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Jeux vidéo d’occasion VS Gouvernement

Fleur Pellerin : "Jeux d'occasion = piratage"

La ministre de la culture, Fleur Pellerin, nous a clairement fait comprendre qu'elle s'oppose à la vente de jeux vidéo d'occasion (qu'elle confond avec le piratage).

Comme vous le savez tous, il existe des plateformes "éditeur" qui empêchent les joueurs de revendre leurs jeux (respectant ainsi certaines DRM [Digital Rights Management] qui permettent de lier une copie du jeu, avec sa clé, à un seul joueur).

 

« Un jeu physique acheté dans le commerce doit être enregistré sur une plateforme éditeur pour éviter qu'il ne soit revendu »

 

Citation du cabinet du ministre, qui répondait à une ancienne interrogation d'Alain Rodet (député socialiste). À la fin de l'année 2013, ce personnage contactait le ministère dans le but de dénoncer la généralisation des DRM sur le monde du jeu vidéo. Cette "dénonciation" visait surtout le système d'activation qui, et vous le savez sans doute, oblige le joueur à disposer d'une connexion internet et, en plus, à lier ce même jeu sur un compte UNIQUE. De son point de vue, cela pénalisait (je dirais même plus : "interdisait") la revente de ces jeux, au détriment de nos pauvres joueurs et de nos boutiques d'occasions qui se font de plus en plus rares...

Ce qui nous mène à la réponse du Gouvernement, pas moins de deux ans plus tard :

 

"L'activité de revente de jeux physiques et du pluri-téléchargement des jeux en ligne est préjudiciable au développement de l'industrie et contrevient aux droits des éditeurs, les pouvoirs publics soutiennent ces initiatives"

 

Une réponse qui tient difficilement debout, puisqu'un jeu d'occasion mène les joueurs à acheter un jeu neuf plus rapidement. Mais en plus... mensongère ! Depuis quand la revente d'un jeu d'occasion atteint-elle les droits des éditeurs ?

 

"Une protection indispensable"

qu'ils disaient !

Après la première vente, le principe de "l'épuisement des droits" s'applique. L'éditeur peut choisir qui vendra l'objet mis dans le commerce, mais, une fois la première vente effectuée, il n'a plus aucun droits sur les reventes successives. La Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) a confirmé en 2012 que cette règle s'appliquait également pour les logiciels. Ce qui nous mène à une opposition :

d'un coté nous avons la CJUE qui dit :

 

"Même si le contrat de licence interdit une cession ultérieure, le titulaire du droit ne peut plus s'opposer à la revente de cette copie"

 

et de l'autre, nous avons le ministère de la culture :

 

"Un jeu physique acheté dans le commerce doit être enregistré sur une plate-forme éditeur pour éviter qu'il ne soit revendu"

 

et, au point où ils en sont au ministère, et je m'excuse auprès des lecteurs qui n'aiment pas les citations un peu longues... mais c'est si poétique que je n'ose pas reformuler :

 

"De même, un jeu en ligne disponible sur une plate-forme de distribution est lié au compte de l'utilisateur afin que ce même jeu ne puisse pas être téléchargé plusieurs fois après une première acquisition. Après plusieurs années de mise en oeuvre, force est de constater que ces mesures ont effectivement permis de changer les habitudes des consommateurs et de faire baisser considérablement le niveau de piratage des jeux vidéo"

 

Mais... on a jamais dit ça ?! Si ..?

Peu après avoir eu le sentiment de passer pour des branquignoles, Fleur Pellerin tente de désavouer son cabinet pour éteindre cette polémique. Comme vous pourrez le voir en cliquant sur ce lien.

Fleur Pellerin désavoue

 

Et pour terminer ce triste article sur une pointe d'humour, vous pouvez remarquer qu'à la fin de son post sur Twitter, elle a mit "!!!". Elle s'est donc surement rendue compte de sa connerie.

Hein ? Quoi ? C'est pas drôle ?



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