Medieval Engineers : accès anticipé
Marre de construire des stations spatiales dans Space Engineers ? Les petits gars de chez Keen Software ont une belle alternative à vous proposer : lâcher votre combinaison d'astronaute et votre vaisseau, contre une armure brillante et un château. L'idée vous séduit ? Ça tombe bien, c'est exactement ce que vous propose Medieval Engineers, leur nouveau jeu, disponible en accès anticipé depuis le 19 février dernier.
L'exercice est assez périlleux pour le studio tchèque, puisque ce dernier doit désormais gérer 2 projets à la fois. Le premier, c'est Space Engineers, le jeu est disponible depuis plus d'un an, mais reste en accès anticipé et continue de recevoir des patchs semaine après semaine, pour le plus grand plaisir des fans, dont le nombre ne cesse de croître d'après les statistiques Steam. Le second, c'est celui auquel on s'intéresse aujourd'hui, le fameux Medieval Engineers. Pour être tout à fait franc, il s'agit d'une transposition de la recette qui a fait le succès du bac à sable spatial, ce qui n'est pas un mal quand on y pense, la formule employée par le jeu est très bonne, la voir répliquer par les développeurs dans un univers différent n'est donc pas si choquant que ça.
En l'état, il ne faut pas attendre grand chose de ce Medieval Engineers. Pas que le jeu soit mauvais, loin de là (j'y passe 2-3 heures chaque jour...), mais le contenu est relativement faible. Un seul mode de jeu est présent pour le moment, le mode Créatif, et le multijoueur n'ayant pas encore été implémenté, on doit s'amuser seul. Ce qui peut être assez rebutant pour un titre du genre. Pas d'inquiétude, ça arrivera normalement assez vite (il suffit de voir le trailer). On a le choix entre plusieurs mondes lors de la création de la partie, les cartes de base, ou les mondes crées par la communauté, qui fait déjà preuve d'un certain talent... en témoigne la carte "Gouffre de Helm", recréée par un joueur, qui est impressionnante.
Une fois le monde créé, ou chargé, c'est à vous de continuer/créer votre monde parfait. On a un petit tutoriel qui explique les commandes de base et celles plus avancées. Il faudra un certain temps d'adaptation, tout comme son aîné, Medieval Engineers n'est pas le titre le plus ergonomique du monde, une bonne partie des touches du clavier propose une interaction bien spécifique avec l'avatar ou l'environnement, et même après une vingtaine d'heures de jeu, je n'arrive toujours pas à me souvenir de chaque commande. Heureusement, on peut accéder au manuel à tout moment, pour une piqûre de rappel bien utile. Après avoir pris en main l'avatar, on peut commencer à bâtir. Maison en bois, château, terraforming, ou construire une catapulte... le choix est vaste, et les moddeurs proposent déjà pas mal d'outils pour enrichir l'expérience de jeu via le workshop. Sympa, mais je vous recommande vivement de prendre en main les blocs de bases avant d'aller en ajouter d'autres, plus complexes, et parfois buggés. Mon jeu a crashé plusieurs fois à cause des blocs provenant du workshop.
En parlant de construction, le titre propose plusieurs modes, le mode basique, qui quadrille le monde, et on pose ses blocs comme on le fait sur un Minecraft. Pour les plus courageux, il y a un mode dynamique, qui autorise de poser les blocs n'importe où, c'est le mode qu'on utilisera le plus souvent, une fois qu'on aura dompté la physique du jeu, qui en fera rager plus d'un au début ! Car oui, le jeu gère déjà la physique de fort belle manière, si c'est trop lourd, ça s'effondre, si on essaye de forcer la pose d'un bloc alors qu'un autre est déjà là, ça casse, etc... on ressentira la physique surtout lors de la construction de catapultes ou autre pont levis, ou lors d'un assaut de château, c'est impressionnant, et on se demande jusqu'où les développeurs iront... En effet, ces derniers vont ajouter énormément d'éléments "physiques" : forces des cordes, probable gestion des fluides, etc... on a hâte ! Petit point sympathique au passage : si vous n'arrivez pas à gérer l'intégrité physique de vos bâtiments au début, vous pouvez le désactiver. J'ai personnellement utilisé cette fonction pour commencer, après avoir vu mes constructions s'effondrer lamentablement l'une après l'autre, et ce une bonne demi-douzaine de fois ! Il y a pas mal de possibilités déjà... Les plus doués s'amuseront avec des projets fous, comme la reproduction de Camaaloth ou la muraille de Chine, tandis que d'autres, comme moi, seront ravis d'avoir bâti une maison qui tient debout. Oui, il m'en faut peu pour être heureux.
Techniquement, le jeu ne s'en tire pas trop mal. Il est loin d'être abouti, et diverses améliorations graphiques sont à venir avec les prochains patchs, mais il arrive toutefois à dégager un certain charme, ses plaines verdoyantes, qu'on peut modeler à sa guise, apaisent, et la musique en fond est elle aussi très agréable à écouter lors de nos constructions. Comme dit au-dessus, mention spéciale au moteur, qui impressionne grâce à sa physique. Medieval Engineers n'est pas trop gourmand par ailleurs, il tourne sur des configurations relativement modestes... attention toutefois, les puces graphiques (souvent présentes dans les PC portables) ne sont pas gérées par le jeu à l'heure actuelle, ce qui rend l'expérience assez déplaisante.
Disponible pour moins de 20€, Medieval Engineers est un titre que je ne peux que recommander si vous aimez les jeux de types Bac à sable et l'époque médiévale. C'est très propre, on peut déjà faire de très belles choses et les patchs déjà parus rajoutent pas mal de choses (le dernier patch a ajouté des barbares qui vont tenter de détruire une statue à votre effigie... bon, ils ne sont pas très futés de ce que j'ai pu voir, mais ça va évoluer rapidement). Il faut cependant faire preuve de pas mal de patience au début, le titre hérite des mêmes défauts que Space Engineers au niveau de l'ergonomie, ce qui rend les premières heures assez fastidieuses. Enfin, si vous espériez profiter du titre avec des amis, il faudra encore attendre pour voir arriver un mode multijoueur. Vu que des 4-packs sont vendus sur la boutique Steam, ce n'est qu'une question de semaines.