L’Amerzone – Le Testament de l’Explorateur – Une magnifique ode au passé
Version testée : PC (Steam)
Plates-formes disponibles : PC (Steam, GOG, EGS), PlayStation 5 et Xbox Series X|S
Genre : Point & Click
Prix conseillé : 39,99€ (édition anniversaire) à 49,99€ (édition Deluxe)
Date de sortie : 24 avril 2025
Studio / Editeur : Microids
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Benoît Sokal était un grand monsieur du jeu vidéo, que j'admire beaucoup. Alors, forcément, quand une de ses œuvres majeures ressort, plus de vingt-cinq ans plus tard (le jeu date de 1999), je ne peux que répondre présente.
On incarne un jeune journaliste, mandaté par sa rédaction pour interviewer Valembois, un vieil homme qui vit en ermite dans son phare en Bretagne. Dans sa jeunesse, ce scientifique a accompli un périlleux voyage dans le très fermé petit pays de l'Amerzone en Amérique Latine. Mais sa réputation de scientifique a malheureusement été mise à mal à son retour, à cause de son obsession pour les mythes de cette contrée, et notamment les légendaires “Grands Oiseaux Blancs”.
Le début du jeu nous amène à récolter les confessions du vieil homme, qui meurt après nous avoir confié son ultime souhait : ramener un œuf qu'il a volé au peuple local jusqu'à l'endroit où il pourra éclore, et rétablir l'équilibre qui a été rompu.
Heureusement, il avait tout prévu, ou presque, étant donné qu'il voulait effectuer ce voyage par lui-même, mais le temps lui a manqué. On se lance donc dans cette quête à bord d'un étrange appareil, l'hydraflot, capable de prendre plusieurs formes (avec le bon programme de chargé) : avion, hélicoptère, navire à voile, barque...
Au fur et à mesure des haltes, dans des endroits plus exotiques les uns que les autres, de la Bretagne à la jungle tropicale, en passant par une île perdue de l'Atlantique, on récupère des disquettes, qu'il avait auparavant envoyées à des amis, contenant les schémas pour modifier notre hydraflot, ainsi que les coordonnées de notre prochaine destination.
Ce faisant, on marche sur les traces de Valemblois, visitant les endroits où il était passé, les gens qu'il avait rencontrés, et les traces encore visibles de son intervention. Il avait été accompagné dans son voyage par plusieurs personnes, qui ont chacune pris des chemins de vie différents. Un côté très nostalgique, souvent, où les erreurs du passé transparaissent, souvent sans beaucoup de mots, un dessin oublié, une maison abandonnée... Le pire est sans doute le jeune garçon qui leur avait servi de guide, et qui est devenu un dictateur aigri qui règne en maître sur le pays.
Les énigmes sont nombreuses, poétiques, souvent intrigantes, sans être insolvables. Ayant joué avant la sortie, je ne pouvais pas compter sur des guides en ligne, et j'ai tout trouvé. À noter que j'ai opté pour le mode voyage avec davantage de documents et d'indications données. J'ai également pu profiter d'indices procurés par mon journal, pour me débloquer lors des deux ou trois fois où je ne comprenais pas ce qui était attendu de moi.
Alors, bien sûr, la durée de vie en est impactée. Comptez environ dix à douze heures pour accomplir la quête principale, et la plupart des collections secondaires. Car, en effet, ont été ajoutés des objectifs à effectuer au fur et à mesure de son voyage, pour récolter davantage d'informations sur les grandes étapes du voyage de Valembois, lieux, évènements ou protagonistes.
Au-delà du scénario conservé, le jeu profite également de nombreuses améliorations pour la qualité de vie. Certaines scènes peuvent être passées en maintenant la souris, comme par exemple l'animation du personnage montant à une échelle ou rentrant dans l'hydraflot. C'est joli, une ou deux fois. Quand on erre à chercher quoi faire, ça devient vite lourd. De même, un système de voyage rapide donne l'accès immédiat à des endroits clés de chaque étape.
J'en ai déjà parlé, mais le journal est aussi ultra bien fait, avec un récapitulatif des objectifs, et des indices de plus en plus précis. En cas de doute, il est possible d'avoir juste une piste très vague, et d'insister si on ne comprend toujours pas, mais ça sans se gâcher le plaisir de jeu.
L'Amerzone reste une magnifique bulle poétique, encore plus belle désormais, grâce aux graphismes qui font honneur à l'imagination de Benoît Sokal. J'ai passé mes séances de jeu à faire des captures d'écran, impressionnée par les paysages, les constructions, les lumières, les ambiances... avec toujours cette vibe Syberia (les deux sont liés).
Et la musique ! J'en parle rarement, car j'ai la mauvaise habitude de jouer sans le son. Mais ici, il en était hors de question. La bande originale, réalisée par Inon et Ori Zur (disponible ici), est envoûtante, s'adaptant parfaitement à cet univers onirique.
Une magnifique aventure, bien trop courte, mais si belle !
- PC (Steam, GOG, EGS)
- PlayStation 5
- Xbox Series X|S