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FFXIV – Mémoires du septième fléau I – Le souvenir de Victoire

Les festivités pour le premier anniversaire continuent d'avancer et voici le premier récit qui ravira les amateurs d'histoire. Bonne lecture !

Par anniversary Source

« Annulez toutes les manœuvres en cours des unités du Maelstrom, j'ordonne la retraite générale, effective immédiatement ! »

C’est dans une grande détresse que l’Amirale Merlwyb Bloefhiswyn avait dû prendre cette décision. L’horrible spectacle qui se déroulait sous ses yeux n’avait laissé d’autre choix à cette femme implacable que de commander à ses troupes d’abandonner la plaine de Carteneau.
La tentative d’arrêter la chute du satellite Dalamud grâce au pouvoir des douze divinités tutélaires d’Éorzéa avait échoué. Un sombre et gigantesque Primordial avait surgi du bolide, apportant la destruction et la terreur sur le champ de bataille, et même s’il restait un dernier espoir que le sage Louisoix puisse invoquer les Dieux, les stratégies militaires étaient désormais vaines contre la rage ancienne de Bahamut.

« Nos unités assureront les arrières. Laissez les aventuriers de l'infanterie spéciale évacuer en priorité ! »

Enfourchant son fidèle chocobo Victoire, Merlwyb avait ordonné qu’on épargne du terrible massacre les braves guerriers qui s’étaient joints au combat dans un élan d’altruisme pour défendre Éorzéa et ses habitants.

« Eynzahr ! Je vais rester avec l’unité principale pour coordonner notre repli ! Charge-toi de conduire nos hommes en lieu sûr ! »

Normalement, un subordonné empêcherait son supérieur de prendre de tels risques, mais le grand maréchal Eynzahr Slafyrsyn connaissait bien la détermination de la dame d'acier et il savait en lisant les traits de son visage qu’elle avait pris cette décision avec sang-froid. Pour cette raison, il avait accepté l’ordre sans broncher. C’est parce qu’elle appréciait particulièrement cette qualité qu’elle avait fait de lui son bras droit.


Portée par son imposant destrier, Merlwyb traversait le champ de bataille à toute vitesse. Les yeux de Victoire trahissaient une certaine peur, mais sans doute galvanisé par l’assurance de sa cavalière, il réfrénait ce sentiment qui menaçait de tétaniser ses puissants muscles et courait au galop.
Malgré le nom de bon augure qui avait été donné à la monture de l’Amirale, les troupes de l’Alliance Éorzéenne étaient désormais en déroute, chacun fuyant tant bien que mal devant le déluge de flammes et de métal qui frappait la plaine.
Merlwyb avait toutes les peines du monde à rediriger les unités désordonnées qu’elle croisait sur son chemin. C’est alors que, remontant le flux chaotique des replis, elle tomba sur un escadron aux prises avec les forces garlemaldaises. Elle reconnut immédiatement l’un des corps d’infanterie du Maelstrom composés d’anciens pirates.

« J’ai donné l’ordre de se replier ! Abandonnez le combat et retirez-vous ! »

Cette intervention de l’Amirale n’eut pas l’effet escompté sur Rhoswen, la chef d’un des trois équipages de corsaires limséens, les Sirènes sanguinaires. Brandissant son pistolet en mithril finement ouvragé, la belle rétorqua vivement en direction de Merlwyb.

« Tu sais combien des nôtres nous avons perdu !? Il est hors de question de fuir ! Ces chiens d’Impériaux doivent tous crever ! »

La mort de nombreux camarades avait fait perdre raison à Rhoswen, et elle n’avait plus que la vengeance en tête. Alors qu’elle continuait cet échange d’invectives avec l’Amirale, des renforts garlemaldais étaient venus se mêler à la bataille, rendant la situation encore plus difficile pour les pirates.

