The Elder Scroll IV: Oblivion Remastered – Un Remaster, vraiment ?
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC, Xbox Series, PS5,
Genre : Jeu de rôle
Prix conseillé : 54.99€ - Standard Edition; 64.99€ - Deluxe
Date de sortie : 22 Avril 2025
Studio / Editeur : Virtuos; Bethesda
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Je m'en souviens très bien. Mon aventure dans l'univers de Bethesda a commencé en 2006 sur ma Xbox 360. Elle a débuté avec Oblivion, un jeu que j'avais acquis dans sa version Collector, avec sa carte, sa pièce. Quand j'en ai eu fini avec le jeu, la boite ne ressemblait plus à rien et j'avais même perdu la pièce.
Mais ce n'était pas grave, parce que ce fut l'une des expériences les plus marquantes de ma vie de gamer.
Un univers complexe, des possibilités infinies, des quêtes secondaires souvent bien plus intéressantes que la quête principale. Ouais. Oblivion, c'était tout simplement l'un de mes jeux préférés.
Alors quand les rumeurs autour de ce Remaster ont commencé à se faire plus persistantes, j'étais à l'affût, prêt à bondir pour y jouer. Et je n'ai pas boudé mon plaisir.
Remake ou Remaster ?
La première chose qui saute aux yeux, avant même d’avoir lancé le jeu, c’est cette appellation : Remaster, pour un titre qui semble pourtant bien plus proche d’un Remake.
Pour clarifier, un remaster, c’est normalement un jeu de génération précédente bénéficiant d’une résolution plus élevée, d’un lifting graphique et de quelques ajustements de gameplay. Et encore, dans les cas les plus généreux.
Alors, en découvrant que les équipes de Virtuos Games (également à l'œuvre sur Metal Gear Solid Delta) ont recréé l’intégralité du jeu sous Unreal Engine 5, difficile de croire à un simple remaster.
Et pourtant, une fois en jeu, passé l’effet waouh, l’évidence s’impose : c’est bien un remaster. Le moteur d’Oblivion reste au cœur de l’expérience. Oui, visuellement, on est aux standards actuels. Oui, de nouvelles animations ont été intégrées. Oui, l’expérience a été (légèrement) corrigée, notamment sur la progression du personnage.
Mais sous ces ajustements, c’est toujours le même Oblivion qu’à l’époque. À tel point que certains bugs de l’époque sont de retour dans cette version ! Et en parlant de bugs, quelques nouveautés aussi. Impossible, au début de l’aventure, de créer une sauvegarde, obligeant à refaire le prologue plusieurs fois. Le pare-feu de Windows 11 bloquait l’écriture de données. À Kvatch, Savlian Matius est resté figé, empêchant toute progression de la quête. Les habitué·es des productions Bethesda ne seront pas dépaysé·es !
Une aventure épique
L’histoire commence de façon très classique. Après la création de personnage, l’aventure débute… en prison (quelle surprise !). Tandis qu’une conversation s’engage avec un autre détenu, l’empereur Uriel Septim entre dans la cellule, accompagné de ses gardes. Le vieil empereur fuit l’Aube Mystique, une secte d’assassins à la solde de Mehrunes Dagon, prince Daedra et antagoniste principal de l’histoire. Il cherche à emprunter un passage secret situé dans la cellule. Quelle coïncidence !
Il se tourne alors vers l’avatar du joueur : ce visage lui est apparu en rêve. Il est convaincu que le destin du personnage est lié au sien… et à celui de Cyrodiil. C’est peut-être une lubie de vieux monarque, mais ça fait son petit effet.
Malheureusement pour lui, l’escapade tourne court : il est lâchement assassiné par l’Aube Mystique, sous les yeux impuissants de l’avatar. Techniquement, il aurait pu être sauvé, mais la scène est scriptée. Un rappel que le jeu date de 2006.
Avant de mourir, l’empereur confie son amulette et une mission : retrouver "Jauffre". Une fois sorti des égouts, la liberté totale s’offre au joueur.
Un monde merveilleux, plein de possibilités
Les premiers objectifs sont clairs, mais la liberté de les ignorer est totale. Cyrodiil, cœur de l’Empire, regorge de châteaux en ruines, cavernes, grottes et ruines dwemer à explorer. De nombreuses factions proposent leurs propres suites de quêtes : la guilde des guerriers, celle des mages, les voleurs ou encore la Confrérie noire (la préférée ici). D’autres factions, parfois liées aux DLC inclus dans ce remaster, attendent également.
Mieux vaut ne pas se précipiter sur la quête principale, tant il y a à faire !
Graphiquement, c’est un plaisir : textures, lumières… Cyrodiil n’a jamais été aussi belle. Mention spéciale aux portails d’Oblivion, enfin crédibles.
Même si les animations ont été retravaillées, les personnages restent rigides, comme à l’époque. La direction artistique semble légèrement moins féerique, avec des couleurs plus réalistes.
La bande-son, signée Jeremy Soule, reste inchangée — et ce n’est pas un mal. Elle était déjà parfaite.
Des mécaniques datées
Les donjons finissent par tous se ressembler, comme autrefois. Côté gameplay, peu de changements : la possibilité de sprinter a été ajoutée (enfin !), et le passage de niveau adopte une logique façon Skyrim, avec des attributs à répartir.
Les combats, eux, restent peu enthousiasmants. Quelques efforts sont visibles, mais l’ensemble reste mollasson. L’intelligence artificielle, totalement à la ramasse, n’aide en rien. Clairement, le combat n’a jamais été la force de la série. Déjà datés en 2006, ils le sont encore plus face aux productions récentes — Skyrim et Starfield compris.
L’interface a été revue : boussole, raccourcis plus intuitifs… Des améliorations de confort, certes.
Mais l’inventaire reste un enfer : toujours aussi mal pensé, difficile d’y retrouver ses objets. Bethesda persiste dans cette mauvaise habitude.
Ce remaster s’adresse clairement à celles et ceux qui ont découvert Oblivion à sa sortie. Tout ce qui faisait son charme… et ses défauts… est bien présent. C'est plus beau, indéniablement, mais toujours aussi rigide dans son gameplay et sa structure. Difficile, dans ces conditions, de le recommander à une personne découvrant le jeu aujourd’hui. Pour les nostalgiques en revanche, le plaisir est intact.