Gloomy Eyes – Un puzzle-game burtonesque
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, Xbox Series, PS5 et Nintendo Switch
Genre : Puzzle-Game
Prix conseillé : NC
Date de sortie : 12 septembre 2025
Studio / Editeur : Atlas V, Be Revolution Gaming, 3Dar, Fishing Cactus, ARTE France / Untold Tales, ARTE France
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Ces dernières années, arte a proposé pas mal de titres, qui m'ont pour le moment, tous plu, sans la moindre exception. C'est donc avec un certain intérêt que je guette leur catalogue, et le prochain à paraître, c'est Gloomy Eyes. Déjà séduit de base par le "label" arte, je l'ai été d'autant plus en voyant la bande-annonce qui plonge tête la première dans un monde très Tim Burton. Le jeu ne s'en cache par ailleurs pas, le nom du créateur fantasque étant cité sur la description officielle de l'œuvre. Il n'en faut pas plus pour me convaincre. Après un téléchargement d'une minute environ sur PS5, grâce à une clé envoyé par l'éditeur, me voici dans le monde de Gloomy et Nena, pour un bref voyage enchanteur !
Gloomy Eyes s’inscrit d’emblée dans cette veine si particulière qu’ARTE cultive depuis quelques années : des expériences vidéoludiques hybrides, à la direction artistique franche toujours à mi-chemin entre le jeu vidéo et l’œuvre d’art interactive. Dès les premières minutes, j’ai la sensation de basculer dans une sorte de court-métrage animé (ce qui est au final assez logique, Gloomy Eyes étant un court métrage VR initialement) que l’on me permet cette fois de traverser, d’examiner sous différents angles, pour s'immerger au mieux dans cet univers inquiétant mais demeurant enchanteur.
On fait d'office le rapprochement avec l’univers de Tim Burton en lançant le jeu : des cimetières aux arbres tordus, une lune blafarde pour seule source de lumière et des créatures aux regards parfois hagards, parfois tristes, mais toujours attendrissants. Le studio s'éloigne toutefois de la pâle copie et y insuffle son propre souffle grâce à des niveaux conçus tels des dioramas. D'une simple pression sur le pad tactile, on a droit à une vue d'ensemble de la carte qu'on peut faire tourner pour voir son décors, ses tracés et ses zones secrètes. A mesure que l'on progresse, les dioramas et les puzzles se complexifient, gagnant en taille, en détails, tout en sachant se renouveler. On est ainsi face à un mode révélant toute sa poésie macabre, donnant vie à un monde qui parvient à être sombre sans jamais devenir oppressant, grâce à une manière très enfantine de dépeindre l'horreur, et surtout grâce aux deux personnages que l'on est amené à diriger durant l'aventure.
Le cœur du jeu réside dans ce duo romantique improbable : d'un côté Gloomy, le petit zombie aux yeux brillants, de l'autre Nena, jeune humaine intrépide tentant de fuir son oncle. Leur relation sert de fil conducteur à une histoire racontée comme une fable : celle de l’amour et de la tolérance face à un monde souhaitant séparer les vivants des morts, en les cloisonnant et en les chassant. Le récit se veut universel, touchant et restent accessibles aux jeunes enfants, si tant est qu'il sache lire (ou bilingue), le jeu étant narré en anglais, avec un sous-titrage français.
Gloomy Eyes ne repose pas sur une mécanique de gameplay complexe. Ici, pas de défis punitifs ni d’énigmes retorses. En un coup d'œil, on comprend aisément ce qu'il faut faire et où aller (bien que la recherche des différents collectibles demande à ce que l'on reste attentif à notre environnement !), la progression se veut fluide, avec des niveaux nous occupant rarement plus d'un quart d'heures, découpé en une quinzaine de chapitres. On interagir avec Gloomy qui est un peu la "force" du binôme, pouvant jeter des objets, déplacer des éléments un peu lourd, allez au contact des zombies, mais ne pouvant rencontrer la lumière. Nena quand à elle est insensible à la lumière et peut interagir avec les éléments électroniques, mais ne pourra s'approcher des morts-vivants. C'est sommaire, et nul doute que certains regretteront le parti pris extrêmement simple du titre, mais dans mon cas, j’ai trouvé que cela servait parfaitement la proposition. C'est rythmé, il n'y a aucun temps morts et l'aventure est bouclée en 4 heures environ, ce qui est parfait pour éviter la lassitude et raconter une histoire simple mais efficace !
Gloomy Eyes tient la promesse que la bande-annonce laissait entrevoir : une expérience courte mais marquante. C’est une petite bulle poétique, qui ne dure pas longtemps mais qui captive jusqu'à son dénouement.
ARTE confirme une fois encore sa capacité à proposer des œuvres singulières, capables de toucher autant par leur atmosphère que par leur sincérité.