« Malédiction ! »

Sans perdre un instant, Merlwyb dégaina ses deux armes à feu fétiches, Peine capitale et Annihilateur, puis déclencha un véritable tir de barrage sur l’ennemi, abattant les soldats impériaux les uns après les autres.
Malgré le grondement du cataclysme que le Primordial Bahamut déchaînait dans les cieux, les coups de feu résonnaient dans les oreilles de la dame d’acier et des combattants autour d’elle. Néanmoins, l’Amirale comprit vite que ses adversaires étaient bien trop nombreux et qu’elle n’en viendrait pas à bout.
Dans sa lutte désespérée, elle n’avait pas vu s’approcher derrière elle une imposante masse, dont la taille dépassait aisément celle de Victoire. Ce monstre d’acier auquel les Impériaux avaient donné le nom d’armure magitek exhiba un puissant canon en ouvrant sa gueule. C’est à ce moment que Merlwyb réalisa son imprudence.

« Aaargh !! »

Elle frappa des pieds les flancs de sa monture avec urgence pour lui faire esquiver le tir de la machine de mort garlemaldaise. Ce mouvement brusque du chocobo souleva un nuage de poussière.
Déjà aveuglée, Merlwyb fut également assourdie par la détonation.
Entourée par ce soudain silence, elle se voyait tomber tout doucement, comme si elle avait été détachée de toute la furie du champ de bataille. Lorsqu’elle heurta enfin le sol, elle sentit du sang encore chaud à ses pieds, mais ce n’était pas le sien. En effet, l’obus tiré par l’armure magitek avait traversé la barde de Victoire, infligeant au volatile une blessure mortelle. Ce n’est que bien plus tard que l’Amirale le sut.

Le plafond de sa cabine est la première chose que Merlwyb vit en reprenant ses esprits.
Elle était à bord du Triomphe, le vaisseau étendard de la flotte du Maelstrom.

« G-grand maréchal ! L’Amirale s’est réveillée !! »

Le soldat aide-soignant avait à peine quitté la cabine que l’imposante silhouette d’un Roegadyn apparut à sa place.

« Vous ne croyez pas qu’il est grand temps de vous lever, Amirale ? »

Si certes Eynzahr souriait, la marque de la fatigue sur son visage sali n’avait pas échappé à Merlwyb.

« Combien de temps s’est écoulé ? Que sont devenus nos hommes ?
‒ Cela fait maintenant deux jours, Amirale... Le Triomphe se trouve actuellement dans le détroit de Merlthor. »

Eynzahr relata calmement ce qui s’était passé après que l’Amirale avait perdu connaissance.
Victoire avait été tué par le tir de l’armure magitek. Dans sa chute, Merlwyb s’était cogné la tête. Par chance, les pirates des Bourreaux, qui passaient par là lors de leur repli stratégique, l’avaient trouvée inconsciente et transportée vers un lieu sûr.
Rhoswen, qui était prête à combattre jusqu’au bout, même si cela signifiait une mort certaine pour elle, n’avait dû son salut qu’à l’intervention de Carvallain, le chef de la Horde du kraken, une bande de flibustiers rivaux, qui l’avait prise de force sur son chocobo. Son geste avait été exécuté avec tellement d’adresse, sa monture conduite avec une telle maîtrise, digne des chevaliers d’Ishgard, que la farouche Sirène sanguinaire n’avait pas pu se débattre contre ce ravisseur amical. Ce n’est qu’ensuite que, profondément blessée dans son orgueil, elle avait juré sur son honneur de pirate que Carvallain lui paierait chèrement cette impudence.
Les soldats et les officiers du Maelstrom qui avaient réussi à fuir l’enfer de la plaine de Carteneau s’étaient regroupés avec les autres grandes compagnies dans le Thanalan, où ils avaient pu reformer leurs rangs. Plus tard, ils étaient montés à bord des navires amarrés dans la baie des Vêpres pour rentrer vers Limsa Lominsa.

