée (soleil couchant près des champs et fermes).

La campagne propose également un level design bien plus horizontal qu'Harran. Environnement urbain oblige, les différents bâtiments et building offraient un terrain de jeu propice à un level design vertical (notamment la seconde partie du jeu), ce qui n'est plus forcément le cas avec les champs de blé et autres plaines verdoyantes qui entourent la ville. A mon sens, ce n'est pas un défaut puisque cohérent avec l'usage d'un buggy. Par ailleurs, certaines zones garantissent tout de même l'usage du système de "Parkour", notamment à travers certaines quêtes.

L'ambiance générale diffère naturellement d'Harran et tout particulièrement la nuit. En effet, de jour on côtoie un environnement plus sauvage souligné par un sound design adéquat, quant à la nuit..., les choses se corsent très rapidement. Exit les nombreuses sources de lumières d'une Harran nocturne, il suffira de se retrouver au milieu de la cambrousse à la tombée de la nuit pour être totalement plongé dans l'obscurité. Seule votre torche permettra l'illuminer à deux mètres devant vous et encore ! L'ambiance devient, de fait, plus anxiogène qu'auparavant.

L'ensemble reste ainsi aussi immersif que Dying Light "vanilla" (DLv) et nous prenons toujours autant de plaisir à explorer les lieux à la recherche de ressources et autres secrets plus ou moins morbides.

Une nouvelle fois, la réalisation est solide mais assez gourmande en ressources, notamment en ultra. Pour une configuration Gamer (I7 + GTX 980 + 16 Go Ram), le jeu tourne sans peine à 60 FPS quasi constant. Aucun crash, pas de gros bug à signaler, l'expérience de jeu est donc plutôt fluide et agréable.

Concernant le moteur graphique, à l'image de DLv, ce dernier reste solide et offre un bon rendu global. Les textures sont d'une bonne résolution et permettent d'avoir des environnements détaillés, des architectures fines et des faciès correct (mention spéciale pour les rapaces et la Mère). Les ombres projetées sont bien lissées et la gestion des lumières et reflets demeure cohérente et dynamique. L'aliasing se fait plutôt discret dans l'ensemble et le moteur offre une distance de vue impressionnante. Les arrières-plans sont propres :  ni flous, ni impressions de Wallpaper et clippings très discret au premier comme à l’arrière-plan.

A noter également, une gestion correcte mais sans plus des particules : poussières, fumées, étincelles et autres viendront traverser l'écran et animeront l'environnement de manière crédible, sans pour autant apporter de réelles évolutions comme peut le faire Gameworks de Nvidia. Malheureusement pas de tesselation flagrante, néanmoins le soft est suffisamment détaillé pour ne pas s'attarder sur la question. La gestion des fluides reste sommaire mais fait le travail, entre pluies abondantes, filtre de déformations (gouttes à l'écran) et textures correctes. Il ne faut cependant pas s'attendre à des simulations innovantes (remous particuliers, éclaboussures, ...).

Petit bémols : l'aberration chromatique (AC). Pour rappel, l'AC permet d'avoir des contours floues et décomposés en plusieurs couleurs :

L'effet de l'Aberration Chromatique

Cet effet est particulièrement visible dans DL sous forme de vignette aux bords de l'écran. Ça ne posera pas de problème à l'immense majorité des joueurs, mais personnellement je n'apprécie pas cet outil de post process qui tend à diminuer la netteté / clarté de l'image (idem pour le filtre grain).

Question râlements de zombies, pas de nouveauté flagrante face à DLv. Les mordeurs et les rapaces offrent une palette de bruitages crédibles, surtout lorsqu'on est équipé d'un bon casque audio. Les gloussements de rapaces dans votre dos, lorsque vous êtes perdu dans un champ de Colza à 2h du matin, ça fait son petit effet ! Idem pour les bruits environnants, représentatifs des lieux visités.

Les coups portés lors des confrontations ont du punch et chaque type d'arme offre des sensations différentes : du bruit sourd d'un coup de masse au déchirement d'un sabre en passant par l'explosion d'un crâne sous sa botte. C'est un régal. Le sound design associé au bullet time et autres effets visuels, souligne avec brio l'action et renforce d'autant plus l'immersion.

Concernant les musiques, quelques thèmes sortent du lot et ont le mérite de souligner l'identité de l'univers exploité par DL (thème principal notamment). Plusieurs "Action music" sont bien évidement de la partie et certaines font la part belle aux percussions. D'autres morceaux restent relativement discrets et, de fait, peu mémorables.

Enfin, sachez que Dying Light est intégralement doublé en Français, mais nous y reviendrons dans les points négatifs.

La ferme de Jasir

Ce qui caractérise l'essence même de DL, c'est sa volonté de reprendre les codes de gameplay de son grand frère Dead Island avec la palette de mouvement souple et énergique de Mirror's Edge.  Techland a eu le nez creux, car c'est précisément ce qui marche le mieux. Là ou Mirror's Edge trouvait ses limites en s'enfermant dans un gameplay quasi uniquement axé autour de la maniabilité, Dying Light y trouve sa force et de nouvelles opportunités ludiques avec des bases de gameplay survival/horror dont l'efficacité a déjà été prouvé dans Dead Island.

