Prince of Persia : The Lost Crown – C’est si bon !
Version testée : Xbox Series X
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch et Amazon Luna
Genre : Plateforme/Action-Aventure (Metroidvania)
Prix conseillé : 49,99€
Date de sortie : 18 janvier 2024
Studio / Editeur : Ubisoft Montpellier / Ubisoft
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Quatorze années après Prince of Persia : Les Sables oubliés, Ubisoft relance une licence qui a fait les beaux jours du genre de la plateforme 3D au début du 21ème siècle. Le prince de Perse s'est ensuite fait discret et revient en ce début d'année 2024, en renouant avec le format qui l'a vu naître en 1990 : de la plateforme 2D. Si le choix peut surprendre de prime abord, il est au final assez logique puisque c'est Ubisoft Montpellier aux commandes, qui ont marqué au fer rouge le genre avec les excellents Rayman Origins et Rayman Legends (ça n'a pas pris une ride, foncez !). Ont-ils réalisé un nouveau chef d'œuvre avec Prince of Persia : The Lost Crown ? Ca se pourrait bien !
Oubliez le Prince sans nom des années 2000, avec The Lost Crown, on incarne Sargon, un guerrier faisant parti des Immortels, un groupe un peu spécial de personnes ayant des capacités hors normes. Sargon ne fait pas exception à la règle, avec son agilité, sa force surhumaine et sa capacité à puiser dans l'Athra, une énergie magique qui lui permet d'effectuer des attaques surpuissantes et d'utiliser certains pouvoirs.
Alors que notre protagoniste fête la fin de la guerre en bonne compagnie, il va vite reprendre du service avec le reste des Immortels pour porter secours au Prince, kidnappé par le mentor de Sargon. Cela nous amènera au Mont Qaf, un lieu extrêmement vaste et labyrinthique, où le temps ne s'écoule pas de manière normale. On déambulera ainsi dans plusieurs biomes au sein de cet endroit gigantesque, en passant par la Citadelle, la forêt, les jardins et autres catacombes, en quête de vérité et en espérant pouvoir sortir de cet endroit maudit.
Il est aisé de se perdre dans cet opus de Prince of Persia. Metroidvania oblige, on déambulera de couloir en couloir en cartographiant peu à peu le Mont Qaf et en devant multiplier les allers et retours au gré de notre progression. A mesure que l'on progresse dans le jeu et en affrontant diverses créatures toutes plus impressionnantes les unes des autres, Sargon se verra doté de nouvelles capacités lui permettant d'atteindre des endroits auparavant inaccessibles.
On commence l'aventure avec un panel de mouvement assez réduit. On peut courir, sauter assez haut, frapper à l'épée et effectuer de jolies esquives et parades. C'est pas mal et bien au-delà des capacités de l'auteur de ces lignes, mais ce n'est surtout qu'un mince échantillon des capacités finales de notre héros, qui se verra affublé de nouvelles armes (arc, carquois, chakram...) et de nouvelles compétences telles que le dash, le clone d'ombre ou la griffe dimensionnelle, pour ne citer qu'eux !
Chaque compétence peut s'utiliser de plusieurs manières : pour résoudre des énigmes, pour traverser certains endroits en étant un peu agile ou pour vous battre ! A mesure que vous avancerez, tout va progressivement se complexifier et il faudra mélanger habilement les différentes compétences pour atteindre certains lieux. Je parle de plateformes, mais les combats ne sont pas en restes et mettront vos talents à l'épreuve en mettant à contribution vos capacités d'analyses et réflexes, via les créatures de base d'une part, mais surtout via les boss !
J'ai pour ma part débuté le jeu en difficulté normale et avec le style de jeu réglé sur Exploration. Pour faire simple, tout est réglé sur le curseur du milieu, mes dégâts, les dégâts ennemis, les dégâts environnementaux et les timings pour esquiver/parer et réaliser certaines actions relatives à la plateforme. Le style Exploration fonctionne un peu comme sur d'autres productions Ubisoft : on vous laisse tout découvrir par vous-même, avec la possibilité de poser des marqueurs sur la carte et de photographier certains lieux pour y revenir plus tard quand vous aurez débloqué le pouvoir qui va bien.
En toute franchise, j'ai un peu galéré. C'est à ma portée, car j'ai pu progresser plusieurs heures comme ça, jusqu'à Kiana, le troisième boss majeur de l'aventure, mais ça m'a demandé beaucoup de concentration et j'ai du "mourir" près d'une centaine de fois pour arriver jusque là. Ensuite, blocage total. Heureusement pour moi, et c'est une des grandes forces du titre à mon humble avis, Ubisoft Montpellier propose toute une série de paramètres d'accessibilité et de difficulté pour modeler l'aventure à votre convenance. Vous n'avez pas un très bon sens du rythme ? Pas de soucis, il suffit de régler la fenêtre de manœuvre. Vous mourrez trop vite ou avez l'impression de taper des rocs invincibles ? Diminuez le multiplicateur de dégâts ennemis et augmentez vos dégâts. Vous vous paumez dans les dédales du Mont Qaf ? Achetez la carte des lieux ou optez pour le mode guidé qui ajoutera tout un tas de repères bienvenus à la carte.
Enormément d'éléments sont paramétrables et permettent à n'importe quel quidam de prendre part à l'aventure sans être frustré, grâce à toutes ces aides et aux nombreuses amulettes qu'on peut acheter en boutique ou en affrontant certains ennemis. Sargon porte en effet un collier qu'il peut agrémenter d'un certain nombre d'amulettes qui vont lui conférer quelques avantages. Plus de dégâts par-ci, attaque supplémentaire sur un combo, petit son accompagné d'une vibration de la manette quand un trésor est proche... tout est fait pour qu'on ressente la prise de pouvoir progressive de Sargon et pour rendre la vie du joueur moins pénible.
C'est extrêmement plaisant de voir ça car l'aventure vaut la peine d'être vécue. Si l'histoire dans sa globalité n'est guère originale, sa mise en scène vaut clairement le détour. Le studio a enchaîné les petites cutscenes qui fonctionnent bien et a su apporter un dynamisme bienvenue à son histoire, tout en sublimant sa direction artistique. Pour qui a déjà joué à un metroidvania, il y a assez peu de chances que vous criez au génie tant c'est convenu au niveau des biomes, mais l'âme insufflé par les artistes d'Ubisoft à l'œuvre suffit amplement. Dommage que ce même soin n'ait pas été apporté à l'écriture et au doublage de l'œuvre. J'ai parcouru le titre en français et j'ai été assez déçu par le manque de conviction et d'énergie de la plupart des personnages, en particulier les fameux Immortels. Sur l'aspect technique, c'est du tout bon, aucun crash à déplorer sur la presque vingtaine d'heures de jeu et le jeu s'affiche dans une résolution 4K avec une fréquence d'images qui oscillaient entre 100 et 120 images/secondes. Un vrai bonheur, pour peu que vous ayez le téléviseur/moniteur compatible.
L'année 2024 débute à peine et pourtant, il y a fort à parier qu'on ait déjà un sérieux prétendant au trône du jeu de l'année ! Prince of Persia : The Lost Crown frappe extrêmement fort. Généreux dans son contenu, efficace dans ses systèmes, ingénieux au travers de sa mise en scène, Ubisoft Montpellier s'est surpassé et livre une œuvre d'excellente facture dont vous auriez tort de vous passer.