Those Who Remain – Un jeu horrifique un peu cassé
C'est au détour d'une conversation de groupe que j'ai accepté de jouer à Those Who Remains. En dehors du trailer d'annonce, je n'avais pas beaucoup entendu parler de ce thriller psychologique et, après avoir fait quelques recherches, je dois dire que le jeu est resté dans l'ombre durant son développement. Un peu comme le personnage du jeu, j'ai éclairé ma pièce, et me suis aventuré vers Dormont, sentant de nombreux regards peser sur moi.
On incarne ici Edward, un homme un brin torturé qui veut se remettre dans le droit chemin et va rendre visite à sa maîtresse dans un motel pas très ragoûtant, pour mettre fin à cette liaison extra-conjugale. Manque de chance, l'endroit est désert, que ça soit l'accueil ou la chambre de Madame, il ne semble pas y avoir âme qui vive. Si ce n'est un mystérieux appel qui lui demande de rester dans la lumière...
Message bien reçu, je m'aventure en dehors du motel et constate que ma voiture vient d'être volée. Il va falloir faire le chemin vers la ville en marchant au clair de lune. Un début d'aventure comme on en a vu des dizaines donc, entre bruits pas rassurants, zones d'ombre nombreuses, et événements assez flippants se déclenchant ça et là. Dès le début de son épopée, on apercevra de nombreuses présences autour de soi, des silhouettes présentes en grand nombre dans l'ombre, toutes droites, avec juste deux yeux brillants. Pas de mouvements, rien, si ce n'est un bruit qui se fait de plus en plus intense quand on s'approche de ces silhouettes... Jusqu'à un Game-Over quand on reste trop longtemps dans l'ombre. Le scénario se laisse suivre avec intérêt, et laisser le joueur choisir la destinée de certains personnages est intéressante.
Plutôt que de tenter de nous faire peur avec de nombreux jump scares, Those Who Remains préfère instiller une ambiance pesante durant toute l'aventure, notre protagoniste devant chercher en permanence la lumière pour pouvoir continuer sa progression. Comment atteindre l'interrupteur ? Comment activer le générateur de secours sans rester trop longtemps dans l'obscurité ? On passera son temps à avancer à tâtons, en veillant toujours à ne pas finir dans le noir complet. Bien que l'objectif soit intéressant à poursuivre, l'exécution est toutefois très maladroite, à cause d'une maniabilité assez austère. Par défaut, notre personnage met un temps infini à effectuer une quelconque action. Se retourner prend près de 5 secondes avec la sensibilité réglée par défaut. Pousser le curseur de sensibilité au maximum rend la chose moins pénible, mais la sensation de lourdeur est omniprésente durant l'aventure.
Ce n'est malheureusement pas le seul défaut du titre. Pas grand-chose à redire au niveau de l'atmosphère globale du titre qui réussit son pari et parvient à nous laisser en alerte durant la demi-douzaine d'heures nécessaires pour voir les crédits de fin, mais techniquement, c'est bien moins glorieux. Les textures sont peu détaillées, les effets de lumières parfois assez malheureux (dommage pour un jeu qui base une partie de son système dessus) et le framerate a une fâcheuse tendance à flancher, sans que l'on sache trop expliquer pourquoi. Les quelques protagonistes que l'on sera amené à rencontrer ne sont pas mieux lotis... Dotés d'animations rigides et mal modélisés, ils inspirent autant confiance que les nombreuses ombres que l'on croisera partout. Concernant l'aspect sonore, il ne restera pas bien longtemps dans les mémoires, en dépit de quelques bonnes idées présentes à un endroit spécifique du jeu.
Those Who Remains est tombé dans ma besace sans que je me sois trop renseigné sur l'oeuvre au préalable. Force est de constater que l'expérience fût moins déplaisante que je ne le craignais. Pour un titre vendu comme une aventure horrifique, je suis resté de marbre. En dehors d'un léger malaise à certains moments du jeu, quand on sent les regards sur soi, le titre de Camel 101 n'est rien d'autre qu'un thriller aux allures de puzzle-game qui fait le travail, mais ne brille jamais.