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Keeper – Le phare de Xbox !

Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC et Xbox Series
Genre : Aventure / Puzzle
Prix conseillé : 29,99€
Date de sortie : 17 octobre 2025
Studio / Editeur : Double Fine Productions / Xbox Game Studios
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !

Depuis la parution de Psychonauts 2 en 2021, Double Fine Productions s'était fait plutôt discret, jusqu'à l'annonce surprise de Keeper, un jeu curieux où l'on incarne un … phare. Pas bien passionnant à première vue, sauf que ce dernier dispose de petites pattes et décide de quitter sa falaise pour partir à l'aventure en compagnie d'un oiseau disposant de quelques pouvoirs qui s'avéreront bien pratiques durant leur épopée.


Et pourtant, ce qui commence comme une prémisse absurde, un phare anthropomorphe et son acolyte aviaire explorant un monde post-humanité regorgeant de flore et de faune surréaliste, se révèle être une odyssée contemplative et visuellement envoûtante. Keeper est le premier projet majeur de Double Fine depuis son acquisition par Microsoft. Loin du blockbuster frénétique, il s'agit d'une aventure minimaliste, un puzzle-platformer atmosphérique qui puise dans l'héritage riche et expérimental du studio pour méditer sur la régénération de la nature après le passage de l'Homme. Sans un seul mot de dialogue, le jeu s'appuie sur une narration muette, portée par des animations expressives des protagonistes et une bande-son envoûtante, évoquant Journey, en un peu moins épurée.

Keeper captive par sa direction artistique sans pareille. Imaginez un univers où les falaises érodées se muent en paysages psychédéliques, où des couleurs vives côtoient l'incandescence, en passant par des forêts luminescentes où chaque brin d'herbe est posé finement pour répliquer le naturel bordélique de la flore. Double Fine est d'ordinaire inspiré, ici, il est possédé, surpassant aisément Psychonauts tout en exploitant le potentiel des consoles actuelles pour offrir des ombrages "next-gen" qui viennent sublimer chaque plan. La caméra est aussi géré par le studio, de manière fixe, venant cadrer ces merveilles avec une précision cinématographique. Le stick droit, d'ordinaire alloué à la caméra, sert ici à diriger le faisceau lumineux du phare. C'est ce rayon qui devient votre outil principal : il révèle des chemins cachés, active des mécanismes floraux, fait pousser des plantes miracles, transformant l'exploration en art vivant, avec votre lumière qui flâne pour vivifier la nature environnante. Ajoutez à cela l'oiseau, capable de voler pour actionner des leviers distants ou de plonger dans des zones inaccessibles, et vous obtenez une dynamique duo attachante, où chaque geste exprime une complicité muette qui sert la narration sans qu'un seul mot ne soit prononcé.

Le gameplay, quant à lui, oscille entre plate-formes basiques (on est assez loin de la précédente oeuvre du studio ici) et résolution de puzzles pensés de manières ingénieuses et intégrés avec une subtilité rare. Pas de tutoriels lourds : les mécaniques se déploient naturellement via des interactions environnementales, comme activer une pousse végétale pour créer un pont ou éclairer une créature timide pour la faire coopérer. La curiosité est systématiquement récompensée via des raccourcis secrets qui se révèlent, ou des salles cachées et par des nouvelles mécaniques extrêmement maligne. L'aventure est courte et vous occupera 5 heures, mais ne laisse que peu de temps mort. Tout se fait naturellement, avec des étoiles plein les yeux, et montrent une fois que Double Fine est un studio maître dans l'art de faire rêver et de surprendre.

Gardez toutefois en tête que ce n'est pas Keeper qui contentera les amateurs de puzzles chevronnés. Les énigmes tordues des précédentes productions sont loin ici et manquent de complexité. C'est très linéaire et sans dialogue, on aura donc pas droit aux dialogues très drôles de jeux comme Costume Quest ou Brütal Legend. Keeper se veut comme une expérience, l'envie pour le studio de souffler et de proposer une expérience plus "personnelle" et méditative. En ce sens, c'est une réussite.

Points forts Points faibles
Une œuvre audacieuse Un dernier tiers un peu moins marquant
Une narration muette et un environnement qui fonctionne merveilleusement bien L'absence de dialogue empêche les plumes du studio de briller
Des puzzles originaux... … mais globalement trop simples
Une direction artistique somptueuse !

Comme indiqué dans le titre, Keeper est pour moi tel un phare qui illumine l'obscurité pour Xbox. Une œuvre qui tombe à point nommé dans un moment charnière pour l'éditeur, qui laisse toute liberté à Double Fine d'expérimenter et de prendre des risques avec une fable écologique au style visuel fort. C'était court, reposant, et ça m'a fait rêver. Un véritable coup de cœur.



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