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SWTOR – La traque des 10 : chapitre 4

Voilà la suite de la traque des 10. Vous pouvez lire le chapitre 1, le chapitre 2 et le chapitre 3 avant de commencer le 4. Bonne lecture !

Chapitre 4 : Les symboles de la Force

 

Je me réveille sur un lit que je connais bien : celui du Fureur. Lentement, je me lève, et sors de la chambre. Je suis le couloir et entends du bruit dans l’infirmerie. J’y pénètre.
Lana se tient à un ordinateur, et se tourne vers moi : "Ah, tu es réveillé ! Tu vas bien ?
- J’ai connu des jours meilleurs. Mais comment…
- Tu as dormi une semaine, m’explique-t-elle. Je me suis réveillée il y a trois jours : j’ai le mieux encaissé le combat.
- Et Tifa ?! réalise-je soudain.
- Elle est en vie, me rassure Lana. Elle a été transpercée par deux fois, mais aucun organe vital n’a été touché. Je l’ai mise dans la cuve de kolto immédiatement.
- Ouf… attends, ça fait trois jours, tu dis ? Nous arrivons à Korriban, alors ?
- Non, nous sommes encore sur Taris. Le vaisseau ne peut pas décoller : on nous a volé le carburant. Et pas que d’ailleurs. Les sabres lasers d’Ascléyos et de Lévél Bébud ont aussi été pris.
- Tsss… forcément… J’irai en chercher dans la station, il y en a peut-être, lui propose-je.
- Dans ton état ? Mais ça va pas ?! Non, tu restes ici.
- Que… quoi ? Tu t’inquiètes ?
- Bah oui, c’est pas norm… ?" Lana se rend compte alors de la chose. Après un temps de réflexion, elle reprend : "Reste ici à t’occuper de la guérison de Tifa. Je vais chercher du carburant.
- Très bien… j’ai compris." Les journées qui suivirent défilèrent au ralenti. Alors que Lana inspecte les ruines de la station, dans l’espoir de trouver assez de carburant pour faire fonctionner le Fureur, je reste au vaisseau. Je m’occupe de la cuve de Tifa, et elle sera sur pied avant le retour sur Korriban.

Je remarque alors que Kiràly nous a donné trois objets. Un petit truc métallique autour d’une chaîne –donné à Lana–, l’artefact qu’il possédait, c’est à dire un holocron, et enfin… Son sabre laser ????!!!! Et c’est à moi qu’il le donne ??? Je contemple le don que Kiràly m’a fait. Un magnifique manche, lisse, très agréable dans la prise en main, avec une ligne d’inscription :

Kiràly les Sabres Blancs

Kiràly les Sabres Blancs, hein ? Voilà le nom que tu te donnes. Si conserver ton sabre est ton désir, je l’accomplirai, et ferais de cette arme, la mienne. D’ailleurs, en parlant de sabre, j’en connais deux qui voudront sûrement s’en tailler le manche dans l’armure de cortose en rab’. Pas la peine d’attendre que Tifa sorte de la cuve pour comprendre quelle sera notre prochaine mission, une fois rentrés sur Korriban.

Nous partons finalement grâce à du carburant trouvé dans la station. Lana aux commandes, je m’intéresse à l’holocron. Oh miracle, il n’est pas crypté. Et pire encore : c’est la clé de cryptage. Avec la clé en main, j’en profite pour déchiffrer l’artefact d’Ascléyos.

Le lendemain du départ, les blessures de Tifa se sont refermées, et elle s’éveille. "Et bien, vous en faites une tête. On aurait cru que je serais morte.
- Je vous avoue que je l’ai cru…
- Phobias ! me reprend Lana. Et puis... t’aurais dû voir ton état. C’était toi le pire !
- Quoi ? Mais maître Tifa s’est faite transpercée ! lui fais-je remarquer.
- Oui, mais toi : t’es un apprenti. Et en plus, t’es pas solide. Donc…
- Merci Lana… " Tifa sourit enfin, et s’assoit sur une chaise un peu plus loin. "J’ai raté quoi, entretemps ?
- Kiràly s’est enfui, en laissant tomber des trucs à lui...
- Il nous les a donné, coupe-je Lana.
- Quoi ? T’étais conscient à ce moment là ? s’étonne l’apprentie.
- Oui. Il a posé ça à côté de toi, je suppose, vu que j’ai vu les autres. » En disant cela, je lui tends l’espèce de pendentif. "Et le reste ? demande Tifa.
- C’est pour vous, lui réponds-je en tendant l’artefact.
- T’as le droit de me tutoyer, tu sais… C’est son artefact ?
- Oui.
- Attends attends !!! nous crie Lana. C’est quoi ce bins ??? Un Jedi qui donne des objets à des Sith. Sith qu’il a vaincus, et qui le traquent. Et il donne le but de notre traque ? Il y a anguille sous roche, c’est pas possible !
- Pire, ajoute-je. C’est la clé de cryptage, son artefact.
- De surprise en surprise, commente Tifa.
- Je me suis permis d’identifier celui d’Ascléyos.
- Merci Phobias, t’aurais pu nous attendre ! me gronde Lana.
- Et bien justement ! Je ne vais pas vous raconter ce qu’il y a dedans, vous ne me croirez pas !" Les filles se taisent mais me regardent d’un air surpris et suspicieux. Je me lève et pars chercher l’holocron et la clé. Je reviens, pose l’holocron sur une autre chaise, et place l’artefact-clé au-dessus, pointe contre pointe. "Qu’est-ce que tu branles, Phobias ? me demande Lana.
- Regarde, et écoute." Je force un peu, et les coins s’ouvrent. La clé tombe aussitôt, et un rayon de lumière jailli de l’holocron d’Ascléyos. Puis un personnage en bleu apparaît, debout.

"Ici Dark Malgus. Si vous trouvez cet enregistrement, veuillez écouter au moins l’introduction. Cet holocron, je l’ai volé à un Jedi nommé Kiràly Kardfehér. Il s’agit d’enregistrements faits par lui-même, sur ce qu’il s’est passé. J’espère qu’il y en aura un, sur Dromund Kaas, qui aura le temps de décrypter entièrement ce qui suit, et qui prendra le temps d’ajouter cela aux renseignements Sith."

Dark Malgus disparaît, puis un grand Jedi que nous reconnaissons sans peine prend place. Il appuie sur un objet et le pose, avant de dire :

"Les Mains de Force.

Je suis ici pour vous parler de leur création, et de leur but. Tout d’abord, je vais vous montrer un enregistrement du conseil des Jedi sur Tython. Pas l’officiel, un secondaire, ayant les mêmes droits, mais pas les mêmes responsabilités."

De la lumière s’échappe de l’objet posé, et remplace l’image précédente. Nous voyons à présent un cercle de personnes, assises, et au centre se tient Kiràly.

"Savez-vous pourquoi vous êtes convoqué ici, maître Kardfehér ?
- Personne n’a pris le bon sens de venir m’en informer. Je suis venu de moi-même, sachant que vous vouliez me parler de Luraë.
- Maître Kivansag, s’il-vous-plaît, le corrige un Jedi.
- Arrêtez, reprend Kardfehér. Ne me faites pas croire que vous appelez les Jedi avec qui vous êtes proches par leur nom de famille. Vous faites comme moi, vous utiliser leur prénom.
- Le fait que vous soyez ici est lié à ceci, explique un Jedi.
- Exact. Savez-vous pourquoi ? ajoute un autre.
- Vous tenez vraiment à me poser des questions pareilles à chaque fois ? leur renvoie-t-il.
- Euh… non, lui concède une Jedi.
- Comme chacun ici le sait, vous entretenez de bons rapports avec maître Kivansag, introduit un premier Jedi.
- En quoi est-ce un problème ? rétorque Kiràly, toujours aussi calme.
- Vous… hésite un second.
- Et bien… vous êtes trop proche d’elle, ose un troisième.
- Pardon ?
- Comprenez-nous, maître Kardfehér…
- Et bien voyez-vous, je ne comprends pas, dit-il.
- Vous n’ignorez pas que l'amour mène au côté obscur, reprend un des membres du conseil.
- Oh, mince, vous croyez que j'en suis amoureux ? rétorque Kiràly.
- Euh, non, pas spécialement... se retient un Jedi.
- Votre tempérament général en prouve l'impossibilité, nous l'avons constaté, complète une autre Jedi.
- Mais le problème est autre, vous voyez ? reprend un des membres.
- Évitez les questions idiotes, nous pouvons lui parler directement, lui fait remarquer un autre Jedi.
- Votre rapport avec elle est… inacceptable.
- Je la battrais comme le font certains humains ne possédant pas la sagesse des Jedi, je comprendrais, mais là, avouer que je suis l’antipode de ceci.
- Exact. Vous tenez trop à elle.
- Comment ça ? Trop ? les interroge Kardfehér.
- Aucune taquinerie. De la douceur sans jamais en demander en retour. Aucune dispute depuis que vous vous êtes connus, à vos arrivés ici.
- Rien, absolument rien de néfaste !
- Et vous vous en plaignez ? les coupe Kardfehér.
- Certes… dans un cas général, cela ne serait pas un problème.
- Voir tous les couples normaux pareils serait un rêve, d’ailleurs.
- Mais vous êtes un Jedi.
- Et vous l'avez dit vous-même : je ne suis pas en couple, rappelle Kiràly.
- Si vous la perdez, le choc sera terrible. " Le silence se fait dans la salle. Kiràly prend un ton légèrement plus agressif : "Vous envisagez sa mort ou quoi ?
- Euh… non…
- Et bien alors, maintenez-là en vie, d’abord, avant de craindre sa mort ! Luraë est une Jedi surpuissante. C’est maître Satele en personne qui vous l’a amené ! Et comme si cela ne suffisait pas, c’est une guérisseuse sans équivalent !
- Là n’est pas la question.
- Vous n’êtes pas d’accord avec ses capacités, peut-être ?
- Non. Sur ce sujet, elle fait l’unanimité.
- Bien. Quelle est votre crainte, alors ?
- Si elle meurt, votre... sympathie pour elle vous mènera au chagrin. Et vous sombrerez du côté obscur.
- Je n’en reviens pas que vous puissiez arriver à de telles hâtives conclusions.
- Kiràly. Vous êtes… dangereux, sur le côté obscur.
- Ah bon ? leur demande-t-il, entièrement surpris.
- Oui… vous l’avez déjà côtoyé.
- Tiens ! On ne me l’avait jamais faite, celle-là. À quel moment, je vous prie ?
- Là n’est pas la question, intervient un Jedi forcé de couper cet élan de vérité de la part de l'accusé. Vous ne pouvez pas continuer de la voir. Il faut que le lien qui vous unisse faiblisse.
- Attendez, attendez. Est-ce que vous vous rendez compte de la manière dont vous arrivez à un tel fait ? Moi ? Obscur ?
- Nous désirons bien évidemment éviter cela. Aucune trace d’obscurité sur Tython, tel est le règlement des Jedi.
- Vous me parlez d’obscurité… mais vous vous êtes regardé ? Vous neuf, ainsi que vos neufs disciples respectifs, qui ont suivi le même enseignement. Votre façon d’agir est déjà plus obscure que vous ne le croyez.
- Ça suffit, vous n’êtes pas là pour discuter, mais uniquement pour acquiescer ! lui dicte un Jedi agacé.
- Je vous demande pardon ?!
- Sur ordre du conseil, nous vous bannissons : Vous n’avez plus le droit de vous approcher de maître Kivansag." Ces paroles jettent un froid sur la salle. Kiràly regarde alors chacun d’entre eux. Puis enfin, il ajoute : "Ce n’est pas un ban, alors. Vous m’interdisez juste de voir Luraë, en fait.
- Ne commencez pas à nous prendre de haut !
- Vos paroles sont emplies de mensonges. Vous êtes un conseil subsidiaire, je vous rappelle.
- Cessez cette violence, maître Kardfehér. En tant que membres du conseil des Jedi, vous nous devez le respect.
- Si vous vous croyez plus puissant que nous, sachez que c’est totalement faux. Nous sommes le conseil.
- Oui, nous ne craignons personne. Et notre autorité est la plus haute
- Vous ne craignez personne ? J’allume mes sabres lasers, et vous vous pissez tous dessus, de crainte que l’idée de vous effleurer puisse me traverser l’esprit." Et sur ces mots, il s’en va à grands pas.