Ainsi, que faire pour apporter un peu de sang neuf, un an après ce coup de génie ? Gagner en frénésie, gagner en vitesse : rouler sur des zombies.

Le buggy est donc la nouvelle attraction de Dying Light et ce DLC tourne quasi exclusivement autour de lui. Ce dernier est customisable à deux niveaux : ses pièces maîtresses (freins, moteurs etc.) et son apparence (peinture, bibelots ...). Un nouvel arbre de compétence est à disposition afin de parfaire vos talents de pilote et équiper votre engin de différentes armes et gadgets forts utiles.

L'intérêt du buggy est d'intensifier le gameplay en le rendant davantage frénétique, tout en conservant la nature violente et sans pitié de la franchise : plus de vitesse, plus de cascades, plus de zombies en morceaux. Doté d'une maniabilité excellente à l'image de la licence en général, le buggy devient vite amusant, mais surtout nécessaire pour traverser la nouvelle aire de jeu. Cette dernière est plus vaste que celle de DLv, mais aussi plus vide. Techland a logiquement adapté le terrain de jeu pour un véhicule tout-terrain et ainsi éviter de frustrer le joueur en allant se scratcher contre un mur tout les deux mètres.

Par ailleurs, le buggy s'intègre bien au jeu, avec cohérence vis-à-vis de ses mécaniques de gameplay, notamment le crafting et le farming de ressources. A vous les joies de la mécanique en allant récupérer vis, joints et jerricans d'essence pour tirer le meilleur partie possible de ce qui deviendra, en fin d'aventure, votre mini char d'assaut de compétition.

Buggy au crépuscule

Dying Light The Following propose un contenu assez riche pour un DLC. Comptez plus d'une vingtaine d'heure pour s'approcher des 100% de complétion en mode normal et 50h pour le jeu de base. Quêtes principales et secondaires, exploration, crafting, défis en buggy (courses, massacre, ...), nids de rapaces à détruire, lieux de pillages et zones militarisés à vider, arbre de compétences à faire évoluer, boss à tuer et autres divers objets à ramasser, il n'y a pas de quoi s'ennuyer.

Le contenu secondaire peut paraître un peu répétitif mais tout est fait pour que le rythme du jeu ne flanche pas, ce qui tend à diminuer cette impression de routine. Le gameplay dispose de suffisamment de possibilités pour renouveler l'approche et surtout progresser rapidement afin d’enchaîner les objectifs.

Par ailleurs, l'arbalète fait son apparition dans l'arsenal de Kyle. Plutôt marrante à utiliser, elle vient compléter l'arc lui-même intéressant et de surcroît très à la mode dans nombre de FPS aujourd'hui. A vous de jouer les Guillaume Tell en ajustant au mieux vos tirs grâce notamment à une physique cohérente et une localisation des dégâts bien rendue. Tirez une flèche dans la jambe d'un zombie moyennement résistant et il risquera de s'effondrer . Ou bien fabriquez des flèches inflammables pour un réjouissant spectacle son et lumière.

Les niveaux de difficulté "Difficile" et "Cauchemar" livrent une expérience bien plus corsée. Les trousses de soins ne redonnent plus une partie de votre vie instantanément mais seulement au bout de quelques secondes, les virulents sont plus nombreux, les rapaces n'apparaissent plus sur le radar, la pénalité d'expérience en cas de mort est plus importante et l'instinct de survie ainsi que les passifs ultimes (sprints illimités etc.) ne fonctionnent plus en mode cauchemar, bon courage.

 

Les moins

Zombies et champs de blé

Un des principaux problèmes de Dying Light, c'est avant tout son scénario, que ce soit son écriture, son originalité voire même parfois sa cohérence. Le tout est saupoudré de dialogues et de doublages FR digne des meilleures séries Z. Même si ce DLC propose une meilleure fin que le jeu de base, l’ensemble plombe la note ! Pour mieux comprendre, décomposons cette critique en deux points :

 

L'univers

Une ville, une campagne, des zombies de différentes catégories et aux compétences propres, un arsenal à fabriquer... C'est ni plus, ni moins du Dead Island. Ce n'est pas illogique dans le sens où Dying Light fut pensé, à l'origine, comme une suite de Dead Island. Techland en a décidé autrement, notamment pour l'orientation plus dynamique de son gameplay et son système de cycle jour/nuit. Les références entre les deux titres sont donc logiquement très proches. Pourquoi ne pas reprendre des bases qui fonctionnent ? Difficile de lui faire un procès à ce sujet, surtout que Dying Light sublime le tout que ce soit visuellement ou en termes de gameplay.

Il n’empêche que cela n'exclut pas la création d'un scénario digne d'intérêt avec des personnages attachants, et c'est surtout là où le bât blesse. On ne peut pas dire que l'originalité soit au rendez vous avec DL. Reposant sur des bases de nanar américain type : "Je suis un militaire envoyé sur le front pour trouver des traces d'un remède au virus ravageant les environs ", notre héros des temps modernes arrive finalement à se briser la cheville et quasi mourir au bout de deux minutes... le ton est donné ! Après moultes péripéties (comiques), l'aventure se clôture sur un duel qui n'est qu'une suite de QTE franchement soporifique et laissant place aux crédits du jeu.

