SWTOR – PVF – Sanctuaire de la République de Naat 2
On retrouve cette semaine Naat qui nous avait déjà présenté sa maison de vacances désertique. Cette fois, il nous emmène dans ce PVF parmi les gratte-ciels, sur une planète dont seules deux espèces d'origines ont survécu : Coruscant. Pour l'occasion il nous a préparé un petit texte avec une amie écrivaine à lui : Nathalie Dau, je vous laisse découvrir ce "petit" récit fort sympathique ! Un PVF à mi-chemin avec la fan-fiction donc cette fois 😉
Engagé parmi les troupes de la coalition ayant combattu les Révanites sur la lune Yavin 4, j'avais survécu sans récolter la moindre égratignure. Ce n'était pas le cas de mon meilleur ami, si gravement atteint qu'on l'avait transporté d'urgence sur Coruscant, dans la forteresse de Naat, où les deux plus grands médecins de la galaxie avaient accepté de se pencher sur son cas.
J'avais demandé à rester informé. Après tout, je suis aussi son supérieur hiérarchique : ma sollicitude me semblait doublement légitime. Si bien que lorsque vibra mon holocom, cela ne me surprit pas. Cependant, ce ne fut ni mon ami et subordonné, ni un infirmier qui apparut devant moi tel un fantôme en suaire d'énergie pure, mais un mystérieux jedi encapuchonné, qui exigea que je me présente sans attendre à la forteresse.
J'obéis. Un taxi m'amena au pied de l'ascenseur extérieur. Je l'empruntai et débouchai bientôt sur un hall particulièrement solennel.
"Bonjour", s'exclama aussitôt un droïde protocolaire C2-N2 en tenue de majordome, dont la voix métallique prenait des inflexions compassées caractéristiques. "Vous serez bien aimable de déposer vos armes et engins explosifs sur le comptoir prévu à cet effet. Ne vous inquiétez pas, ils vous seront restitués lorsque vous quitterez notre belle forteresse."
Je n'eus pas l'idée de protester. Deux colosses massassi, postés de part et d'autre de l'entrée, semblaient fermement décidés à faire respecter la consigne. Leur sauvagerie primitive contrastait avec le luxe sobre et cependant raffiné de l'endroit. Deux tableaux de maîtres se trouvaient fort bien mis en valeur par les lueurs violettes d'un grand cristal d'Ilum. Mes semelles foulaient de splendides tapis bleus qui étouffaient le bruit des pas. Nul ne m'ayant indiqué où me rendre, je me fiai à l'odeur piquante du kolto et atteignis ainsi l'infirmerie ultra-moderne et réputée où l'on s'efforçait de soigner mon ami.
Pourtant, à ma grande surprise, il n'était couché dans aucun des lits ni ne flottait dans les cuves de régénération. Mon inquiétude enfla d'un coup. Je m'approchai d'un médecin, m'enquis de mon ami.
"Ce n'est pas à moi de vous répondre, capitaine. L'information est classée. Confidentielle. Sortez, je vous prie."
Désemparé, je regagnai le couloir. Des canapés tendus de soie jaune m'y tendirent les bras, mais je les dédaignai car un officier supérieur jaillit soudain devant moi et me hurla en pleine figure :
"Debriefing en salle de réunion. Maintenant !"
Je n'eus d'autre choix que de le suivre, et fus accueilli par une foule étrangement silencieuse et sagement assise. Ces visages m'étaient familiers : il s'agissait des hommes et des femmes de mon unité, tous vétérans de Yavin 4. La plupart étaient humains, d'autres aliens, mais tous semblaient impressionnés, ainsi que je l'étais, par les vitraux et autres entrelacs de verre, de lumière et de couleur qui décoraient l'endroit. On se serait cru dans un temple moderne. Les regards convergeaient vers le bureau de l'orateur, placé sur une estrade tel un autel. Derrière clignotaient les écrans des consoles de commandes et les grandes tours de données numériques. Mon mystérieux jedi encapuchonné se tenait légèrement en retrait, sous une palme de fougère géante. Tandis que je prenais place, à mon tour, sur l'un des sièges, il ne m'accorda pas même un regard. Je haussai les épaules, songeant qu'on finirait bien par m'expliquer les raisons de ma convocation. Je guettais aussi l'opportunité de questionner qui de droit au sujet de mon ami. Et soudain, à ma grande stupeur, son visage s'étala sur les écrans.
"Cet homme", confia l'orateur à son micro, "a été profondément affecté par les événements s'étant produits sur Yavin 4. D'abord, nous avons soupçonné l'influence des radiations émises par l'Empereur quand il s'est manifesté. Chacun de vous se souvient, ou a eu connaissance, de cette immense colonne de lumière violette qui a embrasé le ciel. Cependant, nous nous trompions. Ses maux étaient liés à une métamorphose plus intime, éveillée par son contact avec les antiques reliques découvertes dans le Temple. Pour tout vous dire, celui que vous avez connu n'existe plus."
Un grand frisson me saisit. Je songeai au virus des rakgoules et aux dégâts qu'il avait déjà provoqué sur Taris et ailleurs. Mon ami souffrait-il d'un mal similaire ?
"La réunion de ce jour, poursuivait l'orateur, a surtout pour but de vous évaluer les uns et les autres. Nous devons nous assurer que vous-mêmes n'avez pas été atteints.
- Mais je vais bien ! clama l'un des soldats assis. Pas le moindre symptôme de quoi que ce soit !
- Pour l'instant, l'ami. Mais rien ne dit que le mal ne s'est pas insinué en vous, à l'état de stase, pour ressurgir lorsque vous vous y attendrez le moins. Votre camarade était en première ligne, c'est lui qui a ramassé la plus grosse des reliques, mais tous, vous l'avez touchée ou au moins regardée."