Un des membres pousse alors un immense soupir, et ajoute : "Le pire, c’est qu’il a raison sur toute la ligne…"

Peu après entre une jeune femme magnifique. Elle se place au centre et provoque la surprise du conseil : "Luraë ? Que faites-vous ici ?
- Vous êtes pitoyables.
- Comprenez-nous, maître Kivansag…
- Oh, mais ne vous inquiétez pas, le coupe-t-elle. J’ai parfaitement compris. La question est : pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Pourquoi un tel choix ! reprend-elle.
- Luraë… si jamais le pire arrivait, pensez-vous que la République tiendrait ?
- Qu’appelez-vous le pire ?
- Que vous décédiez, et que de chagrin, Kiràly rejoigne le côté obscur, et l’Empire, pour détruire la République.
- Avouez que c’est une chose qui relèverait du miracle ! Enfin, façon de parler… Disons que c’est quasiment improbable.
- Mais même. Un tel danger doit être prévenu. À cause de tels évènements, la galaxie entière serait très rapidement sous le joug des Sith.
- Vous rendez-vous compte de ce que vous dites ?
- Imaginez qu’un second Malgus apparaisse sur les champs de bataille ? Maître Satele ne pourrait pas les vaincre, et la République perdrait son ultime rempart…
- Deux Malgus ? Vous allez loin ! Kiràly n'est pas aussi puissant !
- Et bien… sinon, nous ne serions pas autant prudents…
- Pourquoi ne pas l’envoyer auprès de Satele Shan, alors ? Pour le coup, c’est l’Empire qui subirait une cuisante défaite.
- Nous… non. Il n’a pas été choisi par…
- Ah ouais ??? Parce que moi, j’ai été trouvée par Satele, j’aurais peut-être un jour le droit de combattre à ses côtés, si je deviens assez puissante, mais lui –qui l’est déjà– non ?
- Le fait qu’il n’ait pas été choisi en est la preuve…
- Vos propos sont absolus, tels des Sith." Luraë jette un froid sur toute la salle. Après qu’ils aient accusé du choc, la Jedi reprend : "Vous êtes déjà en train de sombrer. Mais vous craignez qu’un Jedi bien plus lumineux que vous ne rejoigne le côté obscur. Kiràly a parfaitement raison : vous et vos anciens apprentis êtes déjà les proies du côté obscur.
- Vos accusations sont tout de même bien graves, maître Luraë. De tels propos méritent l’exclusion…
- Oh mince alors ! J’ai été trouvée par Satele Shan en personne ! Vous n’allez pas contester son autorité, si ?
- Euh… non…
- Je suis hiérarchiquement au-dessus de vous. Vous ne pouvez rien m’infliger.
- Admettez que c’est…
- Faux ? Vous êtes dans le faux, pas lui.
- Pouvez-vous nous prouvez que notre acte était digne du côté obscur ?
- Oui." De surprise, les membres se taisent tous, comme s’ils pensaient ne jamais être soupçonnés. "Vous admettez que vos ex-apprentis ont suivis vos enseignements de manière très strict, et que donc, ils agissent de la même manière que vous, leur propose Luraë.
- Oui, tout-à-fait.
- Et bien prenons-les, et menons-les droit au côté obscur.
- Quoi ??!!!!
- Oui. Regroupez-les, tous les neuf, et faites-les intervenir contre l’Empire. S’ils sont aussi loin du côté obscur que vous pensez l’être, ils n’auront rien à craindre.
- Et Kiràly, alors ?
- Faites-lui menez les opérations. Formez ce groupe. Si Kiràly sombre, il aura neuf Jedi très puissants pour l’arrêter, non ?
- Euh… Tout de même… Kiràly est plus dangereux que ça, proteste un Jedi. S’il rejoint le côté obscur, il sera plus puissant et les enverra au tapis.
- Et bien donner-leur vos artefacts de Force ! S’il faut ça pour vous rassurer. Il n’y aura plus qu’à attendre que l’un d’entre eux sombre. Vous saurez alors qui est véritablement le plus proche du côté obscur." Le conseil subsidiaire conserve le silence. L’idée de Luraë est bonne. Ainsi, ils seront fixés. "Il faut absolument qu’aucun des dix Jedi ne sache quoi que ce soit sur le véritable but de cette organisation. En particulier Kiràly.
- Je rêve. Vous le faites exprès ? Vous ne pouvez rien cacher à Kiràly. Il le sait déjà, leur fait remarquer Luraë.
- Comment cela est-il possible ? Vous lui avez parlé avant d’entrer au conseil ? lui demande un des membres, agacé.
- Kiràly est omniscient. Il lit dans la planète. S’il médite –et il lui suffit un moment de calme. Il peut même le faire en se déplaçant– il peut savoir tout ce qui se dit à des milliers de kilomètres à la ronde.
- Quoi ? Mais c’est impossible !
- Ne me faites pas rire ! C’est grâce à ce pouvoir qu’il est arrivé sur Tython. Il est temps de vous dire que ces rumeurs étaient parfaitement vraies. Et puis, pour votre information, il s’agit de son idée.
- Tss… bien, soit. Le fait qu’il soit au courant gâche un peu le but de cette mission, avouez-le.
- Pas sur le plan que vous croyez. Et puis, ainsi, il y aura encore moins de chances pour que Kiràly rejoigne le côté obscur, non ?" Après une courte délibération, un des membres clame officiellement la fondation des Mains de Force.

Une autre scène arrive. Luraë et Kiràly sont face à face, à une table. "Les Mains de Force sont à toi, à présent.
- C’est triste d’en arriver là, lui avoue Kiràly.
- Je suis la première déçue. Tu vas devoir mener à la mort ses neufs corrompus, explicite Luraë.
- J’aimerais tant qu’il y ait un moyen de les faire raisonner. Ce ne sont que leurs anciens élèves, bon sang ! Ce sont leurs maîtres qui ont été mauvais, sur le coup, souligne Kiràly.
- Tu sais comme moi que ces maîtres Jedi ne renieront jamais l’enseignement qu’ils ont reçu, Kiràly.
- Alors, si même toi tu acceptes leur mort, ils périront par la main qu’ils ont toujours combattue. Qui sait ? Peut-être que certains retrouverons la véritable lumière, dit-il dans un espoir.
- Tu veux mon avis ? Il y en aura, lui concède-t-elle. Mais pas forcément parmi les neufs disciples…
- Si seulement le conseil savait le véritable but des mains de Force…
- Leur révéler que la mort de leurs ex-apprentis est ce but les fera sombrer immédiatement.
- Oui…" Kiràly se lève et se tient à une barre juste un plus loin. La jeune femme le rejoint, et se colle à lui. "Tu crains quelque chose ?
- J’ai l’intime sensation que malgré la mort de ses neufs apprentis, je vais devoir tuer les membres du conseil subsidiaire.
- Laissons les choses se faire. On verra cela ensuite. Ne parle pas de malheur." L’hologramme s’éteint.

Revient alors la première image de Kiràly, debout. Le maître Jedi reprend calmement : "J’espère que les Jedi qui verront ces images comprendront la vérité. À l’heure où je vous parle, les mains de Force sont composées des dix Jedi suivants :
- Maître Kala Riyannu.
- Maître Dw’yni Flo.
- Maître Ratanté Mozen.
- Maître Adelphè Troquamoria.
- Maître Zwanady Sraa’Tho.
- Maître Ascléyos Diatral.
- Maître Trifidat Osbtacos.
- Maître Lévél Bebud.
- Maître Aa’Rysto Schaalèp.
- Et moi même : Kiràly Kardfehér."
Il appuie alors sur un artefact, et l’image s’arrête enfin.

