Knights of Pen & Paper 2 Deluxe Edition – Dédééééé !
Beaucoup de joueurs, notamment ceux qui apprécient les jeux de rôles, ont débuté ou bifurqué par les jeux de rôle papier. Mais oui, rappelle-toi ! Les soit- disant machins archaïques complotés par les Chinois du FBI et qui n'étaient qu'un prétexte pour apprendre à écrire et à compter !
Je ne fais heureusement pas partie de ces personnes, j'ai même essayé le jeu de rôle papier pour la première fois, il y a relativement peu de temps et n'y retournerai plus jamais pour deux simples raisons : les dés ne m'aiment pas et les caprices des MJs sadiques auxquels j'ai eu affaire m'ont dégoûté.
Alors quand Onidra m'a dit : tu me testes pour hier Knight of Pen and Paper 2 sur Xbox One ou je te fesse avec un martinet clouté rouillé +6 empoisonnés aux épinards, j'étais plus à même de croire que je prendrai plus de plaisir avec le martinet qu'avec un jeu qui tente de rendre hommage aux jeux de rôles papiers en en recopiant la manière de l'aborder.
Comme je me suis trompé...
Knights of Pen and Paper 2 est la suite de Knights of Pen and Paper. Jusque là, rien d'incroyable. Ce titre issu du monde mobile, est une sorte de simulateur de jeu de rôle papier. Pour faire simple, vous allez non pas incarner des personnages, mais 5 joueurs qui incarnent eux même des personnages et des rôles, pas forcément avec assiduité autour d'une table, mais à la merci d'un maître du jeu qui n'aime pas le changement et qui pourtant a un petit air de François Hollande.
En effet, la version 2 du dernier jeu de rôle se déroulant dans le monde de Paperos vient de sortir et après s'être brouillé avec un joueur pro-version 2 en guise de tutoriel et qui, par la même occasion, va devenir la menace de notre aventure tout comme une énorme menace pour les personnages de la version 1 que vous incarnerez. D'abord limités, les types de joueurs, et les classes se débloqueront au fil de vos progrès. Certains s'achèteront dans les magazines de jeux de rôle, alors que d'autres seront des récompenses de quêtes pour un total assez varié de classes qui pourront dès lors s'inviter dans une autre partie avec leur niveau, comme dans un vrai jeu de rôle !
D'ailleurs, ne vous attendez pas qu'à ce clin d'oeil, puisque le jeu entier avec ses remarques très meta, son humour complètement décalé et son système de compétences vous feront très souvent remarquer que vous êtes dans un jeu de rôle papier à base de jets de dés, de commentaires complètement burlesques de certains PNJs incarnés par le maître du jeu (le terrifiant Tarasque est une perle comique à chacune de ses apparitions).
Et je dois dire que l'humour et le charme du jeu passent presque entièrement par là, happant le joueur dans cet univers à la fois complètement déjanté et pourtant tellement classique.
Il ne faut pas s'attendre à une technique léchée, ici c'est du old school, les sprites propres règnent en maître, les couleurs chatoient dans tous les sens. On n'a pas un spectacle technologique devant les yeux, mais un imaginaire coloré qui n'a rien à lui envier car c'est dans le gameplay que le reste de l'âme du jeu réside.
Car ici, ce sont les dés qui règnent. Vous tombez dans un piège ? Lancez les dés pour voir qui échappe aux dégâts. Vous voulez vous reposer et gagner vos PV et PM hors des auberges ? Lancez les dés pour savoir si quelqu'un réussit à prévenir d'une attaque de bandits. Vous voulez vous déplacer de point d'intérêt en point d'intérêt ? Lancez le dé pour savoir si votre convoi sera gratuit, attaqué, paisible ou provoquera un évènement spécial. Tout votre destin est lié aux dés, et parfois c'est injuste car le sort peut s'acharner sur vous, notamment dans les derniers donjons.
Mais comme le jeu gère cet aspect automatiquement, pas de prise de tête dans des manipulations exhaustives et répétées. Le joueur aura le contrôle de certains choix, des fiches de joueurs, des destinations et des combats. Très simple d'utilisation, on passera sur ces aspects pour se concentrer sur les combats.
Ces derniers ne sont pas insurmontables dès lors qu'on comprend le système d'ordre de tour, et qu'on a développé suffisamment de compétences pour se permettre de chambouler cet ordre afin de minimiser les dégâts infligés par les adversaires, et optimiser vos propres actions. Car si, contre des adversaires plus faibles, il n'y a pas vraiment de difficultés, dès lors que l'ennemi est en surnombre ou possède une force de frappe importante, cet aspect devient vital, ne serait-ce que pour permettre de fuir et de vous entraîner. Parce que vous entraîner il faudra, jeune padawan. C'est d'ailleurs pour cela que le jeu propose de provoquer des rencontres et même de les customiser en choisissant le type d'adversaire (propre à la région où les joueurs se trouvent) et le nombre selon des critères de taille et de niveau). Le système de rencontres est très sympa et permet même de farmer efficacement quelques objets nécessaires à la fabrication de potions ou d'équipement plus puissant car l'aventure d'une vingtaine d'heures demandera d'être suffisamment fort, notamment pour les campagnes annexes ou pour le contenu d'après la fin de campagne principale.
Le jeu n'est cependant pas mauvais outre quelques défauts et malgré son humour omniprésent et ses mécaniques rodées. Je pourrais vous parler des allers-retours exigés par des quêtes qui vous feront un trou gigantesque dans votre bourse, exigeant donc de farmer des pièces d'or, ou encore de certaines lourdeurs dans les résistances ennemies qui à haut niveau résistent à quasiment tout et annulent les effets d'état comme s'ils n'avaient besoin que de faire au moins 1 pour s'en sortir, ou bien encore l'absence de réussites et d'échecs critiques dans les lancers de dés. Non, je n'insisterai pas là dessus. C'est agaçant, mais pas autant que l'équilibrage de la difficulté du jeu. Dans l'ensemble il est très facile. Trop facile. Et puis, d'un coup, un combat de boss monstrueux pour lequel il faut faire du leveling pour pouvoir enfin le tuer et revenir à la routine où tout retombe à nouveau dans le trop facile et le répétitif ! Il aurait été agréable de revoir la courbe de progression, car bloquer sur un boss abusé d'une quête de niveau 20 alors qu'on est niveau 35, c'est pas très joli joli tout ça. Il y a quelques cas comme cela et, contrasté avec la facilité du jeu et la progression relativement lente à haut niveau, on se dit qu'un peu moins de blagues au profit d'un meilleur équilibrage aurait été bienvenu.
Pour finir, je tiens à préciser une petit chose qui me semble importante. Bien que le test ait été réalisé sur Xbox One, le jeu existe aussi sur Androïd dans une version gratuite et une version payante : ne vous y fiez pas ! Car si le concept est identique, les coûts et la difficulté ont volontairement été augmentés sur la version gratuite pour "encourager" les joueurs à passer sur la version payante. Je ne cautionne personnellement pas trop cette pratique, mais je voulais juste préciser que la version payante n'est pas abusée comme la version gratuite, loin de là et qu'il est très agréable d'y jouer. Moi, j'ai adoré.