Citadelum – Un city-builder qui rappellera des souvenirs
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC
Genre : Gestion / City-Builder
Prix conseillé : 24,99€
Date de sortie : 17 octobre 2024
Studio / Editeur : Abylight Barcelona / Abylight Studio
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Il y a de ça quelques décennies (déjà…), les jeux de construction de ville pullulaient sur nos PC, avec diverses propositions. Si la plupart des joueurs penseront de facto à SimCity, d'autres auront de suite un souvenir ému de Caesar ou encore, comme c'est mon cas, de Pharaoh. Si ce dernier nommé a eu droit à un bel hommage en la personne de Pharaoh : A New Era. Caesar a lui été un peu laissé de côté. Avec Citadelum, c'est corrigé. Certes, il n'en reprend pas le nom, mais les équipes de Abylight Barcelone ont sans l'ombre d'un doute puisé leurs inspirations dans les vieilleries des jeux Sierra, et c'est ma foi assez réussi.
Si vous avez joué à un jeu de construction de ville au cours des vingt dernières années, vous ne devriez pas avoir trop de mal à comprendre les bases de Citadelum. Au travers de son tutoriel disponible dans le mode campagne, vous apprendrez les bases, comme mettre en place des camps de travail pour extraire des matières premières et des fermes pour cultiver des aliments, construire des maisons pour accueillir différents types de citoyens, placer des marchés pour distribuer des biens… A cela s'ajoutent les bâtiments essentiels, comme les casernes de pompiers et les postes d'ingénierie, qui préserveront votre ville sur la durée en maintenant les bâtiments en bon état. Au travers de votre progression, la cité grandira, tout comme les exigences des gens la composant. Ils ne tarderont pas à exiger des divertissements sous la forme de festivals religieux, de combats de gladiateurs ou encore de pièces de théâtres.
En soi, Citadelum ne révolutionne aucunement la boucle de gameplay extrêmement classique des jeux du genre. Il tente toutefois d'y apporter un peu de variété. Je pense notamment à la gestion de la population, qui est liée au système de rangs en place du temps des Romains. Pour que votre cité tourne et puisse prospérer, il faudra forcément créer un bon équilibre entre les gens du peuple et la noblesse. Les premiers travailleront dans divers secteurs (en tant que pêcheur, mineur, commerçant, pompiers, etc...) et exigeront un pécule qui sera directement tiré de l'argent de ville, tandis que les nobles eux se contenteront de payer les impôts, vitaux pour remplir nos caisses. Vous vous en doutez, les besoins de chaque classe ne sont pas les mêmes. Tenter d'attirer une personne de la haute dans une maison entourée de fermes ne sera pas chose facile. Il faudra embellir les lieux pour attirer ces précieuses personnes, là où la "plèbe" se contentera d'habitats plus modestes, pour peu qu'une taverne ou un lieu de culte ne soient pas trop loin.
Pour progresser et débloquer de nouveaux bâtiments, il faudra atteindre des revenus minimaux, attirer un nombre de colons suffisamment élevés et faire en sorte qu'ils ne soient pas trop malheureux. Encore une fois, la routine.
Là où le jeu se veut original et plus dans l'ère du temps (même si c'est également du déjà vu), c'est qu'il ne se limite pas à la gestion d'une cité. Citadelum voit plus grand et veut que les joueurs explorent et commercent avec les villes extérieures. Cela passe par l'envoi d'éclaireurs qui vont partir à la recherche d'autres colonies. Certaines seront conciliantes et vous pourrez travailler avec eux, d'autres moins, et il faudra soit faire quelques offrandes pour tenter les charmer, soit les affronter. Durant l'exploration, on pourra aussi rencontrer quelques barbares, qui souhaiteront juste se battre, faisant ainsi honneur à leur "réputation". Dans certains cas, votre exploration sera bloquée à cause de rebelles qu'il faudra éliminer. Et c'est à ce moment là pour moi que le jeu perd pas mal de son charme.
La boucle de gameplay consistant à former et recruter des légions est longue et fastidieuse, pour un résultat peu convaincant. J'entends par là que c'est très basique et qu'on va vite tourner en rond. Les unités sont peu variées et on se retrouve avec un triptyque vu et revu : les unités d'infanteries vont avoir le dessus sur les unités de cavalerie, ces mêmes unités battent les unités à distance et ces dernières mettront à mal l'infanterie. C'est certes simple et efficace à comprendre, mais c'est vite redondant. Ces phases ne sont pas si nombreuses que ça, mais bon sang qu'elles sont lentes. Pour constituer une armée digne de ce nom et venir à bout d'un seul camp ennemi, ça prendra un temps fou. Par chance, on peut faire appel à un élément vu durant les présentations faites par le studio : l'invocation des dieux. Si vous êtes en bons termes avec eux (comprendre par là : offrandes régulières, plusieurs lieux de cultes…), vous pourrez appeler un dieu qui apparaîtra sur la carte et déambulera dans votre ville en prodiguant divers bonus. Les éléments ont tendance à se débloquer rapidement quand on fait appel à eux, mais n'espérez pas utiliser ce procédé systématiquement, ils ne répondent pas toujours présents.
J'avoue avoir lâché la campagne de mon côté, pour privilégier le mode bac à sable qui me permet de créer la ville de mes rêve, permettant ainsi au jeu de montrer à quel point il est joli. Un peu comme Pharaoh : A New Era l'an dernier, on a une vision artistique superbe. La ville est belle à voir et paraît vivante avec les citoyens qui la peuplent. Sur ce point, c'est un sans faute, même si je ne peux m'empêcher de relever de nombreux ralentissements sur ma configuration, ce qui me semble assez injustifié, n'étant pas franchement à plaindre.
Si vous cherchez un jeu s'inspirant de Caesar, vous avez frappé à la bonne porte avec Citadelum. C'est en soi un chouette jeu de construction de ville, qui a même le bon goût d'aller plus loin en proposant une carte du monde à explorer. L'idée est bonne, c'est un fait, mais l'exécution pêche un peu, la faute à ses combats vraiment peu flatteurs. Qu'à cela ne tienne, on a quand même un jeu qui flattera la rétine et la nostalgie des joueurs ayant connu cette époque dorée… et en plus, avec le support de Steam Workshop, nul doute que le jeu va considérablement s'enrichir et se bonifier !