SWTOR – Dix ans au Sénat
Le Sénat est une des institutions les plus anciennes de la République Galactique. Cet organe, réunissant des délégations représentant chaque membre, devait à l'origine réguler les rapports entre des législations différentes. Plusieurs crises ont nécessité un pouvoir centralisé bien plus fort, transformant ce conseil consultatif en autorité législative et exécutive d'un état fédéraliste. Et à sa tête, le Président du Sénat mieux connu sous le titre de Chancelier Suprême. Le sommet du pouvoir républicain, c'est lui. Il ne peut pas être élu pour plus de deux mandats successifs, limitant l'influence dans l'Histoire d'un seul individu à une petite dizaine d'années. La Grande Guerre Galactique qui a suivi le retour de l'Empire ayant duré près de trente ans, plusieurs personnages se sont succédé à ce poste. Le dernier de la liste fut le mon calamari Berooken. Hélas pour lui, la marque qu'il laissa dans l'Histoire fut celle d'une victime. Tout se présentait bien pourtant, le rapport de Force entre les deux belligérants tournait à l'avantage de son camp. Au point que l'ennemi envoya une demande pour ouvrir des négociations de paix. Le plus grand moment de son jeune mandat. Une délégation de sénateurs et de Jedi fut envoyée sur Alderande pour ces négociations. Un piège en réalité. Un raid impérial attaqua Coruscant et prit le monde en otage pour forcer les décisions selon leurs volontés. Berooken fut même assassiné par le général Sith Dark Angral, exécution qui fut diffusée sur l'Holonet. Tel un symbole de la République à genoux, ses institutions ravagées.
Le céréen Paran Am-Ris était le chef de la délégation envoyée sur Alderande. Un poste qui en faisait un représentant direct du Sénat. A la mort de Berooken, il était le seul officiel pouvant se permettre d'assurer un intérim. Les sénateurs survivants étaient trop désorganisés pour que quelqu'un d'autre puisse s'imposer. De toute façon, ce n'était pas le moment pour un ambitieux de se mettre en avant. Les conditions du nouveau traité, baptisé Traité de Coruscant, étaient tellement unilatérales qu'elles ne pouvaient être qu'impopulaires. Et Paran Am-Ris avait été le principal signataire de cette humiliation. Mieux valait le laisser imposer ce pour quoi il était déjà damné. Le laisser subir l’opprobre populaire pour ce renversement inattendu. Et aussi devoir expliquer pourquoi certains mondes comme Rodia et Alderande choisissaient de quitter la République. Ou encore d'ordonner à des armées d'aller mâter les rebelles qui refusaient les conditions de paix. A lui de subir l'orage et de maintenir la barre en ces temps difficiles. Et lorsque tout fut suffisamment réorganisé pour que l'élection d'un nouveau Chancelier Suprême officiel ait lieu, il lui fut demandé de céder la place. Et ce fut finalement Dorian Janarus qui fut élu au poste.
