The Alters – Un mix étonnant des genres
Version testée : PS5 Pro
Plates-formes disponibles : PC, PS5, Xbox Series
Genre : Gestion / Survie / Jeu narratif
Prix conseillé : 34,99€
Date de sortie : 13 juin 2025
Studio / Editeur : 11 bit studios
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Dès son annonce, The Alters m'a intrigué. Cette base toute ronde, ses clones (ou alters pour être précis), sa menace qui plane à l'horizon… et son studio, qui s'est illustré sur deux jeux que j'apprécie beaucoup : This War of Mine et Frostpunk. Il a donc assez naturellement rejoint ma liste de souhaits, et il est tout récemment entré dans ma ludothèque grâce à l'envoi généreux d'une clé. J'ai pu passer quelques heures en compagnie des Jan, et je confesse avoir passé un chouette moment sur le jeu, qui n'est pourtant pas des plus gais.
Dès le début, The Alters nous met dans l'ambiance. On vient de débarquer sur une planète après avoir été envoyé en mission par la société pour laquelle on travaille : Ally Corp. Notre héros, Jan, constate avec effroi qu'il est le seul survivant de tout son équipage, les autres ayant péri dans des conditions assez curieuses, tous victimes d'un même dysfonctionnement de leur capsule respective.
Bien qu'éprouvé psychologiquement, on parvient à rejoindre notre base, évitant de justesse une tempête radioactive. Nous voilà à présent seul dans une base à l'arrêt, devant survivre sur une planète inhospitalière et avec une menace qui approche dangereusement. Bien décidé à survivre, on va donc tenter de faire redémarrer notre base mobile, en suivant les conseils de nos supérieurs, qui vont rapidement nous envoyer dehors pour trouver le minerai pour lequel la mission a été engagée : le rapidium.
Sans trop rentrer dans le détail du scénario, que je vous laisse le plaisir de découvrir, le rapidium est un minerai miracle découvert par l'espèce humaine quelques années plus tôt qui permet d'influer sur le temps de développement et d'évolution des cellules. L'entreprise, plus intéressée par le minerai que par Jan, se rend toutefois compte qu'un seul homme ne peut faire tourner une base comme celle-ci et va proposer à Jan de créer des versions alternatives de lui-même, nommés Alters. Grâce à un ordinateur quantique et aux données d'Ally Corp, notre protagoniste peut utiliser des moments clés de sa vie pour créer des branches, faisant naître un Jan alternatif, doté d'autres talents suite à son parcours de vie.
On se retrouve donc avec une base peuplé de "nous", similaires et pourtant si différents, ce qui amène tout un pan de gestion relationnelle passionnant. Chaque Jan a une personnalité un peu distincte, certains sont enclins à aider, d'autres pas, pour des raisons aussi diverses que variées. Il faudra donc composer avec la personnalité de chacun et adapter sa communication face à chaque personnage pour éviter qu'il ne se rebelle. Le fait d'entendre plusieurs personnages parler de leurs mêmes souvenirs ainsi que de leurs différences a quelque chose d'assez grisant, aidé par une écriture encore une fois très fine du studio. Ne vous en faites pas, 11 bit studios reste fidèle à ses habitudes, c'est encore une fois un brin nihiliste.
A cette composante relationnelle s'ajoute tout un pan de gestion et de survie. La base consomme un tas de ressources, son état évolue progressivement, tout comme les besoins que l'on peut avoir en nourriture, entre autres. Il faudra donc bien gérer ses ressources matérielles et humaines pour que tout tourne, en devant composer avec quelques événements aléatoires qui cassent un peu la monotonie de l'exploration. Car oui, une grande partie du jeu se fait en extérieur. Jan devra fréquemment sortir pour récolter des ressources, des minéraux divers, du rapidium et d'autres choses sont à trouver et à ramener à la base.
On devra poser des machines d'extractions, qu'on devra relier à des pylônes, puis s'atteler manuellement à l'extraction afin de pouvoir créer de nouveaux objets, tel que du nécessaire à escalade, permettant d'accéder à des portions bloquées de la carte par défaut. Divers événements peuvent se passer aussi à l'extérieur, donnant parfois lieu à des scènes assez folles. Il faudra aussi surveiller ses différents niveaux d'énergie et d'exposition aux radiations, assez nombreuses sur la planète où l'on a échoué.
Le jeu est morcelé en journée. Jan commence ses journées à heure fixe et les termine à heure variable, même si le jeu nous intime de nous coucher à 20h pour permettre un bon repos du personnage. Fatigué, on se retrouve entravé dans chacune de nos actions qui durent bien plus longtemps. Chaque action nécessite qu'on reste appuyé sur un bouton, ce qui déclenche une chouette animation d'avance rapide, où l'on voit nos actions en accéléré tandis que le temps s'écoule à grande vitesse.
En sus de cela s'ajoute un petit côté gestion de base. On vit dans une espèce de roue géante, sur laquelle on greffe des containers contenant différentes pièces. La cuisine, la salle de communication, l'utérus (oui oui), l'atelier, divers espaces de rangements… On devra agencer tout ça intelligemment et faire grandir cette roue à mesure que l'on progresse dans le jeu, pour accueillir tout nos alters et créer également des éléments plus avancés dans le jeu.
Sur toute la partie gameplay console, j'avoue que j'étais un peu sceptique initialement, mais le studio a réussi à rendre l'expérience parfaitement jouable sur PS5. Les contrôles sont intuitifs et l'aspect gestion parfaitement géré via un quadrillage efficace pour qu'on évite de s'emmêler les pinceaux comme ça peut parfois arriver dans certains portages de jeu de gestion. Je n'ai rencontré aucun bug bloquant durant ma progression, en dehors de quelques soucis de collision. Le titre s'est également montré fluide dans son mode Performance, ne décrochant jamais de ses 60 FPS. Le mode qualité apporte lui une fidélité visuelle accrue via sa résolution augmentée et la gestion des ombres améliorée, mais ça se ressent en terme de fluidité, avec un 30 images/seconde relativement stable mais inconfortable par rapport au mode Performance.
The Alters est une très bonne pioche pour débuter l'été. Certains pourraient lui reprocher de jongler avec différents genres sans jamais trop les exploiter, mais je trouve que c'est ce qui le rend si attachant et permet l'emphase sur le relationnel entre les alters, qui est la grande richisse du titre pour moi. Voir nos alter-ego agir, pouvant être nos meilleurs amis comme nos pires ennemis, c'est quelque chose d'assez unique et l'écriture est suffisamment réussie pour qu'on s'accroche jusqu'à la fin, malgré une exploration que j'ai trouvée un poil trop sommaire.