Shinobi: Art of Vengeance – Un come-back nerveux et élégant
Version testée : Steam
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch
Genre : Action, Plates-formes 2D
Prix conseillé : 30€
Date de sortie : 28/08/2025
Studio / Editeur : Lizardcube / Sega
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Shinobi: Art of Vengeance signe le grand retour d’une licence mythique de SEGA. Joe Musashi reprend du service dans une aventure qui mêle action rapide, plateforme précise et exploration, le tout dans un habillage moderne dessiné à la main. Nous avons pu tester le jeu sur Steam, dans des conditions optimales, et plonger dans ce mélange de nostalgie et de nouveautés. Était-ce la renaissance tant attendue ou un simple hommage qui n’arrive pas à capturer la magie de l’époque ?
La trame narrative se met rapidement en place : le village natal de Joe est attaqué, ses compagnons sont transformés en pierre, et il doit se lancer sur les traces de l’organisation responsable pour restaurer l’équilibre. Rien de particulièrement original, mais le scénario assume son rôle de prétexte pour faire voyager le joueur à travers des environnements variés et affronter des boss charismatiques.
Les cinématiques en 2D, bien mises en scène, donnent un côté BD animé très plaisant et renforcent l’ambiance. On n’est pas là pour un récit complexe, mais pour une atmosphère et à ce niveau, le jeu coche toutes les cases.
Dès les premières minutes, Shinobi: Art of Vengeance séduit par la réactivité de son héros. Joe Musashi dispose d’un arsenal complet : attaques rapides et lourdes au katana, kunai pour frapper à distance, roulades pour esquiver, dashs aériens et double sauts. La prise en main est immédiate et agréable, avec un vrai plaisir à enchaîner les mouvements.
Les combats sont rapides et punitifs pour les joueurs distraits. Les ennemis arrivent en nombre et demandent de rester concentré, mais l’équilibre reste juste : avec un peu de timing et de stratégie, on peut se sortir des situations les plus tendues. Les “Shinobi Executions”, sortes de finish moves spectaculaires, apportent une touche de style supplémentaire et récompensent les enchaînements réussis.
Le level design alterne entre sections linéaires et petites zones ouvertes, avec des embranchements menant à des bonus ou à des raccourcis. Certains passages ne deviennent accessibles qu’après avoir débloqué de nouvelles compétences, ce qui donne envie de revenir explorer d’anciens niveaux. Cet aspect “métroidvania léger” fonctionne bien, car il encourage la curiosité sans jamais perdre le joueur dans un labyrinthe.
Chaque monde se termine par un boss qui teste la maîtrise du joueur. Ces combats sont souvent des moments forts, avec des patterns à mémoriser et des fenêtres d’attaque réduites. On retrouve ce plaisir d’apprentissage et de dépassement de soi propre aux bons jeux d’action 2D.
À mesure que l’on avance, Joe Musashi gagne de nouvelles capacités qui enrichissent le gameplay : double dash, kunai améliorés, Ninpo plus puissants. On sent réellement la montée en puissance du personnage, ce qui motive à continuer.
Le jeu récompense également l’exploration en proposant des objets cachés, des bonus de santé et de nouveaux costumes à débloquer. Ces petites trouvailles donnent envie de fouiller chaque recoin et prolongent la durée de vie au-delà de la simple campagne principale.
L’un des points forts de Shinobi: Art of Vengeance réside dans son esthétique. Les décors sont superbes, avec des environnements qui oscillent entre villages traditionnels japonais, grottes sombres et complexes technologiques. Chaque zone a sa propre identité visuelle et son ambiance sonore, ce qui évite la monotonie.
Les animations sont détaillées et donnent du poids à chaque mouvement. Les attaques Ninpo, en particulier, déclenchent des effets spectaculaires qui renforcent le sentiment de puissance. Sur PC, le tout est sublimé par un affichage en 60 FPS (ou plus si votre écran le permet) et une image d’une grande netteté.
Sur un PC de configuration moyenne, le jeu tourne de manière parfaitement fluide, sans ralentissements ni saccades. Les temps de chargement sont très courts, et la compatibilité avec les manettes est impeccable, que ce soit Xbox ou PlayStation.
Cette stabilité technique renforce l’expérience : chaque saut, chaque esquive, chaque dash se déclenche exactement au moment voulu. Dans un jeu où la précision est essentielle, cette fluidité est un vrai confort.
Malgré toutes ses qualités, Shinobi: Art of Vengeance n’est pas parfait et quelques points viennent légèrement ternir l’expérience. Le level design, d’abord, peut devenir répétitif au fil des heures. Les mêmes types d’ennemis et de situations reviennent souvent, ce qui réduit un peu la sensation de découverte, surtout dans la deuxième moitié du jeu.
Les phases de plateforme, quant à elles, ne sont pas toujours irréprochables. Certains passages demandent une précision presque chirurgicale, et il arrive que l’on rate un saut simplement parce que la trajectoire n’était pas bien lisible, ce qui génère une frustration qui casse le rythme de l’action.
Enfin, si le scénario accomplit sa mission de donner un fil conducteur à l’aventure, il reste très basique et manque de moments marquants. On aurait aimé plus de rebondissements, plus de dialogues et d’enjeux pour s’attacher pleinement aux personnages.
Shinobi: Art of Vengeance réussit son pari : faire revivre la légende de Joe Musashi avec un gameplay nerveux, une direction artistique somptueuse et une fluidité exemplaire sur PC. Quelques répétitions dans le level design et une histoire un peu trop sage empêchent le titre de marquer durablement, mais l’expérience reste solide et plaisante du début à la fin. Un retour réussi pour la licence, qui donne envie d’espérer une suite encore plus ambitieuse.