Blue Prince – Un héritage qui se mérite !
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, Xbox Series et PS5
Genre : Puzzle-Game
Prix conseillé : 29,99€
Date de sortie : 10 avril 2025
Studio / Editeur : Dogubomb / Raw Fury
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Blue Prince par-ci, Blue Prince par-là… Si vous écumez un peu la presse et les réseaux sociaux, vous avez dû entendre parler de l'œuvre de Dogubomb Studio, une petite pépite vidéoludique qui vient secouer le genre du puzzle-game comme peu savent le faire. Jouissant de sa disponibilité sur le Xbox Game Pass et le PlayStation Plus, ce titre indépendant a été projeté sur le devant de la scène et marie brillamment réflexion, exploration roguelite et narration cryptique. C'est parti pour une plongée dans une aventure originale : trouver la mystérieuse 46ᵉ pièce d’un manoir qui n’en compte officiellement que 45, pour réclamer l’héritage d’un grand-oncle un peu excentrique.
Le cœur de Blue Prince réside dans son concept unique : le manoir est une toile mouvante, un damier où chaque porte ouverte oblige le joueur à choisir parmi une sélection de 3 pièces. Chaque salle, qu’il s’agisse d’une salle de billard, d’un laboratoire ou d’un abri antiatomique, possède ses propres énigmes, sorties et ressources (clés, gemmes et pas supplémentaires). Cette mécanique, à mi-chemin entre le jeu de plateau et le roguelite, transforme chaque journée en une (re)visite stratégique du manoir, où l’objectif va être de progresser vers l’antichambre, située au nord, tout en évitant les culs-de-sac ou l’épuisement des « pas » (une ressource limitant les déplacements quotidiens et forçant le joueur à entamer une nouvelle journée).
Le caractère procédural du jeu, bien que parfois frustrant en raison de l’aléatoire des pièces proposées, injecte une rejouabilité bienvenue et étrangement pas gênante pour un sou. Chaque nouvelle run, même si elle se solde par un échec, va enrichir la connaissance du joueur, rappelant un certain Outer Wilds, ayant lui aussi marqué son temps. Les synergies entre pièces et objets, comme un indice trouvé dans une salle déverrouillant un coffre ailleurs, tissent un réseau d’énigmes interconnectées qui récompensent l’observation et la persévérance. Rarement le terme "Puzzle game" n'aura aussi bien porté son nom : Blue Prince excelle à créer une dépendance intellectuelle. Les énigmes, variées et ingénieuses, vont de défis logiques à des puzzles narratifs nécessitant de décrypter des phrases, des tableaux ou des objets cryptiques. Prendre des notes devient vite indispensable. Je me suis retrouvé avec la manette en main et le Macbook ouvert à côté pour prendre des notes et gribouiller quelques croquis, chose que je n'avais fait qu'une fois dans ma vie de joueur, avec l'excellent The Witness.
Au-delà des puzzles, le jeu tisse une intrigue autour des secrets du manoir et de ses anciens occupants. Lettres, morceaux de journaux et photographies diverses ajoutent un peu de fond aux différentes vies ayant foulé le sol du manoir. La direction artistique n'est pas en reste, avec son cel-shading du plus bel effet et une bande-son discrète mais amplifiant sans peine l’atmosphère de ce lieu. Seule ombre au tableau : le jeu est uniquement en anglais à l'heure où j'écris ces lignes, et il demande une assez bonne maîtrise de la langue, la faute à de nombreux puzzles reposant sur des jeux de mots ou des textes narratifs légèrement tordus.
Points forts
Points faibles
Il est encore assez tôt dans l'année, pourtant, je pense que Blue Prince va s’imposer sans peine comme une des superbes œuvres de ce cru 2025. Son mélange d’innovation mécanique, de narration cryptique et de défis intellectuels en font une œuvre inoubliable, qui hante mes pensées jours et nuits depuis. Si l'anglais ne vous rebute pas, vous pouvez foncer les yeux fermés… et acheter quelques carnets de notes !
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