Bioshock : Tombeau sous marin – Aperçu

Le 25 mars dernier est apparu la seconde partie du DLC de Bioshock Infinite nommé : Tombeau sous marin (TSM). Riche d'un univers original et de personnages plus loufoques les uns que les autres, cette extension apporte-t'elle une vraie valeur ajoutée au reste de l'aventure ?

Pour répondre à cette question, je vous livre ci dessous mes impressions après avoir parcouru les épisodes 1 et de 2 du DLC de fond en comble. Bien sûr, cet article parlera avant tout aux connaisseurs de la licence mais pourra peut-être donner goût aux néophytes. Bonne plongée !

20 milieux sous les mers

Après un Bioshock Infinite nous ayant propulsé au 7ème ciel (au sens propre comme figuré à mon sens), nous sommes désormais de retour dans les entrailles de Rapture, véritable cité sous marine dirigée de main de maître par Andrew Ryan. Durant Bioshock 1 et 2, nous avons pu explorer cette cité en proie à l'anarchie et à l'absence de tout sens moral d'un peuple shooté aux plasmides. Pour faire simple, les plasmides sont des sérums conçus à base d'Adam (cellules souches) qui produisent des modifications génétiques et permettent d'acquérir des capacités étonnantes. Cependant, l'excès de plasmides tend à rendre ses patients psychologiquement très ... instables.

TSM se déroule un peu avant que Rapture ne sombre dans le chaos, et nous incarnons Booker Dewitt, un détective privé blasé de la vie. Déjà présent dans Bioshock Infinite, ce dernier ne sera pas seul puisqu'il sera accompagné d'Elizabeth. Elle aussi présente dans Bioshock Infinite, celle-ci a pris cependant un peu de bouteille, en passant de jeune fille capricieuse à vraie femme fatale.

De questions, toujours des questions

Je vous passe volontairement les détails du scénario de Bioshock dans son ensemble, afin d'éviter toutes révélations et pavés relativement complexes à appréhender. Cependant, une des particularités de l'épisode 1 de TSM est de plonger le joueur dans l'inconnu. Les connaisseurs de la licence vont se poser de multiples questions :

Que peut bien faire Booker et Elizabeth à Rapture ? (pour rappel : ils se sont rencontrés à Columbia, une tout autre ville à une autre époque)
Elizabeth requiert nos services pour aller retrouver une petite fille nommée Sally ... pour quoi faire ? et qui est cette fillette ?
Pourquoi Booker et Elizabeth n'ont-ils pas l'air de se connaitre (alors que si dans Bioshock Infinite) ?
Comment Rapture va t'elle finir par sombrer ?

Bref ... nous commençons l'aventure dans le flou artistique le plus total. C'est ainsi qu'après les premières lignes de dialogues avec Elizabeth, la première chose qui m'est venue en tête est : " Euh .. je comprends rien du tout là ! " Effectivement, c'est une des particularités, à mon sens, de l'épisode 1 de TSM. Il s'agit ici de poser le contexte, les personnages ainsi que l'ensemble des questions s'y rattachant.

Rapture avant la rupture

Pas de doutes possibles, un des points positifs de cet épisode 1 est avant tout la découverte de Rapture à l'age d'or. Doté d'une direction artistique de qualité et d'un sens de la réalisation sympathique, il faut bien avouer que la visite est fort agréable. Techniquement, même si quelques textures et modélisations semblent parfois en retrait, ça ne m'a pas vraiment choqué. L'ambiance et le design général relèvent la sauce de fort belle manière.

Pour faire simple, ce premier épisode est divisé en deux parties. Une première partie d'exploration avec notamment la rencontre de têtes connues (Big Daddy, Cohen ..), puis une seconde partie davantage action bourrin, où les paillettes d'une Rapture à son apogée se substituent aux cartouches de revolver et autres mitrailleuses lourdes.

Les réponses aux questions posées en début d'aventure ne voient franchement quasiment aucune réponse lors de cet épisode 1, sauf éventuellement à la toute fin et son cliffhanger laissant le joueur la bouche ouverte d'étonnement. Quant à l'aventure en elle même, il n'y a pas grand chose à dire. Les fans de la série apprécieront les multiples références aux autres Bioshock disséminées un peu partout et auront plaisir à creuser l'histoire par le biais des voxophones (sorte de dictaphone), mais force est de constater que le gameplay m'a laissé légèrement de marbre. Toujours aussi nerveux, la seconde partie de l'épisode 1, se révèle cependant sans surprises en termes de gameplay en nous proposant du déjà vu dans les épisodes précédents (trouver un plasmide, poursuivre un ennemi ...). Ce n'est cependant pas désagréable à parcourir, loin de là ! Mais est-ce vraiment marquant ? C'est déjà moins sûr...

En effet, comme précisé précédemment, je considère ce 1er épisode comme un court préambule au 2ème (comptez environ 3h pour arriver au bout en prenant son temps). Il ne fait que poser les éléments de base indispensables à l'épisode 2, par la présentation d'un univers riche mais d'un gameplay se reposant sur ces lauriers, si bon soit-il. Du coup, inutile d'en détailler plus sur cette introduction et penchons nous plutôt sur le 2ème épisode.