Les filles se tournent alors l’une vers l’autre. Je m’approche de l’artefact pour le refermer. "Attends, si j’ai bien compris… Ils veulent qu’on les tue ? Être un Jedi commence sérieusement à perdre de prestige, si en plus il faut être con comme ses pieds ! remarque Lana.
- Donc, que faisons-nous, maître Tifa ? reprends-je.
- Se passer de les tuer leur permettrait éventuellement de rejoindre la République pour de bon. Les tuer nous assure qu’ils ne seront jamais nos ennemis.
- Et les corrompre ? Ça serait si amusant ! propose Lana.
- Tout-a-fait, rien ne nous empêche de tenter de les faire rejoindre nos rangs. Mais attention, c’est quand même la voie royale pour nous infiltrer !
- Eux ? Nous infiltrer ? Vous les pensez capables de cela ?
- Lana, il faut se méfier des Jedi. Ils sont-à-fait aptes à faire ce genre de magouille pour nous faire gober ça. De plus, si Malgus avait rencontré Kardfeher, nous serions à la poursuite d’un fantôme, en ce moment.
- On n’est plus vraiment à sa poursuite… il a retiré le mouchard. Impossible de savoir où il est, à présent, l’informe Lana.
- Tant pis, on s’en farcira d’autres en attendant, conclue Tifa. Personnellement, je doute que tous ces enregistrements soient vrais : vous avez vu leur conseil subsidiaire ? Même nous, on voit clairement qu’ils abusent !
- Et le rapport de Malgus, au début ? C’est du flan ? rétorque Lana.
- Tu marques un point, avoue Tifa. Mais qu’est-ce qui les empêcherait d’en faire un faux ?
- Mouais…" Tifa regarde alors dans le reste de la salle. Finalement, elle me demande : "Tu en penses quoi ?
- Que nous sommes impuissants.
- Je te demande pardon, Phobias ?
- Selon Kiràly et Luraë, ils disent en gros que quelqu’un rejoindra la lumière, que ce soit les neufs autres Jedi des Mains de Force, ou bien… un autre individu.
- Bah, euh… C’est du délire de Jedi, ça ! ajoute Lana.
- Sauf que Kiràly est sage, c’est indéniable. De plus, Luraë existe.
- Ah ? Tiens ? Tu l’as déjà croisée ? me demande Tifa.
- Je… D’une certaine façon. Mais j’en reste impuissant contre elle.
- Bon. Génial. Ça nous avance vachement, ironise Tifa. Mais on fait quoi, à présent ?
- On rentre sur Korriban.
- Okay, encore combien de temps de voyage ?
- Deux jours, l’informe-je.
- Parfait ! Au fait, Lana, c’est quoi, ton objet ?
- Un genre de collier, lui répond-elle.
- Hein ? Montre !" Lana lui tend alors le pendentif. Gros comme une montre, il s’ouvre sur le côté, laissant place à deux écrans éteints. Tifa appuie sur le petit bouton sur le côté, et deux hologrammes apparaissent : deux visages. Deux petites filles, l’une brune aux yeux bleus profonds, l’autre a des cheveux roses et des yeux cyan. "Qui est-ce ? demande Tifa.
- Pas la moindre idée, avoue Lana.
- Moi non plus." Tifa rappuie alors sur un bouton, et les visages s’effacent. Une ligne de coordonnées s’affiche alors. "Une destination ? dis-je.
- Pourquoi Kiràly veut-il nous donner les coordonnées d’un lieu ? s’interroge Lana.
- Un piège, dicte Tifa.
- Comment ça ? reprend Lana.
- Détruis-le immédiatement ! Il veut nous faire croire qu’il nous aide, avec cette indication, mais à coup sûr, il y a une balise à l’intérieur !
- Putain merde ! s’écrie Lana.
- Non ! Ça ne peut pas être ça ! intervient-je.
- Phobias ? Mais c’est pourtant évident, non ? me rétorque Tifa.
- Kiràly nous veut du bien. Il nous a laissé en vie…
- Les Jedi sont tous complètement inconscients, tu le sais ! me rappelle mon maître. C’est pas la première fois qu’un Jedi épargne un Sith !
- Et ça, c’est du flan, peut-être ?" Je leur tends le cadeau que m’a fait Kiràly Kardfehér. Quand elles aperçoivent le sabre laser, elles restent bouche bée. Tifa arrive à prononcer : "C… C… Co… Comment ça se fait ???!!!! Il t’a donné son sabre ???!!! Son sabre qui peut briser n’importe quel autre sabre pas assez puissant ???!!!
- J’suis trop jalouse ! clame Lana.
- S’il me l’a donné, alors que j’ai perdu, cela ne peut pas être pour me faire du mal. Même vous, vous admettrez que la pure connerie ne peut pas expliquer un tel comportement. Pas venant de Kiràly.
- Tss… Voilà maintenant que tu le loues, Phobias, me fais remarquer Lana.
- N’empêche que ça le fait mieux de se dire qu’on s’est fait battre par un dieu, que par le premier des crétins, lui balance Tifa.
- Ah, oui, je ne l’avais pas vu comme ça…
- En parlant de sabre, il va falloir qu’on s’en trouve, nous deux, l’averti Tifa.
- Ouais. Bah je sais, moi, je vais me le tailler dans l’armure en cortose ! annonce Lana.
- Garde des pièces pour réparer celle que tu portes : le combat contre Kiràly l’a bien esquintée, lui conseille Tifa.
- Pour en revenir aux objets, la clé des artefacts –qu’il a lui-même nommée clé du néant– vous revient, informe-je mon maître.
- Oh ? Et bien, j’en suis ravie, dit-elle en la prenant.
- La question est : continuons-nous de le traquer, bien que nous avons ce que nous cherchions, ou pas ? demande-je.
- Phobias, un Sith ne se pose pas ses questions, m’informe Tifa. Il le traque.
- Et si on compte le fait que le combattre, c’est la mort assurée ? rajoute-je.
- Là, il marque un point. J’suis d’accord avec Phobias ! clame Lana.
- Mais bien sûr… ça devient évident !
- De quoi, Tifa ? l’interroge Lana.
- Nos craintes semblent claires, à présent : on a bel et bien tenté de nous tuer, en nous envoyant contre Kiràly ! explicite notre maître.
- Génial. Qui pourrait bien le vouloir ?
- N’importe quel Sith, Phobias, me répond-elle.
- Plus particulièrement, je sous-entendais.
- Je pense avoir une petite idée…"
Nous arrivons rapidement sur Korriban. À peine le Fureur posé dans le hangar de The Dead Light que nous sortons à vive allure du l’appareil. Je pars ensuite en direction du service de renseignement de Korriban.

Sans aucune difficulté, je parviens dans le centre que je cherchais. J’apprends que le patron du service est en ce moment dans son bureau. Une dizaine de minutes d’attente sur une chaise à côté, et le Sith ouvre la porte : " On m’a dit que vous vouliez me voir ?
- Oui, je me présente : Phobias Orrodia, lui dis-je en tendant la main.
- Entrez, je vous prie. " Le bureau est bien spacieux. Un rayon d’étagères remplies de divers objets d’arts décore la droite de la pièce. Quelques statues, et autres objets de valeur. Bref, le genre de gars qui s’y connaît, et ne prend pas de la camelote. Il me fait s’asseoir et me dit : " Vous êtes venu sur rendez-vous ?
- Non non, pas du tout. En fait j’ai une bonne amie, qui se trouve être Sith, qui est partie en mission il y a pas mal de temps. Or je n’ai eu aucune nouvelle. Je me disais que le bureau des renseignements devait savoir où est-ce qu’elle est.
- La standardiste de l’accueil vous a renvoyé direct me voir ? Pourtant ce genre de renseignement n’a pas besoin de ma juridiction. Enfin bon, puisque vous êtes là… Comment s’appelle votre amie ?
- Il s’agit de Dark Tifa. Elle m’a dit qu’elle partait en mission, pour traquer un type nommé… euh… Karlos Krade-fait-chier.
- Kiràly Kardfehér, me corrige-t-il. Vous voulez boire quelque chose ?
- Hein ? Euh, et bien, c’est très agréable de votre part, mais… non merci.
- Autre chose ?
- Je ne comprends pas, là… pourquoi ?
- Vous étiez proche d’elle ?
- Euh… oui. Elle m’a enseigné deux-trois trucs sympathiques, qu’elle garde secret, en général. Mais…" Je constate alors la grimace de mon interlocuteur. Je garde le silence. Il arrive finalement à dire : " Je la connaissais peu. Hélas. Je suis sûre que l’Empire lui aurait réservé une bonne place dans les hautes sphères.
- Je ne comprends pas, monsieur…
- Dark Tifa était une Sith. Elle est partie en mission sur Bespin pour tuer un Jedi, nommé Kiràly Kardfehér. Or, lors de mes recherches, j’ai découvert – trop tard, hélas – qu’il s’agissait d’un Jedi extrêmement puissant.
- Ce n’est pas possible…
- Si… Nous n’avons perdu toute trace d’elle. Il y a des chances pour qu’elle y soit… restée.
- Dark Tifa ne mourrait pas si facilement !
- Calmez-vous, monsieur Orrodia. Moi non plus je ne souhaite pas y croire ! Mais je compatis également, car c’est moi-même qui lui aie donné la position du Jedi qu’elle recherchait !
- Quoi ?
- Oui, et hélas, lors de me recherches postérieures, j’ai vu qu’il s’agissait de Sabres Blancs, un Jedi presque aussi puissant que Satele Shan ! Il n’y a aucune chance qu’elle soit encore en vie, à présent.
- Vous mentez… je ne peux pas vous croire !
- Hélas, en partant le tuer, elle s’est ruée inéluctablement vers sa propre mort… me concède-t-il tristement.
- Elle avait ses apprentis à ses côtés, pourtant ?
- Aucune chance, même avec Dark Lana, et… son autre apprenti – dont j’ai oublié le nom – ils n’auraient jamais pu survivre…
- C’est dommage, lui dis-je sereinement.
- Oui… euh ?
- Que vous ayez oublié son nom.
- Vous vouliez prévenir sa famille ?
- Pas la peine : il s’appelle Phobias Orrodia." Le Sith réalise alors qu’il est tombé dans le magnifique piège que Tifa, Lana et moi avons tissé. Il se lève d’un bond, mais une lame rouge s’allume devant sa gorge. Tifa sort de son invisibilité, et clame : "Tu ne t’y attendais pas, à celle-là, hein ?
- La preuve que non, dirais-je pour ma défense, lui répond-il.
- Qui t’as dit de nous envoyer au casse-pipe contre Sabres Blancs ?
- Comment savez-vous que…
- Merci de l’info ! le coupe Lana en entrant par la porte qu’elle surveillait.
- Bande d’enfoirés !
- Alors maintenant qu’on sait qu’il y a quelqu’un au dessus de tout ça, tu vas nous faire le plaisir de nous dire qui, le questionne Dark Tifa.
- Plutôt mourir !
- Et bien meurs." Tifa lui tranche la tête. Le corps tombe, tandis que la maître Sith tient la tête par les cheveux. "T’avais une sale gueule, en plus…
- Je ne pense pas qu’il vous réponde, à présent, lui dis-je.
- Mmh, non. Mais j’en sais suffisamment, nous rassure Tifa. S’il préfère mourir que de subir le joug de son maître, c’est que ce dernier doit être remarquablement cruel… Et là, ça réduit vite le nombre.
- Des Sith cruels ? Il y en a plein ! leur fais-je remarquer.
- Au point que la mort soit préférable ? Bien moins que tu ne le penses, m’informe Lana. Il aurait chougné au dernier moment sinon.
- Oui, son maître a clairement l’air d’être un salopard. Enfin bon. Phobias, merci pour le sabre, me dit Tifa en me rendant mon sabre.
- De rien, il ne me servait pas à grand-chose dans cette histoire.
- N’empêche que… quel jeu d’acteur ! Il n’y a vu que du feu ! me complimente Lana. Je n’aurais pas fait mieux !
- Euh… oui… c’est euh… gentil, balbutie-je en rougissant.
- Et bah alors ? Ce n’est pas la première fois qu’on te fait un compliment, rassure-moi ?" me demande Lana. Je me contente d’incliner la tête pour répondre. Je me glisse sur le côté ensuite : j’aime pas ce genre de situation. Heureusement que Tifa me sauve en changeant de sujet : "Bon allez, on a encore quelque chose à faire !" Elle fait voler le sabre laser posé parmi les objets personnels du cadavre, et l’allume. Une grande lame rouge, et surtout – ce qui semble plaire énormément à Tifa – de magnifiques ornements sur le manche. Doré, des courbes en lame sortent sur l’extrémité. Des cristaux rougeoyant ornent l’embout inférieur, et les lignes élégantes assurent une bonne prise en main. "Phobias, c’est l’instant de vérité.
- Ça marche." Je dégaine le sabre blanc. Face à face, nous donnons un coup d’une grande puissance, mais que nous pouvons sans problème esquiver. Les lames s’entrechoquent, et le nouveau sabre de Tifa tient bien la route. "J’adoooore ! Je prends ! nous dit-elle.
- Très bien. Vu qu’on n’a pas de mission en ce moment même, j’en profiterai pour me forger le mien ! indique Lana.
- Il faudrait trouver un bon cristal, pour la lame, lui dis-je.
- Assurément." Nous sortons enfin du bureau, et descendons de l’immeuble. Une fois en bas, je lance un crédit à la standardiste en lui disant : "C’est pour le ménage !" Celle-ci attrape la pièce, et regarde sans comprendre le Sith qui est entré seul, et reparti avec deux poulettes – si on sortait cette image de son contexte.

