Slay The Princess – The Pristine Cut
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, Mac, Linux, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series et Nintendo Switch
Genre : Visual novel
Prix conseillé : 17,49€
Date de sortie : 24 octobre 2024 / 22 août 2025 en édition physique
Studio / Editeur : Black Tabby Games / Serenity Forge (Tesura Games pour l'Europe)
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
A l'occasion de la sortie physique de l'édition The Pristine Cut de Slay The Princess, l'éditeur a envoyé quelques clés pour que les gamers curieux puissent s'y essayer. Ayant beaucoup entendu parlé de l'œuvre ces dernières années, je me suis dit que c'était le bon moment pour enfin découvrir ce titre, avant le raz-de-marée de la rentrée 2025. Après avoir vu défiler quelques fins (au dénouement plus ou moins joyeux), petit retour sur ce visual-novel très surprenant !
Slay the Princess: The Pristine Cut pose un cadre intrigant et assez éloigné des autres visual-novel que j'ai faits ces dernières années : vous êtes un héros anonyme, guidé par le Narrateur, un être omniscient qui vous ordonne de suivre un chemin dans une forêt obscure jusqu’à une cabane. Au sous-sol de ce bâtiment se trouve une princesse qu'on vous demande simplement de tuer, pour une cause en apparence noble : sauver le monde. Mais ce qui semble être une ouverture classique de conte de fées se transforme rapidement en un labyrinthe narratif complexe, teinté d’horreur psychologique et de réflexions métaphysiques.
Le gameplay repose sur un système de choix qui influence non seulement l’histoire, mais aussi la nature même de la réalité dans laquelle vous évoluez. Chaque décision, comme prendre ou non le couteau sur la table, écouter le Narrateur ou le défier, modifie l’apparence, la personnalité et les motivations de la Princesse, qui se décline en une multitude de formes archétypales, plus innocente ou effrayante selon les choix opérés. Ce mécanisme de boucle temporelle, où chaque mort ou échec vous ramène au début avec de nouvelles perspectives, rappelle forcément des œuvres comme The Stanley Parable ou Doki Doki Litterature Club, mais avec une intensité émotionnelle et une profondeur psychologique portées à un tout autre niveau.
La Pristine Cut renforce cette rejouabilité en introduisant des routes inédites et en étoffant celles existantes, offrant une richesse narrative qui incite à explorer chacune des options s'offrant à nous. L’écriture est bien sûr le pilier de Slay The Princess. Les dialogues, à la fois poétiques et souvent teintés d'humour noir, explorent des thèmes complexes comme la perception, le libre arbitre et la nature de l’amour. Car oui, malgré son titre et ses accents horrifiques, Slay the Princess se présente comme une histoire d’amour qu'on aurait placée sous un filtre horrifique, où chaque interaction avec la Princesse révèle une nouvelle facette de cette relation ambiguë. Les performances vocales, portées par des acteurs talentueux, donnent vie à chaque personnage, du Narrateur autoritaire aux multiples voix intérieures du protagoniste, comme le Paranoïaque, le Rancunier ou le Romantique – qui émergent en fonction de vos choix et enrichissent les échanges internes qui vous assaillent.
Visuellement, le style artistique en dessin à la main est à la fois minimaliste et saisissant. Les illustrations, souvent sombres et évocatrices, renforcent l’atmosphère oppressante, tandis que la bande-son, plutôt subtile en apparence, accompagne parfaitement les moments de tension et d’introspection.
Une ombre au tableau néanmoins : le portage console (du moins PS5) est assez mal fichu. Le menu n'est pas très pratique à naviguer manette en main, les chargements sont longuets (surtout celui où on lance le jeu) et j'ai essuyé 2 crashs en 7 heures de jeu.
Malgré ces petits défauts, Slay the Princess: The Pristine Cut est une réussite éclatante. Son mélange unique d’horreur psychologique, de narration interactive et de réflexions philosophiques en fait un incontournable pour les amateurs de visual novels et de récits audacieux. Avec une durée de vie d’environ 3 heures pour une première boucle, mais des dizaines d’heures pour explorer toutes les ramifications, ce titre offre une rejouabilité exceptionnelle. Il ne se contente pas de raconter une histoire, il vous pousse à questionner vos choix, vos perceptions et même votre rôle en tant que joueur.
Slay the Princess: The Pristine Cut est un visual novel assez unique qui me marquera longtemps, je vais poursuivre les prochains jours pour explorer toutes les fins. Si vous cherchez une expérience narrative qui sort des sentiers battus, pas de doute, c'est le jeu qu'il vous faut, d'autant plus avec l'édition physique qui est disponible en deux éditions (Standard et Special) depuis le 22 août 2025 sur PS5 et Nintendo Switch !