Cette fois-ci, ce fut une sueur glacée qui m'inonda l'échine.
"Nous allons vous convoquer, l'un après l'autre, devant le Conseil Jedi, seul habilité à évaluer votre état. En attendant votre tour, vous pouvez patienter ici, ou vous rendre dans la cantina. J'imagine qu'après ce que je viens de vous apprendre, un petit verre ne sera pas de refus !"
Trop assommé par la nouvelle, je ne réagis pas tout de suite. La salle se vida lentement et j'y demeurai seul, perdu dans mes pensées. Même le jedi encapuchonné avait quitté la place. Je laissai donc mon regard dériver au hasard des vitraux, puisant un étrange réconfort dans la vivacité de leur éclat et la symétrie de leurs formes. Puis, au bout d'un temps que je ne saurais estimer, mon estomac gargouilla. À mon tour, je me levai et gagnai la cantina.
Elle était de dimensions réduites, et j'appréciai de la découvrir moins emplie à présent que la plupart des hommes l'avaient déserté pour se présenter devant le Conseil Jedi. Mon tour ne tarderait pas. Aurais-je le temps de manger un morceau ? D'avaler un cocktail ? Tentant le tout pour le tout, je m'affalai dans l'un des vastes canapés, tapotai ma commande sur la console incrustée dans la table. Très vite, un petit droïde serveur roula jusqu'à moi et je déchargeai son plateau. Je remarquai les casiers rangés contre un mur, et songeai qu'ils m'évoquaient une consigne d'astroport touristique. Je n'avais rien à y ranger, mais je tentai de deviner ce qu'ils pouvaient bien contenir. En vain. Je me tournai vers une pancarte holographique représentant une danseuse twi’lek. À la contempler, j'en vins à regretter qu'aucune de ces séduisantes créatures ne soit présente : la vision de leurs ondulations sensuelles aurait peut-être pu détourner mon esprit du trouble qui l'agitait...
"A vous !" annonça une voix rauque, qui me fit sursauter.
Je reconnus le mystérieux jedi. Son aura d'autorité était telle que je bondis sur mes pieds sans même finir mon cocktail, et me hâtai à sa suite.
Nous gravîmes un escalier courbe bordé de datacrons. Au sommet, la salle du Conseil Jedi, à la fois sereine et impressionnante. On me demanda de me placer au centre du cercle de fauteuils, là où clapotait une élégante fontaine.
"Dois-je entrer dans l'eau ?" m'étonnai-je.
On rit. Une femme glissa : "Encore un qui chérit la symétrie." Puis l'on m'assura que je n'étais pas une pointe de compas, et qu'une position à côté de la margelle serait tout à fait acceptable.
Ensuite, ils déployèrent leurs pouvoirs. La Force ruissela sur moi, me pénétra, m'analysa. J'avais peur. D'être altéré par cette énergie. Et de ce que ces gens pourraient trouver en moi. Pour ne rien montrer de mes angoisses, je restai bien campé sur mes jambes, les bras le long du corps, le regard fixant l'horizon. Par la baie vitrée, j'apercevais des feuillages foisonnants, et l'Holocron des Anciens Maîtres qui tournoyait avec la majesté d'une planète. Et au-delà, c'était Coruscant, son espace aérien toujours encombré de speeders et de taxis, la masse de ses tours démesurées, vertigineuses...
"Non, conclut brusquement l'un des membres du Conseil. Celui-là non plus n'a pas été affecté.
- Dommage, répondit la femme de tantôt. Nous sommes si peu nombreux... Un de plus aurait été fort apréciable. Même s'ils sont difficiles à former, à cet âge...
- En tout cas, cela confirme ce que j'affirmais depuis le début : les reliques seules n'y suffisent pas. Elles n'éveillent à la Force que si l'individu porte déjà en lui un certain potentiel.
- La... Force ?" balbutiai-je, bouleversé. "Mais alors... Mon ami ? Sa métamorphose ?
- Flagrante", croassa le jedi mystérieux en retirant enfin sa capuche. Et là, malgré les excroissances de chair qui désormais lui tenaient lieu de barbe, je reconnus celui dont je m'étais tant soucié... et qui, depuis mon arrivée dans cette forteresse, s'était amusé à mes dépens. Mais j'étais si heureux de sa bonne santé que je fus incapable de lui en tenir rigueur.
"Je suppose que je ne suis plus autorisé à vous donner des ordres, soldat ! dis-je en souriant. Suis-je au moins autorisé à étreindre mon vieil ami, ou la Force rend-elle réfractaire à cette sorte de contacts ?"
Sa voix s'était éraillée, son visage modifié, mais son rire explosa aussi fort qu'autrefois, dissipant toutes mes craintes.
"Et si nous en discutions autour d'une table de Dejarik ?" proposa-t-il.
J'acceptai avec joie. Force ou pas Force, certaines choses, visiblement, ne pouvaient pas changer.
Ce que j'ai retenu de cette visite : Je pense que c'est ce que vous aurez retenu avant tout également : les vitraux. J'avais déjà eu l'occasion de les voir en "teaser" lors de la visite de Tatooïne, et ils me séduisent toujours autant, j'ai moi même piqué l'idée pour une de mes forteresses ! En dehors de ça, la salle du conseil est assez sympathique également, ainsi que la disposition de la cantina. On retrouve un soin à placer précisément chaque décoration et beaucoup de recherche dedans. Cela est des plus plaisants.
Si cela vous a donné envie de la visiter, direction la liste publique sur Battle Méditation !
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