"La seule chose que j’ai à vous dire, c’est que vous avez quartier libre. Dès que j’ai des infos sur un Jedi des Mains de Force, on part le traquer." Et sur ce, nous reprenons notre vie de routine.

Ma routine est devenue… peu originale, depuis quelques temps. Et donc extraordinairement embarrassante, pour quelqu’un comme moi. Lorsque je passe à l’académie, les yeux affutés me repèrent, et commencent à s’intéresser à mes exploits auprès de Dark Tifa. Bon, il y en a toujours qui tentent par te les moyens de se railler de moi, et ils ravalent leur fierté peu après en général.

Je n’ai encore jamais montré mon nouveau sabre – celui que Kiràly m’a offert – à l’académie. Ni ailleurs, d’ailleurs. Je ne l’utilise que lorsque je m’entraîne chez moi. Ces séances acrobatiques sont ponctuées de temps de méditations. J’essaye, à ma façon, de voir ce qui se passe, comme le faisait Kiràly aussi, apparemment. J’écoute ce qui se dit dans les environs, et j’étends mon ouïe petit à petit. Lana passe le plus clair de son temps dans l’atelier académique, sur des rabiots de cortose. Elle modèle son manche pour son futur sabre laser. Assez long pour être pris à deux mains, mais suffisamment court pour ne pas l’encombrer pour autant. Quels ornements pour accompagner le style de son armure –qu’elle a précédemment restaurée– lorsqu’il pendra à sa taille. Des courbes simples, mais élégantes. Pris dans ses mains, son futur sabre respire la terreur. Ses talents de mécanicienne lui permettent de finir les pièces séparément, pour pouvoir assembler le sabre une fois un cristal trouvé. Et ça, ça sera une toute autre histoire…

Tifa, elle, tente de camoufler un peu plus ses actes. Une brume générale l’accompagne. Il me faudra du temps avant d’être omniscient comme Kiràly. Lui, même des maîtres Jedi du conseil ne peuvent rien lui cacher. Ah ! Cette fois-ci, je la tiens ! Tifa est venue voir son apprentie, pour lui donner quelques conseils à propos de la création de cristaux de sabre laser. Bref, peu de choses très intéressantes. Quoique…

"On est sûres de ne pas être espionnées, ici ?
- Normalement, oui, lui assure Lana.
- Très bien, alors voilà : on va ouvrir l’autre holocron, l’informe Tifa.
- Quoi ? Et Phobias ?
- Tss, c’est pas grave. Il le regardera lui-même une autre fois. Et puis, il ne s’est pas privé de déchiffrer le premier !" Lana acquiesce et les filles s’installent. L’holocron s’ouvre alors grâce à la clé du Néant, et il délivre alors son mystérieux contenu.

"Ici l’agent impérial numéro 713 998 999 Therin Kalo’ks. Je suis en mission d’espionnage sur Dromund Kaas, à propos de l’individu suivant : Frogia Tardehnso.

Cet iridonien est officiellement un soldat de l’Empire. Les rapports de l’armée indique qu’il s’en engagé il y a précisément 974 jours. Je considère le premier jour comme le jour où l’iridonien a signé son contrat avec l’armée. Le 769ème jour, il a semblé avoir disparu de la circulation. Le 902ème jour, l’agent du B.S.I. Gryuc’ Kaa l’a aperçu sur un champ de bataille dans le système d’Ord Mantell. Remarque importante : il était dans le camp de la République.

1er jour de mission : les renseignements au sujet de la cible démontre qu’il a déjà, par le passé, fait preuve de doute, d’hésitation à la tâche, de compassion et autres sentiments mitigés envers des ennemis. Ces antécédents ne possédant aucune faute grave, son cas a été ignoré, et l’iridonien est retourné en formation de cruauté. Le résultat est sans effet apparent.

5ème jour de mission : arrivée sur Ord Mantell. Ma nouvelle identité me permet d’infiltrer les rangs républicains sans difficulté. Après une journée entière de fouille, l’individu Frogia Tardehnso n’a pas été localisé.

6ème jour de mission : premiers contacts avec un camarade de l’iridonien. Les informations tirées de cette source sont superflues à l’exception d’une seule : il soupçonne que l’iridonien, je cite : " ne [soit] pas vraiment un républicain pur et dur. " Il aurait été aperçu chez des impériaux il y a trois ans.

7ème jour de mission : l’officier supérieur commence à se méfier de certaines recrues, moi y compris. Je crypte et dissimule l’holocron de rapport. Je ne sais pas quand le prochain rapport aura lieu.

27ème jour de mission : l’administration supérieure m’a rendu, je cite : " cet objet incongru, inutile dans une chambre de soldat. " Départ à bord du vaisseau de classe Fantôme pour le système Tatooine.

28ème jour de mission : je profite de mes cinq jours de voyage intersidéral pour expliciter les évènements qui ont eu lieu durant les vingt jours de confiscation.

Une recherche avancée dans un ordinateur républicain m’a permis de trouver les antécédents du soldat Frogia Tardhenso. Ils se complètent avec les rapports de Dromund Kaas. Une seconde connaissance de l’iridonien m’informe que ce dernier est parti pour Tatooine récemment avant ma venue, pour cause d’instabilité mentale, l’empêchant de se battre efficacement sur le champ de bataille.

33ème jour de mission : arrivée sur Tatooine dans la ville nommé Mos Caylei. Début des recherches intensives de Frogia Tardhenso. R.A.S.

35ème jour de mission : une serveuse dans la cantina « Darranta’s Place » m’informe avoir vu l’individu recherché à deux reprises. La première était il y a très exactement 155 jours : l’individu a eu un échange avec une jeune femme, humaine, blonde, aux cheveux longs et lisses, âgée probablement entre 21 et 28 ans. La dernière fois était la semaine dernière, où il a rencontré cette même femme une seconde fois. Cette dernière a refusé de, je cite : " l’emmener comme l’autre fois ". La serveuse pense qu’il y a eu un échange caché supplémentaire, mais n’a pas les preuves de l’attester.

Les consultations des rapports d’atterrissage des hangars indiquent qu’un cargo corréllien de type XS léger serait parti en direction de Dantooine.

39ème jour de mission : arrivée sur le système Dantooine, près de l’ancienne académie Jedi, détruite par Dark Malak. Recherches intensives du moindre renseignement sur l’arrivée de l’iridonien. R.A.S.

43ème jour de mission : rencontre avec la collègue numéro 713 999 000 Akui Namida, agente impériale ayant reçu le diplôme officiel juste après moi-même. Elle m’informe que sa mission est un échec, et qu’elle doit retourner immédiatement sur Dromund Kaas. Sa mission consistait à, je cite : "repérer au moins 377 individus étant potentiellement capables d’être des ennemis de l’Empire dans un futur inconnu." Elle n’en a repéré que 346, et parmi eux se trouvent les individus suivants : Frogia Tardhenso et Caeli Amentia. Cette dernière lui a été aperçue à plusieurs reprises sur Dantooine, apparemment effectuant de la contrebande humaine vers une destination inconnue des rapports officiels.

44ème jour de mission : j’infiltre le vaisseau cargo correllien de type XS léger de Caeli Amentia. À son bord se trouve également l’individu Frogia Tardhenso. Aucune possibilité de sabotage ou autre travail technique n’est possible à bord.

46ème jour de mission : le vaisseau s’est posé dans un territoire inconnu. Le spatio-radar localisateur semble brouillé, je n’ai donc aucune coordonnée du lieu sur lequel je me trouve.

Une planète semble être la possibilité la plus logique, car le lieu dispose d’un ciel et d’une atmosphère respirable. Les paysages sont semblables à ceux de Tython, à l’exception de l’architecture. Divers groupes d’individus semblent vivre ici, et tous semblent plus au moins au courant du fait que cet endroit se déplace. Un dialogue entre deux individus non-répertoriés indique que ce lieu se nomme, je cite : "Le lien". À sa tête hiérarchique semble se trouver une maître Jedi.

47ème jour de mission : la maître Jedi m’a démasqué, mais ne sait pas quelle est ma mission. Rapports strictement incohérents entre sa faction supposée et la mienne : aucune animosité de la part de la Jedi. J’apprends de sa part que d’autres adeptes de la Force demeurent ici. La moindre action de ma part sera interprétée comme une attaque, et, je cite : "on s’occupera de [mon] cas."

48ème jour de mission : la maître Jedi se désigne sous une appellation ne permettant d’être décrite dans un rapport. Elle prend cependant le temps de m’expliquer ce qu’est Le Lien.

L’organisation et le lieu nommés Le Lien sont un accès indirect entre la république et l’empire. Selon cette même Jedi, des impériaux ont fondé cette organisation il y a trois ans de cela. Depuis, quelques Jedi se sont infiltrés, et ont, je cite : "mis leur pierre à l’édifice." Apparemment, les personnes qui viennent dans ce lieu sont toutes sujettes à des incohérences mentales, des instabilités morales, et/ou des hésitations sur des choix importants. Et ce lieu aurait pour but de leur servir de thérapie, pour qu’ils règlent leurs problèmes moraux, et choisissent une nouvelle voie de vie.

49ème jour de mission : rencontre avec l’iridonien Frogia Tardhenso. Le déserteur est abattu selon les lois en vigueur de Dromund Kaas.

