Journey of a Roach – Aperçu
Je vous emmène aujourd'hui à la découverte d'un nouveau jeu d'aventure, créé via la collaboration entre un développeur suisse, Koboldgames, et Daedalic que nous connaissons déjà ici pour vous avoir présenté Memoria et Goodbye Deponia. Journey of a Roach se déroule dans un univers tout nouveau, un monde post-apocalyptique de terres arides et sans vie où nous incarnons deux cafards, Jim et Bud. Ces insectes ont survécu au cataclysme nucléaire dans un abri sous-terrain et sont bien décidés à en sortir pour explorer le monde.
Lorsqu'on lance une partie pour la première fois, on assiste à un générique dans un style bande-dessinée charmant. A travers ces quelques scènes, nous sommes prévenus : les cafards sont maladroits, curieux et aiment les fleurs ! J'ai également été étonnée par leurs tailles : ils sont plus grands qu'un bidon de déchets nucléaires (ça doit être les radiations !).
A la fin, le cafard tombe dans un tunnel et se retrouve coincé... L'aventure va commencer et notre première tâche va être de libérer notre copain cafard mais le but ultime est de ressortir pour la fleur !
On se retrouve aux commandes du second cafard (on ne contrôlera que lui durant la partie), dans leur salon, très cossu si on n'a rien contre l'humidité. C'est l'occasion de découvrir les commandes...et la principale spécificité du titre : les cafards marchent sur les murs ! En effet, contrairement aux jeux d'aventure en point-and-click habituels, nous sommes ici dans un environnement 3D total, où on peut contrôler les mouvements droite/gauche, avant/arrière mais également haut/bas, la bestiole pouvant grimper aux murs et aux plafonds à gauche, je me trouve sur le plafond alors qu'à droite, la pièce est dans le sens normal.
Ce mode de contrôle est clairement déroutant, on y perd nos repères, voire limite on a le mal de mer. Parfois, j'avoue que j'ai aussi du mal à comprendre pourquoi ce foutu cafard refuse de grimper ! Ce qui paraît une liberté au début peut être parfois vécu comme une contrainte... même si ça reste malgré tout plutôt rigolo et assez rare dans un jeu de ce type pour être salué ! Le reste du fonctionnement du jeu est plus classique : inventaire qui s'ouvre à la molette, dézoomage avec la barre d'espace pour mieux voir la scène, objets à ramasser et à combiner, interaction avec des objets du monde... Un tibia est parfait pour remplacer un interrupteur, n'est-ce pas ?
Petit bémol sur l'inventaire en noir et blanc. C'est classe mais peu lisible. Parfois, on se demande un peu ce qu'on a bien pu ramasser. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, sur la droite, les cafards ne parlent pas, en tout cas pas via un langage verbal compréhensible. Ils s'expriment à l'écran par images, dans des bulles de bandes-dessinées et pépient quelque chose d'incompréhensible (pour quiconque n'est pas cafard !).
Et il en va de même pour la faune rencontrée durant nos aventures.
Le style graphique est très affirmé, on aime ou pas mais on ne peut que saluer le travail. Personnellement, j'adhère et les petites scénettes qui entrecoupent les lieux et actions rajoutent au spectacle. La musique est enjouée, parfaitement en phase avec ce qui se passe devant nos yeux. Moi qui, comble de l'hérésie pour certains, est habituée à jouer sans casque, je l'ai remis ici (alors que les personnages ne parlent pas, je sais, cela manque de logique !).
Petit à petit, on maîtrise mieux la marche sur les murs et les plafonds, même s'il faut vraiment toujours bien prendre les passages libres. N'espérez pas que le cafard descende d'une caisse ou d'une petite marche, il ne sait pas faire si ce n'est pas prévu. Et Mr Cafard ne saute pas. Pareil, si vous ratez la porte d'1cm, hop, il grimpe sur le côté. Le jeu est sinon globalement facile et les énigmes plutôt bien amenées. Si on ne trouve pas quoi faire, les petits bestiaux imaginent une solution dans la bulle, indiquant au minimum ce qu'ils aimeraient faire ou avoir. Une bonne façon de débloquer une situation. Comme par exemple là où il m'invite à combiner le scotch, un bâton et une ventouse.
Au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire, les énigmes se complexifient et il y a un passage vraiment agaçant où il faut conduire l'électricité jusqu'à une console. Rappelez vous quand vous y serez : ce n'est pas une question de distance mais de ligne de vue...
Journey of a Roach est un beau conte, dans le pur style du point-and-click. Agréable et bien mené, même si le jeu est plutôt simple et trop court, il ravira les débutants et les joueurs les plus jeunes (très peu de violence ici) mais les plus aguerris (ou ceux ayant perdu leur âme d'enfant) risquent de s'ennuyer. N'hésitez cependant pas une minute si vous avez l'occasion d'y jouer ou de l'acquérir, la qualité graphique (si on aime) suffit, à mon humble avis, à justifier cet achat.
Le jeu est en vente sur Steam pour 14.99€.