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Warcraft III: Reforged – Le retour difficile d’une légende

J'ai le jeu de stratégie Blizzard depuis fin janvier, ayant eu l'opportunité de jouer dès son lancement, mais j'avoue que j'ai eu du mal à me faire une idée suffisamment précise du titre pour pouvoir écrire à son propos, ce qui explique le retard de cet article.

Dans un premier temps, il y a eu la découverte naïve. Je n'ai pas joué à Warcraft III à l'époque de sa sortie initiale en 2002. Je n'ai pas réellement d'excuses car j'avais joué au premier StarCraft en 1998 ou encore à Age of Empires II en 1999... J'avais donc mon ordinateur en ces premières années du XXIème siècle qui, bien que sa configuration ferait aujourd'hui rire un smartphone, me permettait hypothétiquement de jouer dans de bonnes conditions. Allez savoir pourquoi... En tout cas, il aura fallu attendre la sortie du MMORPG en 2007-2008 pour que je découvre enfin les terres d'Azeroth.

Dans sa campagne en 9 chapitres (incluant Frozen Throne), Warcraft III nous embarque dans une histoire que je connais bien... mais que je ne connais pas ! Oui, je sais, cela manque de logique, mais je ne vois pas comment mieux l'exprimer car je suis amenée à vivre des événements majeurs, dont des PNJs me parlent depuis des lustres, voire qui ont des conséquences directes sur ce que j'ai pu être amenée à faire dans World of Warcraft, le tout avec des héros que j'ai vu grandir au cours de ces 15 dernières années. Dès le début, je suis toute contente de contrôler Thrall, d'autant plus quand mon héros de la Horde débloque de nouvelles compétences spécifiques à la classe de Chaman dans WoW. D'ailleurs, il ne m'aura pas fallu longtemps pour revenir de ma pause de fin de patch et me remettre à WoW (mais évitons les digressions).

Jeu de stratégie par essence, Warcraft III propose les étapes habituelles des jeux du genre, en commençant avec la récolte de ressources, qui permet la construction de bâtiments et le recrutement de nouvelles unités, jusqu'à avoir une armée suffisante pour partir explorer la carte et tuer tous les ennemis. Quatre races différentes sont proposées (orcs, humains, mort-vivants et elfes), chacune arrivant avec ses héros, ses unités, ses bâtiments, obligeant à adapter sa façon de jouer aux forces et aux faiblesses des races. Chose qui à l'époque était inédite, la stratégie est renforcée par la présence de héros, des unités plus puissantes que les autres, ainsi qu'une composante jeu de rôle si chère à Blizzard résultant en des missions épiques.

L'ambiance est fidèle à la licence et, même si je ne peux que regretter des animations très rigides, une interface obsolète ou encore des cinématiques vieillottes, l'univers n'est pas non plus connu pour ses graphismes ultra-réalistes. Cela apporte même une note nostalgique qui me plait bien et me donne l'impression d'être "chez moi". Lancée dans la plus basse des difficultés, la campagne se parcourt sans aucun mal (cela est limite ennuyant à certains moments) et, je l'avoue sans honte, je me suis clairement bien amusée à assister à la chute d’Arthas, à défendre l’Arbre Monde, à être présente lors de l'arrivée des Nagas ou à suivre la déchéance de mon "méchant" préféré de l'univers, Illidan (qui n'a jamais voulu me donner ses glaives).

Mais, à côté de ça, j'ai découvert la désillusion de beaucoup de joueurs en parcourant les sites de fan et en découvrant la note Metacritric impressionnante de... 0.5/10 (60/100 pour la presse). Un record dont Blizzard se serait certainement bien passé. Les doléances sont nombreuses, vous avez certainement lu diverses publications à ce sujet si cela vous intéresse, je ne vais donc revenir que sur les trois points qui me paraissent les plus importants. En premier, il y a les promesses non tenues sur le contenu exact de cette refonte. En 2018, lors de la BlizzCon, des images ont été révélées (comparatif), montrant des cutscenes dans un style proche de celles présentes actuellement dans WoW, avec une caméra au plus proche des personnages. Au final, à part celle de l'introduction, rien n'a changé. Il faut par contre être honnête et indiquer que les autres changements graphiques promis sont bien présents, autant du côté des modèles que des textures grâce à un moteur graphique réactualisé. Il est même possible pour les plus nostalgiques de revenir aux assets originaux grâce au mode Classic (quand il fonctionne). Deuxièmement, il y a le support des mods qui n'est pas correctement assuré sur Reforged. Pire, cette version est désormais la seule disponible à la vente et une mise à jour (1.32) affecte le jeu original, rendant de nombreux mods incompatibles ! En plus, le contrat d'utilisateur a changé, Blizzard s'appropriant désormais les droits des mods créés sur le jeu. Enfin, le troisième point concerne le multijoueur qui n'intègre plus aucun classement, contrairement à l'original... original qui, par la même, se voit privé de cette fonctionnalité, tous les serveurs de Warcraft 3 ayant été fermés.

Qu'en conclure ? Blizzard a répondu aux fans, mais cela reste sommaire et certains points sont omis (message en US/traduction). Je pense très honnêtement qu'il est dommage de juger le jeu en le comparant à l'original, mais c'est également le risque auquel s'expose un éditeur qui réédite un titre devenu légendaire. En soi, Warcraft III est un excellent jeu de stratégie immersif, qui ne mérite absolument pas une note si basse, même en le comparant aux sorties 2020. Les nouveaux joueurs ont tout à y gagner et il est vraiment dommage qu'ils passent à côté à cause du bad buzz. Mais, comme le dirait si bien un péon, il reste encore du travail pour répondre aux demandes de la communauté fidèle à ce titre depuis 2002.



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