50ème jour de mission : retour sur Dantooine, clandestinement à bord du vaisseau de la pilote Caeli Amentia, un cargo correllien de type XS léger.

Liste des personnes ayant une probabilité à confirmer de lien avec l’organisation Le Lien :
- Le déserteur Frogia Tardhenso, abattu sur ordre de Dromund Kaas.
- La pilote Caeli Amentia, passeuse.
- Les individus tenant le bar « Darranta’s Place ».
- La bureaucrate Jil’Géa Draay.
- Ses filles Sahino et Mélona, qui semblent être là depuis l’origine.
- Le haut conseil des Jedi.
- La maître Jedi Ariana Jeth.
- La maître Jedi Kivansag, son prénom est inconnu, apparemment haute placée dans les fonctions du Lien.
- Son mari, supposé maître Jedi Kivansag.

Fin de rapport. "

"Euh… okay… c’est quoi ce délire ? demande Lana.
- Un rapport impérial sur un truc… intrigant, complète Tifa.
- Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre, en fait ?
- Tu ne disais pas être en quête de cristaux pour ton sabre laser ? lui rétorque son maître.
- Euh… si. Pourquoi ?
- Parce qu’il y en a sur Dantooine. On peut faire une pierre deux coups, propose la seigneur Sith.
- Mouais. Et la mission ?
- On n’a pas de Jedi des Mains de Force en vue, en ce moment, lui affirme Tifa en haussant les épaules. Et puis, j’ai envie d’en savoir plus…"

Je cesse ma méditation observatrice. PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!!! C’est la catastrophe monumentale !!!! Je ne connais pas cet agent, mais il a fait un boulot de professionnel, d’où mon problème. Il faut A-BSO-LU-MENT que je trouve un moyen de ne pas aller sur Dantooine. Et c’est mal parti. Pressé comme jamais, je quitte mes appartements pour rejoindre le bâtiment de The Dead Light.

Alors que je fouille dans les rapports de la bibliothèque, une voix s’élève dans mon dos : " Phobias ? " Je me retourne et aperçois une femme que je reconnais sans problème : Sylrianis. Je me lève, lui couvre la bouche et l’emmène dans le placard à balais le plus proche.

Une fois hors de toute écoute, je lui relâche la mâchoire et lui demande : "Qu’est-ce que tu fous là, toi ?!!
- Tu ne peux pas savoir comme je suis… heureuse de te savoir en vie, m’avoue-t-elle. J’aurais cru que…
- Que Kiràly nous tuerait, la coupe-je. C’est déjà fait. Par contre, si tu traînes ici, Sylrianis, tu risques d’attirer tout un tas de prob…
- Héééé ! intervient-elle. Calme. Zen. T’as pas besoin de stresser autant.
- Bon… Je suppose que tu as croisée ta sœur, alors ?
- Ah bah ouais. Et – désolée, mais je ne pouvais pas l’savoir – elle te prend pour un sale menteur, à présent.
- Tss… disons que je ne suis plus à ça près. Y’en a-t-il d’autres qui en sont sortis ? lui demande-je.
- Mmmh… pas que je sache. Tes sœurs font un boulot remarquable.
- Merci, je sais… comment es-tu revenue ici ?
- Caeli m’a amenée. Elle est trop forte, elle peut traverser n’importe quel blocus sans que personne ne s’aperçoivent de quoi que ce soit !
- Bon, très bien…" Je m’assois alors. Sylrianis n’a aucun mal à voir l’empressement qui me guide à cet instant. Elle ajoute alors : " Quelque chose te tracasse ? À propos du Lien ?
- Tifa et Lana viennent d’avoir l’idée d’aller sur Dantooine, si tu vois la catastrophe que ça annonce…
- Oh putain ! Ah oui, c’est un sacré problème…
- Vu que t’es agente impériale à la base, t’aurais pas une personne à éliminer, ou autre, je-ne-sais-quoi, bref, un truc !
- Euh… la dernière personne douteuse que j’ai croisée, c’était la Jedi Kala Riyannu, au Lien.
- T’as dit qui ???
- Kala Riyannu. Tu la connais ?
- Elle est grande comme Tifa, plutôt mince, avec un bandage au-dessus du front ? Cheveux clairs, attachés, et en tenue bleue ? lui décris-je.
- Exactement. Elle semblait avoir quelques mots avec Luraë.
- Qui ça ??
- Luraë. Celle qui dirige plus ou moins tout l’aspect psychologique de… " Mais je l’empêche de parler. Quelqu’un vient. Nous faisons silence. Des pas réguliers traversent le couloir, sans prêter attention à quoi que ce soit. Une fois que le calme est revenu, j’annonce : "Continue ta vie ici, comme si tu n’avais jamais séjournée au Lien. Oublie-moi d’ici mon retour. Et pas de gaffe.
- Hé, j’suis une agente impériale, tu m’prends pour qui ? " Mais sa réponse part dans le vide. Je suis déjà en train de rejoindre le vaisseau Fureur de Tifa.

Je passe tout de même par mon humble temple pour prendre les affaires nécessaires, et file direct aux hangars. Je croise alors Tifa et Lana qui se dirigent vers l’académie. Cette dernière me lance : "Tiens t’es là toi ! On avait prévu…
- On va sur Dantooine, l’interrompt-je.
- Beuh ? T’es encore au courant ? Bah tant mieux, on part demain, nous renseigne Tifa.
- On part sur-le-champ, lui rétorque-je.
- Hein ? Cest quoi cette histoire ? s’inquiètent-elles.
- C’est un ordre." Je m’éloigne d’elle pour déposer mes affaires et préparer le voyage. Quelques minutes plus tard, les filles embarquent. Et nous décollons immédiatement.

Alors que le Fureur traverse les étoiles, je m’entraîne avec mes deux sabres à un rythme effréné. Je suscite de ce fait la curiosité des filles. Tifa entre dans ma chambre : "Tu prends très au sérieux cette histoire, vu comment tu t’appliques. Tu nous prépares quelque chose ?
- Je crains qu’il va falloir qu’on se sépare, lui confie-je.
- Ah ? Et nous alors ? On n’a pas grand-chose à faire…
- Aidez Lana à concevoir un beau cristal pour son sabre, je ferais autre chose, et ensuite, je vous rejoindrais, lui explique-je.
- Revoilà que tu me vouvoies. Toi et Lana, ‘faut que vous intégriez…
- Il y a autre chose dont vous vouliez me parler ? la coupe-je.
- Mmmh. J’ai ouvert l’autre holocron.
- Et ?
- Disons qu’il y a des infos… croustillantes, me dit-elle d’un regard amusé.
- Vous voulez faire quoi ?
- On est censé tuer dix Jedi précis. Mais qu’est-ce qui nous interdit d’en tuer d’autres ? Dark Jossaac serait toujours plus fier.
- Je vois… et bien, faites-le avec Lana.
- Si tu veux partir en mission, en solo, tu sais, tu as le droit, remarque-t-elle.
- Je n’ai pas de vaisseau.
- Demandes-en un, ou achète-le, j’en sais rien.
- Le voler ne vous caresse pas l’esprit ?" Sur ces paroles, Tifa s’arrête net. Encore touché. Ça commence à faire nombreux, le nombre de fois où je lui fais remarquer ce genre de chose. Finalement, après un temps, Tifa reprend, souriante : "Fais-donc ! Prouve que tu es un Sith, puisque tu le penses si bien. Après, je te demanderais juste de ne pas voler celui là !" Nous rions quelques secondes, et j’enchaîne : "Ne vous inquiétez pas. Et pour l’instant, je me débrouille très bien en vous suivant." Elle acquiesce, et sort.

Le lendemain, Lana passe la journée aux commandes, pendant que j’affronte Tifa au sabre laser. Elle reste quasi-systématiquement sur la défensive, et remarque très vite que maintenant, je la bats au corps à corps. Enfin, c’est surtout parce qu’elle n’utilise pas sa foudre sur moi. Lana aurait été un bien meilleur adversaire, mais sans sabre, difficile de se battre. Mais quelque part en moi, je suis rassuré de savoir que je peux battre Dark Tifa, à présent. Enfin, façon de parler.

Le trajet s’enchaîne rapidement, entre entraînements et méditations, quand finalement, nous arrivons à destination. Euh, enfin, c’est ce qu’on croyait : "C’est quoi ce bazar ? demande Tifa.
- Un blocus ?
- Non, Lana, regarde : il y a des vaisseaux impériaux et républicains, lui signale-je. Nous sommes arrivés en pleine bataille.
- Et sous des feux croisés !" crie Tifa avant de tirer le manche du Fureur et de redresser le vaisseau. Après un looping, nous constatons que nous avons été attaqués par un vaisseau semblable. "C’est une blague ou quoi ?
- Ah bah, c’est du pur Sith, Phobias ! me fait remarquer Lana.
- Regarder le chaos, les enfants : y’a pas un seul vaisseau qui sait ce qu’il fait, nous informe Tifa.
- Hein ?" Nous nous penchons à la vitre du cockpit, et surveillons les faits et gestes de chaque objet en mouvement.

Une bonne dizaine de croiseurs, qui se tirent les uns sur les autres. Et pas impériaux d’un côté, républicain de l’autre, non. Là, c’est tous les tirs sur tout ce qui bouge ! De même, les escadrons de chasseurs forment des nuées difformes qui s’entrechoquent les unes les autres. Les corvettes attaquent leurs propres escorteurs, et d’autres bâtiments se font canarder par leur entourage. Bref, en un mot, la confusion complète. "Personne ne nous suit ? m’inquiète-je.
- Apparemment, celui qui nous a tiré dessus est parti ailleurs, constate Lana.
- Profitons-en pour rejoindre la surface, nous ordonne Tifa.
- On passe par où ?
- Le pôle sud de la planète semble être le plus vide de vaisseau, Phobias. On passe par là, et une fois l’atmosphère traversée, bah…
- Quelqu’un sait où aller ? demande Lana.
- Des grottes à cristaux, je sais qu’il y en a, nous avoue Tifa. Après, où précisément… Phobias, tu sais où tu dois aller ?
- Oui, pas d’inquiétude.
- Bah on y va, dicte Tifa en prenant les commandes, droit vers le pôle sud de la planète.
- Ah non ! Laisser-moi m’occuper de mes histoires tout seul !
- Mais au moins qu’on sache où te déposer ! me supplie Lana.
- Je ne le sais même pas moi-même, souligne-je.
- Ah. Mais tu veux faire quoi ? m’interroge Tifa.
- Une fois à la surface, je trouverai un moyen d’aller là où je dois aller.
- Et si t’en trouves pas ? rétorque-t-elle.
- Cela ne faisait pas partie du sous-entendu." Ne sachant que dire, et face à mon imperméabilité, les filles haussent les épaules.