Changement de cap

Cet épisode 2 marque un virage important en terme de gameplay, narration et progression. En effet, exit les grosses questions et place aux révélations qui tachent tellement elles sont importantes pour l'ensemble de la licence ...

L'aventure débute et nous incarnons cette fois Elizabeth, en train de prendre tranquillement son café à Paris. Ce 2ème épisode commence très fort en nous proposant une image de Paris à la sauce Bioshock. D'apparence somptueuse (bien que caricaturale) pour ceux appréciant le style et une ambiance aux petits oignons, accompagnés d'un air de " La vie en rose " d'Edith Piaf, ce début d'épisode nous en met artistiquement plein la vue.

C'est bien beau de se promener dans les rues de Paris, la fleur au fusil, cependant il est justement temps d'armer ce fusil et de percer des gens avec. L'action de ce 2ème épisode voit son gameplay revisité avec la possibilité de jouer infiltration. En effet, Elizabeth ne présente pas les mêmes caractéristiques que John Rambo. De nature plus fragile et ainsi moins apte à foncer dans le tas, la belle aura néanmoins à sa disposition un panel de techniques dédiées à l'infiltration. Vous trouverez ainsi des compétences permettant de vous rendre invisible ou d'invoquer un bouclier vous protégeant des balles par exemple.

De plus, nous avons le choix entre sortir le gros arsenal traditionnel (revolver, fusil ...) et renvoyer 6 pieds sous terre (enfin sous l'eau du coup ..) les ennemis. A moins que vous ne préfériez utiliser à bon escient une petite arbalète et vous la jouer Splinter Cell. En effet, cette arbalète peut être équipée de différents types de carreaux :

carreaux tranquillisants (somnifère, gaz ...)
carreaux piégés (sonores pour attirer l'attention)

Autant dire que le gameplay évolue de fort belle manière en proposant une approche différente et agréable à jouer. De plus, l'environnement lui même a été travaillé de manière à favoriser l'infiltration : conduits d'évacuations pour se faufiler discrètement, crochetages de portes/tourelles, présence de verres brisés/eau sur le sol pouvant accentuer les bruits de pas et vous faire repérer.

Agréable certes, mais pas franchement très difficile. Ayant testé quasi-intégralement TSM en mode 1999 (mode de difficulté le plus élevé), je suis mort uniquement deux fois et encore parce que je l'avais cherché. En effet, certains pouvoirs, notamment l'invisibilité, sont particulièrement efficaces face à des ennemis dont l'IA n'est pas des plus vives. Les séances d'infiltrations sont donc agréables, globalement bien réalisées mais surtout assez accessibles, notamment si on prend le temps d'explorer pour acquérir des bonus optimisant pouvoirs et capacités de discrétion.

Cependant, les ressources (munitions, vies ..) pourront se révéler plutôt rares dans l'épisode 1, mais moins dans l'épisode 2, surtout si vous jouez exploration/infiltration. En effet, dans ce cas de figure, la meilleure technique reste encore de se faufiler dans le dos de l'ennemi, de lui asséner un bon coup derrière la nuque pour l’assommer et ainsi d'économiser quelques carreaux.

Révélations, surprises et autres joyeusetés

Cet épisode 2 est surtout destiné aux fans de la série, puisqu'ils y trouveront toutes les réponses à leurs questions, voire même plus ! Après un épisode d'une durée de vie de 4-5h environ, Ken Levine (concepteur Bioshock 1 et 3) nous livre les ultimes secrets de Rapture entres autres, des liens entre certains personnages, l'élaboration des Big Daddy, de leurs liens aux petites sœurs et autres révélations déterminantes dans le déroulement de l'histoire. Ce second épisode vous fera progresser dans des lieux divers (voire diamétralement opposés ...) à la recherche de réponses, sans oublier son lot de références aux 3 premiers Bioshock.

Au terme de cette extension, il est clair que nous avons un autre regard sur toute la licence grâce à une narration gagnant en profondeur, ce qui permet de mettre en lumière plusieurs zones d'ombre du scénario et de rajouter plus de relief à l'ensemble de l'histoire.

Attention cependant, il s'agit d'une histoire qui gagne (encore) en complexité. Les révélations finales sont donc pour le coup les bienvenues.

Conclusion

Après un 1er épisode, à mon sens, d'introduction relativement anecdotique, le second épisode relève la barre de fort belle manière et atteint un niveau de qualité supérieur, par un gameplay renouvelé gagnant en fraîcheur, par une progression plus variée mais avec un rythme plus posé (infiltration oblige), une durée de vie plus longue, et des révélations à couper le souffle pour les amateurs de Bioshock.

Alors si vous êtes prêts à vous plonger dans l'aventure, Steam propose un season pass pour les deux épisodes (+ un mode pour du scoring) pour 20€ : ici ! Cependant, pour les néophytes de cet univers, je ne peux que conseiller de commencer l'aventure dès le tout début avec Bioshock 1 et savourer les idéologies bancales et sans limites d'un univers tantôt sous marin, tantôt aérien qu'est Bioshock. Un titre dans l'ensemble d'une grande réussite à mes yeux, une belle perle dans cet océan vidéoludique.