Un an plus tard, The Following, traite de sujets plus ambigus : le culte, une prophétie... pour au final livrer un récit très classique dans l'ensemble, tenant sur un post-it mais qui présente l'intérêt de finir sur une note positive avec un final plus surprenant et fun que DLv.

Je regrette que Dying Light ne dispose pas d'un récit plus viscéral au contenu scénaristique plus ambitieux, plutôt que de se contenter d'être un "Dead Island like". Je comprend le choix de Techland d'apporter une cohérence entre le ton donné à l'univers et l'action qui s'y déroule ... mais finalement peut être auraient-ils mieux fait d'aborder d'autres sujets horrifiques et se démarquer de ce qui existe déjà.

 

Les personnages

Les personnages clichés ne manque pas : Raïs et son équipe de vilains digne de Ken le Survivant, Jade la fille sexy et bien maquillé en pleine invasion zombie et dont on finit par briser la nuque ! (grand moment humoristique), les deux frères savants Bogdanov ou Ezgi, la gothique lesbienne... ça frise parfois le ridicule. Les doublages FR accentuent le problème car très inégaux : les intonations sont tantôt hilarantes, tantôt désespérantes malgré toute la bonne volonté de Benoît DuPac (doubleur FR de Kyle Crane et Glenn de Walking Dead).  La VO est bien plus correcte, avec un Kyle plus viril et des accents bien mieux restitués.

La narration, quant à elle, bat de l'aile lors de nombreuses quêtes sans saveurs données par les PNJ, eux même parfois trop en retrait (notamment Ezgi, qui aurait pu être mieux exploitée dans ce DLC).

L'habitacle électrifié

Si on veut rentrer dans le détail, on peut soulever quelques critiques concernant des points de gameplay très précis, à savoir : une hitbox étrange de certaines attaques, notamment les coups de masses des Goon (Malabar) et des charges/lancers de rochers des Demolisher.

Par ailleurs, le combo grappin et freerun semble quelque fois s’emmêler un peu les pinceaux lors d’enchaînements rapides... mais rien de bien grave.

L'inventaire n'a pas évolué dans ce DLC et se résume à recenser nos objets sous forme de listes. Il faut savoir que vous allez récupérer beaucoup de ressources au cours de l'aventure et ce système de liste ne me semble pas le plus ergonomique pour s'y retrouver rapidement. Ce n'est pas pour autant complètement indigeste, j'ai vu pire. Une grille aurait peut-être eu le mérite d'avoir un accès plus rapide au contenu de notre inventaire.

Idem pour la section craft, il aurait pu être intéressant d'avoir davantage de retours d'informations sur chaque éléments fabriqués, avec pourquoi pas une fenêtre de prévisualisation de l'effet ajouté/apparence de l'arme.

La customisation de buggy reste au final très légère concernant l'apparence. A part retoucher la couleur et ajouter une petite figurine ou un porte bonheur à côté du volant, ce n'est pas incroyable. Les peintures sont dans l'ensemble réussies mais j'aurais souhaité davantage de customisation au niveau de l'habitacle et pourquoi pas des éléments de carrosserie plus décalés ou éloquents.

Les nuits sont plus sombres

Le système de crochetage repose sur le même fonctionnement que celui de Skyrim ou de Fallout 4. En soi, je le trouve excellent, mais il s'avère beaucoup trop présent. Des coffres verrouillés, ce n'est pas ce qui manque que ce soit en ville ou dans des fermes isolées. Prendre trop souvent du temps pour une séance plus ou moins évidente de crochetage tend à briser le rythme si frénétique de l'aventure.

Il aurait pu être intéressant, soit de booster une compétence propre au crochetage, comme Skyrim ou tout simplement varier les moyens de forcer une serrure. Ce n'est pas comme s'il était impossible de trouver un pied de biche dans ce jeu !

 

Bilan

Dying Light fut l'une de mes plus belles surprises 2015 sur PC et son DLC confirme mon ressenti. Certes, son univers n'est pas des plus originaux, son scénario est digne d'une série Z et ses personnages feraient mieux de devenir des zombies plutôt que de survivre. Mais d'un autre côté, Dying Light est surtout beau, complet et fun à jouer seul comme à plusieurs. Violent et gore en action, souple et rapide dans sa maniabilité, DL pose les bases d'un FPS très agréable à parcourir jusqu'au 100% de complétion. The Following ne déroge pas à la règle et se permet le luxe d'apporter une plus-value intéressante avec son buggy.

Ce DLC complète l'expérience de base, sans révolutionner l'ensemble mais offre une nouveauté bienvenue et sublimée par une carte aux décors crédibles et rafraîchissants. Laissez-vous donc aller à vos pulsions de carnage à bord de votre buggy et traversez la campagne d'Harran au crépuscule d'une nuit plus dangereuse qu'auparavant.

 

Et vous ? Qu'avez vous pensez de l'aventure ? Quelles sont vos souhaits pour le prochain DLC ?



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