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Rue Valley – Une boucle sans fin très verbeuse

Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, PS5, Xbox Series, Nintendo Switch
Genre : Aventure / Point'n'click
Prix conseillé : 29,99€
Date de sortie : 11 novembre 2025
Studio / Editeur : Emotion Spark Studio / Owlcat Games
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !

Rue Valley est un jeu d'aventure narratif isométrique disponible depuis quelques jours sur nos plateformes. On y incarne Eugene, un homme déprimé qui se retrouve piégé dans une boucle temporelle à Rue Valley, où il doit interagir avec une galerie de personnages excentriques pour briser la boucle, tout en affrontant ses tourments mentaux qu'on comprend et défait à mesure que le cycle se répète. Souvent comparé à Disco Elysium (et faisant un peu penser à Deathloop avec ce principe de boucle), et tentant de l'égaler, le jeu peine toutefois à captiver, en dépit de son esthétique BD charmante.


Le cœur du jeu repose sur une boucle temporelle de 47 minutes (pas du temps réel, le temps passe à chaque action réalisée), chaque interaction stocke des souvenirs dans une carte mentale, sur lesquels on peut revenir et opérer des actions qui seront influées par notre caractère qu'on définit lors du démarrage de la partie, en assignant des points de caractères (introverti, impulsif, etc.). Ces actions vont permettre de faire différentes actions, jouer avec les dialogues, influencer les PNJ, débloquer des états farfelus (être ivre vous rendra extraverti par exemple). Sur le principe, c'est séduisant, mais en pratique, ça s'avère frustrant : on perd vite nos capacités d'interaction parce que le personnage se "fatigue", forçant régulièrement le joueur à accomplir des actions rendant quelques points, et obligeant à revoir des événements déjà vus via des cutscenes qui vont rogner sur le temps disponible. De plus, hormis pour les simili jets de dés, la personnalité qu'on choisit en début de jeu ne semble pas avoir d'impact réel sur l'aventure, tentant vainement de masquer un jeu qui se veut extrêmement linéaire et assez redondant. La boucle temporelle, métaphore astucieuse de la condition de notre personnage en dépression, rend l'aventure plus irritante que gratifiante. Et à mesure qu'on sort Eugene de cela, on s'enfonce nous, joueur, dans un certain marasme.

A côté de cela, et comme dit en préambule, Rue Valley est un jeu très verbeux : des monologues internes, des dialogues réguliers, des descriptions de scènes… On va passer des heures à lire et aborder des thèmes assez lourds (la dépression, les traumas…). Eugene apparaît au départ comme un être assez fade, voire même désagréable (résultant de mes choix de départ ici), à l'inverse des protagonistes que l'on rencontre, qui sont eux hauts en couleurs et dynamisent l'aventure, tout en ayant des secrets touchants qu'on découvrira à mesure des runs. Malheureusement, c'est presque plus intéressant de s'intéresser aux personnages secondaires qu'à Eugene : son histoire manque d'intérêt, malgré plusieurs embranchements possibles. N'est pas Disco Elyseum qui veut. Reste à mentionner la localisation française, qui a bénéficié d'un soin tout particulier. Plus qu'une traduction, on a droit à une vraie adaptation !

Sur PS5, pas trop de soucis à signaler. Le jeu tourne proprement, même si par défaut, le texte est un peu trop petit pour pouvoir être lu correctement pour peu que vous jouiez un peu loin de votre écran ! Point'n'click oblige, les déplacements (surtout entre les différents lieux) sont un peu moins fluides, manquant parfois de précision et demandant à ce qu'on répète 2-3 fois l'action pour qu'elle soit prise en compte. Pour une raison que j'ignore, parfois, l'audio du jeu saute quelques secondes. Rien qui ne puisse être corrigé, mais il me paraît important de le mentionner.

Points forts Points faibles
La boucle temporelle, intéressante sur le papier... … mais rapidement frustrante après quelques cycles
Une écriture globalement soignée, et une localisation qui l'est tout autant Un peu moins intuitif à la manette
Thèmes forts abordés Eugene moins intéressant que ses comparses

En dépit d'un synopsis intéressant, de son esthétique chiadée et de quelques fulgurances en terme d'écriture, Rue Valley n'est pas parvenu à me captiver, sa boucle de gameplay séduisante de prime abord s'avère assez pénible après quelques cycles, surtout quand on va répéter les actions de nombreuses fois juste pour glaner un point d'inspiration. A réserver à ceux qui privilégient l'écriture et qui sont prêts à passer outre sa boucle de gameplay moyenne.



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