Nous arrivons sans trop nous faire repérer dans l’atmosphère de Dantooine. Puis nous traversons les champs infinis de la planète à vive allure. Ne sachant où vraiment aller, Tifa propose l’ancienne académie Jedi, celle d’il y a trois cent ans, bombardée par Dark Malak. En effet, si des Jedi se sont installés dans un lieu précis, il y a des chances pour qu’une caverne cristalline s’y trouve.

Sur le bon millier de kilomètres survolé, aucune trace de civilisation n’a été trouvée. Tifa propose alors de se poser dans une ville ayant une trace radar, et de chercher des renseignements ici bas. Proposition acceptée. Une fois le Fureur posé illégalement –enfin, pas aux yeux du pauvre gardien, qui n’a rien compris aux tours de Tifa– je me sépare des filles. Une fois qu’elles sont hors de vue, je cherche un endroit bien perdu dans cette ville minière –dont je n’ai pas noté le nom– entres deux bâtiments. L’agglomération ne semblant pas très active, nombreuses sont les ruelles vides d’hommes.

J’arrive entre deux murs, près d’une barre métallique servant d’antenne pour tout le bloc d’habitations. De bonds en bonds, je grimpe jusqu’en haut de la plus haute des deux structures. Les toits de la ville, sur plusieurs hectares. Mmmh… Là, je peux encore monter. Je saute par-dessus le vide entre deux bâtisses, escalade des câbles de fer verticaux, et gravit toutes sortes d’épaves avant d’arriver au sommet de la ville, sur une tour.

Je me pose contre l’antenne du centre, et allume mon communicateur. "Caeli, c’est Phobias. Tu m’entends ?" Mais aucune réponse de sa part. Je retente : "Caeli, ici Phobias. Est-ce que tu me reçois ?" Toujours rien. Raaah, c’est pas l’moment !! Je joue à faire passer mon communicateur entre les doigts, pour essayer de déstresser. Mais rien n’y fait. Vingt secondes plus tard, je recommence : "Hé ! Ho ! Caeli ! T’es où ?! C’est Phobias !" N’entendant pas de réponse, je grogne : "Mais c’est pas l’moment ! Pourquoi tu me fais ça, à moi ?
- Parce que j’adore me faire désirer par les beaux garçons, qu’est-ce que tu crois ? me répond une voix familière.
- Caeli !!! Mais euh… attends, tu m’as vraiment fait…
- Écoute un peu derrière moi : j’ai des tirs de blaster au fesses, et ils ne veulent pas me lâcher –je les comprends, en même temps– donc j’ai pas pu répondre sur-le-champ.
- Vise l’ordinateur de contrôle à côté d’eux, ça te permettra de fuir.
- Ce sont des droïdes : leurs senseurs ne seront pas leurrés par un truc aussi faible, m’informe-t-elle entre deux volées de tir.
- Un truc en suspension qui pourrait tomber pour bloquer le passage ? lui propose-je.

- T’es un génie, Phobias !" Puis j’entends le bruit de chute d’un énorme objet métallique. « Voilà ! Merci Phobias ! Comment t’as eu une telle idée ?
- Combat contre un Jedi en pleine structure s’écroulant. Comment ça va ?
- Dans une merdre noire, comme d’hab’ ! Hihihi !
- Une livraison spéciale serait envisageable ?
- Ah ? Tu dois y aller ?
- Et vite, rajoute-je.
- J’annonce de suite la mauvaise nouvelle : ça n’va pas être pour tout de suite.
- Je suis sur Dantooine, précise-je.
- Ah ! Merci, ça fait du chemin en moins ! La dernière fois, c’était Korriban, et donc, carrément galère !
- Je sais. Quelle est ta position ?
- Vaisseau amiral Gormak, me répond-elle au tac-au-tac.
- Pardon ?
- Tu as vu la bataille générale dans le ciel, en arrivant ?
- Oui, mais c’était impériaux contre républicains, non ? l’interroge-je.
- Oh non, c’est bien plus compliqué que ça ! C’est chacun pour sa pomme, et les Gormaks finissent le travail. Enfin, essayent. Avec ce sabotage, ils seront eux aussi dans la panade.
- Attends, attends… C’est toi qui as provoqué un tel chaos ?
- Et bien non ! m’avoue Caeli. Et je ne sais pas qui c’est, d’où mon infiltration.
- Tu penses pouvoir me prendre quand ?
- Mon dernier commanditaire m’a demandé de saboter une certaine quantité de vaisseau. Une fois ma mission finie, je m’occupe de toi. Tu pourras attendre jusqu’à demain ?
- ‘pas trop le choix… Tu veux que j’aille où, histoire de gagner du temps ?
- Astroport de Khoonda. On pourra faire ça discrets et peinards.
- Si je n’y suis pas, parce que j’ai des problèmes entretemps, file ailleurs.
- Comme d’hab’." Bon, bah j’ai plus qu’à patienter, maintenant…

J’observe l’étendue verte qui contourne la ville, et prend le temps d’examiner les détails de la moindre affaire. Plongeant finalement en méditation, j’écoute les environs. Ne trouvant pas grand-chose sur lequel m’intéresser, je change ma zone d’attention et vise le ciel. Très haut. J’atteins même la bataille stellaire qui prend place au-dessus de nous.

Un chaos de métal. Quelques vaisseaux ont choisi l’immobilisme, tandis que tous les petits tournoient dans tous les sens, à la poursuite d’une cible. En essayant de comprendre exactement ce qui se passe, je cerne petit à petit la position des vaisseaux. Apparemment, les croiseurs amiraux impériaux, républicains et Gormaks se sont écartés du champ de bataille, et tentent de vain de comprendre ce qui se passe précisément. De leurs côtés, escorteurs, chasseurs et corvettes enchaînent manœuvres de combat, tirs, et repositionnement, pour essayer de survivre. J’essaye de mon concentrer sur un vaisseau de la république, et d’écouter tout ce qui se dit sur le pont. Et il y a comme une incohérence. Pourquoi voient-ils… ? Ah, bah ils viennent d’abattre un chasseur allié. Enfin, non, puisqu’ils sont contents de l’avoir explosé. Y aurait-il des traîtres ? Mais non… attends… ce sont des républicains ! L’autre chasseur serait-il le traître, alors ? La corvette se déplace et commence à canarder des vaisseaux de tout horizon. Un chasseur allié leur tire alors dessus. Mais ils sont fous ou quoi ? Je me concentre sur le pilote… " Aha ! Fichue corvette impériale !! Qu’est-ce que t’en dis de ça ! " Ah ? Euh… bon… et la corvette en question… « C’est pas vrai !!! Encore un chasseur impérial !
- Laissez tomber, capitaine, ils sont trop nombreux ! Je ne vois plus de chasseurs alliés sur les radars.
- On ne va quand même pas sonner la retraite ?! " Héééé !!! C’est quoi ça ? Tous les deux pensent que l’autre est un impérial ? J’essaye de me focaliser sur des vaisseaux Sith, et le même constat s’applique. Aïe. Ils ne voient que des républicains… Mais ! Caeli m’a dit qu’il y avait des Gormaks ! À tous les coups, ils y sont pour quelque chose ! Voyons… à quoi ça ressemble, un chasseur Gormak. À ça. Beuh ? Voilà qu’il voit normalement, lui. Quoique… Héééé ! Ses alliés sont un coup impériaux, un coup républicains ! Je crois que je comprends : les radars ont dû tous être brouillés, et chaque vaisseau pense que tous les autres sont des vaisseaux ennemis. Bravo le bordel. Et l’unique croiseur Gormak ? Oùlà ! Il vient de perdre un flan ! Hé ! Mais c’est Caeli ! Elle vient de faire sauter un bon paquet de charges… ça explique tout ! Elle court de corridor en salle à moitié défoncée, pour rejoindre son vaisseau dans le hangar. Accompagné de trois personnes, elle abat tous les Gormaks qu’elle croise. Mais… Ah ! Merde, ça s’écroule ! Caeli fait gaffe !!! D’un sursaut, elle entend quelque chose, et évite le morceau de structure qui s’effondre. Pfioou… Hein ? Qu’est-ce qu’elle dit ? " Tu m’as dit quelque chose ?
- Non, Caeli, pourquoi ? lui répond son allié.
- J’ai cru entendre quelqu’un me criant de faire gaffe. Bah, ça doit être une interprétation de ma chance !" Et sur un élan, elle repart. Euh… elle m’a entendu ?! C’est quoi ce délire, maintenant ?! Mais mes questions s’arrêtent : on m’appelle.

D’en bas, je vois les filles qui me font un signe de la main. Je me relève, et bondit vers le bas. De toit en toit, je descends pour finir enfin sur le sol. "Tu faisais quoi, là haut ? me demande Lana.
- Je dansais la rumbala, lui rétorque-je.
- Phobias, on sait où trouver des cristaux, pour Lana, m’annonce Tifa. Et toi ?
- Mon taxi ne viendra que demain – en espérant que ça ce calme, là-haut. Donc je peux vous accompagner, si vous voulez.
- Génial !!! s’exclame Lana.
- Retour au Fureur" ordonne Tifa. Une fois en vol, nous nous dirigeons bien plus vers le nord de la planète.

Alors que Lana dirige le vaisseau, je discute avec mon maître. "Vous avez déjà utilisé la Force pour voir ?
- Oui, souvent. Le noir n’est pas un obstacle pour moi.
- Euh, c’est pas de ça que je voulais parler… De voir loin, lui explicite-je. Comme par exemple, d’ici, vous contemplez la bataille spatiale.
- C’n’est pas ma spécialité. Mais je sais que certains Jedi l’ont fait.
- Et… c’est quelque chose de difficile à atteindre ?
- Je sais que la Jedi Bastila Shan avait un don pour ça, et elle pouvait influencer une bataille entière. Après, comment ça se passait exactement… et bien, je pense qu’elle devait communiquer un peu à tout le monde.
- Ouais ! C’est la méditation de combat ! annonce Lana depuis le cockpit.
- Mmh…
- Pourquoi, Phobias ? me demande Tifa.
- Je… je crois, que j’ai… partiellement, réussi à atteindre quelque chose qui… pourrait, s’apparenter à cela, lui avoue-je.
- Quel manque de confiance ! Dis simplement : je sais faire de la méditation de combat ! me lance Lana.
- Pas mal. Intéressant. ‘faudrait voir ça en action. Et sous les regards de Dark Jossaac. Il serait sûrement intéressé par ça.
- Il s’y connaît, en méditation de combat ?
- J’en sais rien. Par contre, en direction d’armée de la guilde… oh oui !
- D’accord… je change de sujet : on se dirige vers où là ?
- Tu nous dis où tu veux aller en échange ! marchande Lana.
- Près de l’ancienne académie Jedi, m’informe Tifa. Y’a quasiment plus personne, mais une caverne aux cristaux… il y en aura sûrement !
- Rôôôôhhhh… pourquoi vous lui avez dit !
- Tu veux savoir ? Aujourd’hui, je ne sais pas où il faut que j’aille. Demain par contre, je sais que je dois aller à X. Et pour y aller, je dois me rendre sur Dantooine.
- Ça m’avance vachement…
- Tu parlais de la bataille spatiale, Phobias, commence Tifa. Tu as remarqué quelque chose ?
- Ouais : tout le monde a l’impression que la zone est couverte d’ennemis. Et donc, ils tirent sur tous les vaisseaux, conclue-je.
- D’où le chaos. HÉ ! réalise soudain Tifa. Quand on sortira de la planète, on cherchera un vaisseau esseulé !
- Hein ? Pourquoi ? demande Lana.
- Au passage, ils ont tous l’impression d’être seul, lui fais-je remarquer.
- Une telle illusion ne peut être que le fruit de la Force, nous explique notre maître. Je veux savoir quel Jedi ou Sith le fait. Non seulement pour le buter, mais aussi pour lui prendre son pouvoir, si je peux !" Sur cette idée, nous nous approchons de Khoonda, et nous posons non loin, dans les prairies.