« Les alchimistes uldiens nous avaient conseillé de ne pas vous déplacer dans l’état où vous étiez... mais vous n’êtes pas le genre de capitaine qui quitte son navire en pleine tempête, n’est-ce pas, Amirale ? »

Cette phrase d’Eynzahr faisait référence à l’habitude que Merlwyb avait de qualifier Limsa Lominsa « d’immense nef de guerre ».
Il savait qu’en digne dirigeante de la cité-État, à la culture et la mentalité de navigateur, l’Amirale n’abandonnerait pas son peuple dans une situation aussi tragique et catastrophique que celle à laquelle ils faisaient face.
Merlwyb était une fois de plus rassurée d’avoir comme bras droit cet homme, qui la comprenait et la connaissait si bien qu’aucun ordre ne lui était nécessaire pour agir comme elle le désirait.

« Au fait qu’en est-il de ces gens ? »

Pour Merlwyb, la signification de cette question coulait de source, mais la surprise qu’elle suscita chez Eynzahr était pour ainsi dire décourageante.

« Ces gens ? De qui parlez-vous au juste, Amirale ? »

Pourtant, l’Amirale se souvenait clairement lui avoir ordonné d’évacuer en priorité certains éléments de leurs unités lorsqu’elle avait décidé du repli du Maelstrom. Comment Eynzahr avait-il pu oublier ?
Cet apparent trou de mémoire de son subordonné la surprenait grandement, mais elle préféra lui laisser croire que sa question était juste une divagation passagère, due au coup qu’elle avait pris sur la tête en tombant.

Les jours suivants passèrent comme les vagues qui viennent inlassablement frapper la coque d’un navire.
Sur sa route en direction de l’île de Vylbrand, l’escadre du Maelstrom croisa nombre d’hommes à la dérive, perdus dans les flots, et les accueillit à bord de ses vaisseaux. Ces naufragés racontèrent comment la chute de fragments de Dalamud avait provoqué des raz de marée dans la baie de Galadion, détruisant de nombreux villages côtiers et éparpillant biens et hommes dans l’immensité de la mer.
Quelle ne fut pas non plus la stupeur des marins limséens lorsqu’ils aperçurent le grand phare de Sirius, symbole de la splendeur de leur nation, défiguré et transpercé par un imposant et sinistre cristal aux reflets jaune-orange.
Ils furent toutefois soulagés en trouvant le chantier naval de Moraby intact, protégé qu’il avait été par la barrière naturelle que forme le cap connu sous le nom de Poigne des Dieux. Ce signe les conforta dans leur croyance que malgré le cataclysme dont ils avaient été les témoins, ils n’avaient pas été complètement abandonnés par les cieux.
Lorsque tous les navires du Maelstrom avaient été amarrés dans le chantier naval, Merlwyb y installa son poste de commandement provisoire, prenant déjà les premières mesures pour venir en aide à son peuple et rebâtir ce qui avait été détruit.


Bien des vies avaient été perdues lors de cette terrible catastrophe.
L’Amirale avait tellement à cœur de secourir les siens et de redonner sa gloire à Limsa Lominsa qu’elle décidait de ne s’épargner aucun effort, passant de nombreuses nuits blanches à planifier les projets de reconstruction. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir régulièrement une pensée, mêlée d’inquiétude et de regret, pour ces combattants dont elle avait perdu la trace lors de la bataille de Carteneau.

La frénésie des travaux de redéveloppement fit que les années s’enchaînèrent rapidement. Bientôt le poste de commandement provisoire ayant perdu sa nécessité, l’état-major du Maelstrom retourna s’installer dans une Limsa Lominsa rebâtie, de nouveau prête à « naviguer ».
Le chantier naval de Moraby retrouva alors sa fonction première, recevant notamment la commande d’un nouveau navire pour la grande compagnie limséenne, pour lequel Merlwyb choisit sans hésiter le nom de Victoire, désirant ne jamais oublier la défaite passée, sa fidèle monture morte au champ de bataille, et ces aventuriers chers à son cœur dont le souvenir devait apparemment la hanter à jamais.

Ce récit vous a-t-il plu ?



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