Sénateur de Coruscant, le nouveau Chancelier Suprême a certainement profité d'un élan de sympathie envers son monde pour se faire élire. Mais il y a aussi plus que ça. Sinon, il n'aurait pas pu accomplir un second mandat. Rapidement, il a su assurer la reconstruction de Coruscant assurée par un grand nombre de systèmes, s'en servant comme d'un symbole de l'unité de la République. Il a su rendre confiance à ceux qui doutaient, sans pour autant ramener les partis dans son giron. Jouant la partition de l'homme tranquille, calme et juste, rassurant. Bien qu'il existe un courant anti-Jedi fort, qui a poussé l'Ordre à s'exiler sur Tython, Janarus conserve certains liens avec eux. Un de ses conseillers les plus proches est d'ailleurs un membre important de la hiérarchie de l'Ordre, le maître Jun Seros. Il n'hésite pas à faire appel à eux dans certaines situations, comme quand le maître Oteg a été nommé à la tête du flotte ou quand le troisième Barsen'thor est devenu son représentant auprès des sécessionnistes de l'Alliance du Rift. Côté militaire, il a été à l'origine des Corsaires de la République pour embrigader des contrebandiers comme ceux qui avaient percé le Blocus de la Voie Hydienne. Ses mandats seront aussi marqués par l'opposition des plus va-t-en-guerre des sénateurs et des militaires, qui lui reprochaient un certain manque d'agressivité envers l'Empire. Tout se termina dans un grand chaos. Alors que la prochaine élection se rapprochait, son départ sans fausse note, la guerre reprit. Sous l'influence des Sith, Corellia demanda son indépendance. Janarus se précipita sur la planète pour convaincre son gouvernement de revenir sur sa décision. Dans le même temps, un scandale éclaboussa le maître Jun Seros, impliquant certaines ressources de la Chancellerie. Un scandale tel qu'il balayait tout ce qu'il avait pu faire durant ces dix dernières années pour ne laisser de lui qu'une image de manipulateur. Il reconnut les faits et démissionna de son poste. Plus d'avenir politique pour lui. Il abandonnait ainsi le pouvoir à ses ennemis politiques. Il ne quitta même pas Corellia, disparaissant alors que son croiseur affrontait celui du Sith Dark Tormen.
Très jeune, la twi'lek Leontyne Saresh a été réduite en esclave par l'Empire. Elle s'est échappée, mais cette partie de sa vie a conditionné son orientation future. Elle s'est engagée en politique et a rapidement gravi les échelons jusqu'au Sénat Galactique. Où elle s'est illustrée en étant l'une des voix les plus virulentes contre l'ennemi Sith. Alors que le Traité de Coruscant imposait un certains pacifisme, elle devint la porte-parole de l'opposition. Et la principale adversaire du Chancelier Suprême Janarus. Gênante mais incontournable. Alors pour l'éviter, on lui confie un poste prestigieux mais éloigné. Ses ancêtres ont autrefois vécu sur Taris ? Elle est la candidate idéale pour le poste de Superviseur détaché par le Sénat et de Gouverneur pour la Restauration de Taris. Attention toutefois, car si elle s'en sortait bien, cela pourrait augmenter sa stature. Et elle s'en sortait si bien que quand l'Empire attaqua la planète jugée trop proche de son secteur, elle avait l'aura suffisante pour se porter candidate aux prochaines élections au poste de Chancelier Suprême. Qu'elles soient anticipées n'a pas été un problème. La guerre qui venait de reprendre nécessitait un chef pour le long terme, pas un intérimaire dont chaque action devrait prendre en compte son remplacement prochain.Elle prit poste pendant la bataille de Corellia et eut à récompenser les héros de cette victoire. Néanmoins, le prestige qui y était lié n'était pas vraiment à son avantage : les décisions et les officiers responsables avaient été pris en charge par son prédécesseur. Elle était au poste qu'elle visait, celui de Chancelier menant la nouvelle guerre, mais il lui fallait de grandes victoires pour assurer sa politique. Après avoir nommé un nouveau commandant en chef, elle voulut ouvrir un autre front sur Makeb, contre le Cartel des Hutts. Le résultat fut mitigé, bien que le minimum recherché soit atteint. Il lui fallut officialiser la mort de l'Empereur, qui avait eu lieu après Corellia, pour compléter ses succès. Pour le moment, elle est en attente d'une nouvelle occasion. A moins d'une catastrophe, elle a encore tout le reste de son mandat pour en trouver.
Petite note : les travaux de Georges Lucas lors de l'écriture du premier film Star Wars font mention de mandats de quatre ans, pouvant être étendus en période de crise (pour un total de douze ans non renouvelables). Toutefois, la Prélogie contredit ces éléments car il se passe dix ans entre les Episodes I et II sans crise justifiant une extension. Celle-ci sera utilisée pendant la Guerre des Clones, un des arguments des Jedi contre Palpatine durant l'Episode III étant qu'il n'avait pas organisé d'élection pour lui succéder malgré la fin de son mandat.