Nous sortons du vaisseau et nous dirigeons sur les collines environnantes. Tifa nous explique alors : "Il y a une grotte à cristaux réputée, par ici.
- Ah ? Des adeptes de la Force célèbres y sont allés ? l’interroge-je.
- Exact. Devinez qui, nous propose-t-elle.
- Mmmh… quelqu’un de puissant et connu… oh ! Je sais ! Malgus ! tente Lana.
- Perdu. Plus ancien.
- Exar Kun ?
- Trop ancien, là, Phobias…
- Dark Malak ! retente Lana.
- C’est pas impossible. Mais ce n’est pas à lui que je pensais, indique Dark Tifa.
- Ah ? Dark Revan ? ajoute-je.
- Yes ! me félicite mon maître. Et l’Exilée en prime !
- Whouao ! J’ai intérêt à un trouver un bon cristal si je veux être aussi forte que l’était Revan !
- C’est pas gagné, lui concède-je. Sauf si on trouve un moyen comme il l’a fait, l’Exilé : Il est passé de sombre inconnu à un type méga-balèze.
- Euh, il me semble que c’était une femme, comme Revan, me reprend Tifa.
- Une femme ? Revan ! Mais non, c’était un mec ! J’te rappelle que Satele est sa descendante ! lui dicte Lana.
- Euh… tu peux avoir des descendants, que tu sois homme ou femme, tu sais, Lana…
- Déjà, sur ce point, Phobias a raison, complète Tifa. Mais comment s’appelle Satele ?
- Bah. Satele, tu viens de le dire ! lui fait remarquer son apprentie.
- Satele Shan ! Comme Bastila Shan qui était… avec Revan.
- T’as comme un doute, lui dis-je.
- Bah oui, on n’a pas de preuve, à ma connaissance, donc…
- Donc Revan peut très bien être une femme, et cette Bastila a couché avec je ne sais quel pauv’ type que l’histoire a oublié ! conclue Lana.
- Mais l’Exilée, je suis sûre que c’était une femme ! reprend Tifa.
- Il n’y avait pas eu des problèmes, avec la maître Jedi Atris, à l’époque ? me souviens-je. Il me semblait qu’il avait séduit plus ou moins Brianna, une servante échani qui était dévouée à Atris avant – et Visas Marr craquait pour lui, par la même occas’ – alors à moins qu’elles n’aient eu des tendances particulières…
- T’es dégueulasse, Phobias ! commente Lana.
- C’est ça, ou c’était un mec, averti-je Lana.
- On n’a aucune archive sur l’identité de la personne de l’Exilée. Et puis pour les problèmes avec Visas et Brianna, euh… j’suis même pas sûre que ça se soit déroulé ainsi, nous confie Tifa.
- Mouais… n’empêche que, si c’était un mec, c’est comme ça que ça se serait passé, à mon avis, avoue-je.
- Avec des " si ", on pourrait mettre Coruscant en bouteille, me corrige Tifa.
- Bon ! Hommes ou femmes, Jedi ou Sith, on s’en fout ! Z’étaient balèze, et ce qui m’intéresse, ce sont les cristaux !!" nous rappelle à l’ordre Lana. Nous acquiesçons, et débutons les recherches.

Durant la marche, une meute d’araignées Kinrath se jette sur nous. Le temps à Tifa de prêter son sabre à Lana pour qu’elle puisse se défendre, et de quelques attaques, nous les mettons en pièce. Une seule en survit, et se fuite nous guide droit vers la grotte que nous recherchons.

La lumière pénètre avec difficulté dans les couloirs de roches. Tifa explique alors à ses apprentis comment distinguer les choses par le côté obscur, chose qu’elle fait déjà habituellement. Étrangement, je ne me retrouve pas incommodé de la noirceur qui nous entoure, et Lana comprend très vite la manière de faire de son maître. Sabres éteints, nous avançons silencieusement au milieu des gouttes tombantes. Au bout d’une dizaine de minute, notre présence attire un groupe d’araignées Kinrath. D’une vague d’éclairs, Tifa nous en débarrasse. Le dédale qui s’offre à nous semble disposer de plus d’entrelacs que nous ne pourront en visiter. Mais Tifa fait confiance, pour une fois : "Va là où tu le sens, Lana. C’est toi qui nous guides, pour ton sabre." Et finalement, nous débarquons dans une grande salle.

Tel un dôme formé dans la roche, une voute s’ouvre à nos regards. Mais si seulement ce n’était que ça… Des émergences cristallines tapissent les murs, les stalagmites et même jaillissent du sol par endroit. Pour couronner le tout, une faible lumière parvient jusqu’à nous, en passant par les quelques endroits translucides qui ornent le plafond. "Whaou…
- J’en perds mes mots, ajoute Tifa.
- J’allais le dire…
- Tss, ‘pas possible Phobias. Tu parles déjà trop peu ! me rétorque Lana.
- Bon, bah, je ne sais pas moi, hésite-je. Cet endroit est magnifique, ça te va ?
- Tout de suite, l’autre… répond-t-elle.
- J’en aurais presque envie d’y toucher, lui concède.
- Tant que je trouve de quoi faire, j’n’vois pas pourquoi je t’en interdirais ! m’avoue Lana. Je suppose que c’est aussi votre intention, maître ?
- Seigneur Tifa ?
- Euh, pardon. Une absence, nous précise-t-elle.
- Vous perdiez vraiment les mots de la bouche ! complète Lana.
- Non, rien à voir, mais bon... Alors ? Tu penses trouver ton bonheur ? change de sujet Tifa.
- Y’en a tellement que je me sentirais mal à l’aise, d’être la seule à piller cet endroit, lui dis Lana.
- Je ne vais pas me gêner, alors ! ajoute-je.
- Priorité à Lana. Mais après, quartier libre. Que la chasse soit bonne !" Nous nous dispersons, à la recherche d’éventuels cristaux. Comme tout Sith qui se respecte le sait, il n’existe pas de cristaux naturellement rouges. Les cristaux rouges sont issus de modification sur un cristal existant. Bref, un Sith se doit de le façonner lui-même. La grotte semble pleine de gisement translucide, plus ou moins purs, et quelques-uns colorés. Bleus pour la plupart, et vert pour le reste, au premier coup d’œil. "Y a-t-il un rapport entre la couleur et la rareté des cristaux, maître Tifa ?
- Oui, plus ou moins. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il n’existe pas un cristal bleu, ou un cristal vert. Chaque cristal fait sa propre lumière. Si on pouvait les comparer avec un regard particulièrement affuté – du genre, hors de portée des humains – on constaterait des différences dans le moindre sabre. Mais pour faire général, en classifiant dans les grandes couleurs, il faut admettre que le bleu est le plus présent. On raconte que le premier cristal vert était vu comme une bénédiction, et fut donné au plus sage des Jedi – enfin, c’est ce qu’on apprend à l’académie. Je n’ai consulté aucune archive pouvant certifier ces légendes – pour qu’il les guide. Par la suite des cristaux jaunes, déjà bien rares, sont entrés dans le marché des cristaux, la plupart n’étant pas utilisé pour des sabres lasers.
- Et les cristaux violets ?
- Oùla… c’est méga-rare, à la base ! m’avoue Tifa. Pour être exacte, il y aurait deux cristaux violets, les modifiés et les originaux. Les premiers sont issus de la manufacture de cristaux, à partir de cristaux bleus. Les seconds, sont trouvés à l’état naturels – comme celui que je tiens, là – mais sont d’une rareté sans précédent.
- Vous avez un cristal violet ?!
- Non… c’est juste que celui que je viens de trouver est naturel. Sans couleur, il peut cependant intensifier la lame.
- Et argenté ?
- Les couleurs métalliques, argentés, dorés, ou encore bronze, sont des cas particuliers des cristaux jaune, orange et blanc. Voire cyan, plutôt.
- Des dérivés ?
- D’une certaine façon. Les cristaux naturels n’émettant jamais la même lumière, certaines déviances sont plus marquées, comme c’est le cas avec des cristaux cyans, particulièrement puissants, et des cristaux bronze, doré et argenté.
- Et blanc ?
- Ceux de Kiràly sont les premiers que je vois. Il doit s’agir d’un cristal argenté dérivé, encore une fois.
- Ce qui en ferait une déviation du cyan, et du bleu à l’origine ?
- En gros. De même, on parle de certains cristaux viridiens, qui sont une dérivation du vert.
- Vous avez déjà vu des cristaux noirs ?
- Et bien… par définition, une lumière ne peut être noire, donc, je te dirais non. Mais, il doit bien exister un moyen d’avoir une lame qui s’y ressemble le plus. Pourquoi, tu en as vu, toi ?
- Juste une histoire, d’un cristal dangereux ne serait-ce que de vue, tel sa puissance serait grande. Le même effet qu’une lumière trop intense, mais dans le sens contraire.
- Je vois qu’on invente des belles légendes, chez les Orrodia…
- Difficile de les vérifier quand on a quatre ans." Alors que nos recherches n’avance qu’à petits pas –c’est à dire trois cristaux potentiellement intéressant dans les mains de Tifa, et aucun pour moi– Lana s’écrie de joie vers l’autre bout de la grotte. Nous la rejoignons et découvrons son butin : "Ils ne sont pas beaux ?
- Bah… euh… personnellement, y’a pas un seul qui m’a intéressé, donc…
- Non, ils ne le sont pas, l’infirme Tifa. Si tu veux un sabre du tonnerre, il faut que tu trouves des cristaux puissants, des vrais !
- Rôôôôh… regardez celui-là ! Il a l’air cool, au moins, non ?
- Mmmh… j’aime bien sa forme. Bleu bien foncé. Son reflet est intrigant. Je suis bien d’accord avec toi, lui avoue-je.
- Dis-toi que tu dois en trouver des similaires, ma p’tite, lui averti Tifa.
- Ça va être galère…
- C’est pas donné à tout l’monde d’avoir un sabre génial…" Sur ces paroles de Tifa, nous retournons cette dernière et moi, discuter vers le fond de la grotte.

Alors que mes doigts touchent quelque chose à la forme intéressante, j’interroge mon maître : "Vous avez eu un rêve, n’est-ce pas ?
- Plein, comme tout le monde.
- Je veux dire, lors de l’inconscience suite à notre défaite face à Kiràly.
- Euh… pourquoi ?
- Ce rêve-là semblait plus vrai que les autres, non ?
- Si tu veux me faire croire à un rêve prémonitoire, sache que même toi, c’était après plusieurs jours.
- Non, pas la première défaite. La seconde. Vous avez vu quelque chose que vous pensiez ne jamais voir ?
- Bonne question. Oui. Je n’avais jamais vu un truc pareil, mais…
- Vous avez parlé à Luraë ?
- Qui ça ?
- J’en conclu que non… vous avez vu quoi précisément ?
- Un genre de situation, plutôt embêtante. Je me souviens que Kiràly était de notre côté, et qu’on affrontait des Jedi. Neufs, pour être exact.
- Les autres des Mains de Force ?
- Non, d’autres. Mais rien qu’être à côté de Kiràly, c’est…
- Génial !
- Enrageant au plus haut point !
- Pardon.
- Pas grave. En même temps, s’il rejoint la cause de l’Empire, la République est dans la merde.
- Vous pensez que Lana a vu quelque chose ?
- Un autre rêve, elle aussi ? Pourquoi pas… Je suppose que c’est aussi ton cas, alors ?
- Disons qu’il était si particulier… c’est pourquoi je dois me séparer de vous temporairement, en fait. J’ai des choses à vérifier – et des conneries à réparer – si vous voyez ce que je peux sous-entendre. Oh !" Je sors ma main des débris, et amène à la lumière une pierre translucide d’une grande pureté, dont les formes rappellent inexplicablement l’harmonie. "Puissant, y’a pas à dire. Le genre de cristal qu’il faut pour Lana, commente Tifa.
- Beuh… je pensais le prendre pour moi.
- ‘faut voir avec l’intéressée."

Après un long périple où Tifa a ramassé un total de quinze cristaux – dont une dizaine minimum qui seront revendus – alors que je n’en ai que deux, Lana s’amène avec le nombre hallucinant de quarante-trois gemmes. "Bah ? Où est le problème ?" nous rétorque-t-elle. J’en vois pas, mais bon. Je conserve les deux miens dans ma sacoche, de même que Tifa, qui compte en vendre pour les plus faibles, et après examination de son nouveau sabre. Nous assistons alors à la nouvelle que nous annonce Lana : "Je veux les fusionner.
- Quoi ?
- T’as pas froid aux yeux, ma grande, commente Tifa.
- Bah, si on prend tous ces cristaux, ils ont chacun un truc de bien, et le reste est moyen. Si j’arrive à en tirer le meilleur de chacun, en les unissant, et bien… ça fera un truc du tonnerre ! nous assure-t-elle.
- Si tu le dis. J’veux bien t’aider, mais je ne garanti rien, moi ! proteste-je.
- As-tu la moindre idée de la façon dont tu vas t’y prendre ? s’intéresse Tifa.
- Vous avez des sabres lasers ? On va les faire fondre avec cette chaleur. J’utiliserais la Force pour le façonner, et une fois le tout bien concentré, je sortirai un cristal Made By Lana ! C’est pas la classe ?
- Et bien… en cuisine !" ordonne notre maître. Nous sortons donc de la grotte, pour rejoindre le Fureur.

Alors que Lana pose des questions à tout va à son maître, Tifa se tâche d’apporter les quelques réponses, et paradoxalement, de suivre les indications de son apprenti –après tout, un sabre, c’est bien quelque chose de personnel– alors que je passe mon temps à vaquer aux ordres des filles. Je récupère du rab de cortose, à la demande de Lana, et à l’aide de mon sabre blanc, je le modèle dans le but de faire un récipient résistant à la chaleur des autres sabres. Grâce à la Force, Lana et moi lui donnons la forme voulue, et le réceptacle est prêt. Par la suite, Lana s’entoure d’un anneau stellaire de roche, composé des cristaux qu’elle a récupérés. Tifa allume alors son sabre, et le plante dans la marmite, la chauffant immédiatement, sans pour autant la faire fondre. De même, je couple cet acte de mon sabre rouge, pour intensifier la fusion. Notre guerrière plonge donc un de ses cristaux à l’intérieur des faisceaux rouges. La pierre s’illumine, et, au milieu des étincelles, se liquéfie. Lana y envoie par la Force un second caillou, et le liquide qu’il forme s’unit avec le premier.

Prenant deux gemmes dans les doigts, elle les rapproche ensuite, sous la chaleur du sabre de Tifa, pour ensuite les manipuler, et créer un ruban de lave entre les deux roches. Avec ce ruban lavique, et attrape environ cinq cristaux qui passaient par là autour d’elle, et elle les repli les uns vers les autres. Grâce à la Force, elle enchaîne les formes diverses et variées avec la mixture, rajoutant de temps en temps un cristal pour raviver la couleur.

Conservant cet amas au-dessus de la jatte de cortose, elle s’en prend à la mixture liquide qui y gît, en y mixant d’autres pierres récoltées. Sans jamais les toucher, elle touille les grumeaux pour tenter d’obtenir une pâte homogène. Telle la lueur qui se reflète dans ses yeux, Lana éclaire son objectif au fur et à mesure de la conception. D’une montée conique, elle fait se rejoindre le liquide cristallin avec l’amas chaotique de gemmes qui lévite au-dessus. Tifa et moi redressons nos sabres laser pour augmenter la chaleur du mélange à présent en hauteur.

Lana y lance enfin toutes ses trouvailles, créant un agrégat indescriptible de pierres et de liquide en fusion. Des bulles explosent à la surface de la sphère, tel un soleil bouillant, mais rien ne semble déconcentrer Lana. La passion illuminant son regard, elle guide la réaction chimique telle une déesse guide son peuple. Elle saisi par la Force son mélange, et commence à le torturer, le retourner, le compresser, le faire passer dans le moule de cortose, le lisser… bref tout un tas d’étapes aux effets visuels forts attrayant. Nous tentons de conserver nos sabres dans la même position, et Lana fait passer sa mixture là où elle le désire, pour créer ce dont son esprit s’est bâti : un cristal bien personnel.

Elle commence enfin à se débarrasser des fragments inutiles : telles des vagues de flammes, Lana évide sa sphère avec une houle de Force à la surface de son projet. Puis elle laisse tomber les rebuts dans le moule de cortose, avant de reprendre les tiraillements sur la structure principale. Elle me demande d’allumer mon nouveau sabre laser, et de le planter dans la boule de pierre en fusion. Je m’exécute, et commence à inonder de chaleur sa construction. Des débris chutent dans le bol, et Lana accroît la vitesse de ses manipulations sur les cristaux. Les mouvements deviennent de plus en plus intenses, son regard de plus en plus déterminé, et sa sphère de plus en plus concentrée. À grandes vagues de Force, Lana taille l’amas et sélectionne le meilleur, le cœur, pour finir avec un fragment lumineux de la taille d’un poing fermé. Nous retirons nos lames de lumière sous ordre de Dark Lana, pour la laisser aiguiser son produit à elle seule. En rassemblant ses mains, elle extrait une petite pierre dont une intense lueur chaude jaillit. Oubliant le reste, elle se focalise sur son trésor : un cristal taillé sur mesure pour rentrer dans son sabre. Tifa l’interrompt alors : "C’est le moment de faire de ce cristal, le tiens !
- Quoi ?
- Insères-y ton âme ! Fais-lui ressentir qui tu es ! Et il te protègera toujours par la suite, lui explique Tifa.
- Je vais essayer !" Elle agit alors comme un demeuré : elle saisit son produit à mains nues ! Mais alors que j’aurais cru la voir se brûler, elle s’immunise de la chaleur par une membrane de Force, et malaxe sa gemme dans ses mains. Puis, Lana se tourne vers son sabre laser, et l’assemble devant nous, en complétant par son tout nouveau cristal, qui a pris le temps de refroidir entretemps. Vient alors l’instant de vérité : elle allume son arme, qui illumine le Fureur de sa bordure rouge sang, et le lance sur mon sabre blanc. Le résultat est clair : il ne bronche pas. Conclusion : Lana est ravie au plus haut point, et nous remercie du plus profond de… euh, ça ne le fait p’t’être pas, donc je vais me taire…

Alors que nous commençons à ranger le petit bazar qui s’amoncèle dans le Fureur, Lana reçoit une communication sur son holotransmetteur. Ou presque : "Mais… si c’est pas mon holotransmetteur, qu’est-ce qui a pu faire ce bruit ?!
- J’en sais rien, mais moi, il ne fait pas ce bruit-là, se défend Tifa.
- De toute façon, personne ne m’appelle. Donc ça ne peut pas être moi, proteste-je.
- Hé, attendez ! C’est pas mon communicateur… c’est le collier !!! réalise soudain Lana lorsqu’elle le sort de sa poche.
- Je croyais t’avoir dit de le détruire ! lui reproche Tifa.
- ‘Pas envie !
- C’est pas la question ! les interromps-je. Il sert à quoi, ce truc ?
- Bah… normalement, il y a deux têtes dessus, et des coordonnées. Là, j’ai un autre bip, qui…
- Te dit d’aller de faire foutre ! la coupe Tifa. Brise-moi ça !
- Non… de venir, la corrige-t-elle. Pas loin, en plus. Vers l’ancienne académie Jedi.
- Mmmh… quand ?
- La seule réponse que j’ai, c’est bip, alors…
- Ça veut dire maintenant" précise Tifa, dans un sourire machiavélique.

Alors que Lana contemple son nouveau sabre, j’incère dans mes deux manches les cristaux qui me semblant intéressant, pour booster ceux qui y sont déjà présent. Tifa, elle, examine ceux de son nouveau sabre, et constate que seuls deux ramassés peuvent véritablement faire office de soutien aux cristaux originaux. Elle vendra donc les treize autres, qui n’ont que peu de valeur, pour des Sith expérimentés tels que nous. Enfin prêt, les adeptes de la Force entière que nous sommes avons enfin l’artillerie lourde des combats. Et en plus, Lana a quelque chose à faire…

 

Fin du chapitre 4


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