The First Berserker: Khazan – Brutal et jouissif, mais fort classique
Version testée : PS5 Pro
Plates-formes disponibles : PC, PS5 et Xbox Series
Genre : Action-RPG (Souls-like)
Prix conseillé : 59,99€
Date de sortie : 27 mars 2025
Studio / Editeur : Neople / Nexon
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
The First Berserker: Khazan s’inscrit dans la lignée des Souls-like avec une proposition qui ne manque pas d’ambition : offrir une expérience brutale et exigeante tout en ouvrant ses portes à un public plus large grâce à un mode "facile" un peu moins exigeant. Développé par Neople sous l’égide de Nexon, ce titre hardcore action-RPG suit les traces de Khazan, un général déchu en quête de vengeance dans un monde sombre et impitoyable.
Dès les premières minutes, le jeu impose son identité. Les combats sont nerveux, précis et demandent une maîtrise rigoureuse de la gestion de l’endurance, un pilier classique du genre. Les ennemis, même les plus basiques, ne pardonnent pas les erreurs et vous ficheront de sacrés coup de savates. Les boss quant à eux viendront mettre votre patience et votre talent à l'épreuve, nécessitant une lecture précise des patterns et une gestion parfaite de l'esquive et des contres, pour arracher quelques points de vie entre chaque animation des ennemis surdimensionnés. Les systèmes de parades et d’esquives m'ont semblé très proche de Nioh, se voulant à la fois gratifiant et punitif : réussir un "perfect guard" ou un combo dévastateur procure une montée d’adrénaline, mais rater son timing se paie cher en réduisant notre barre d'endurance à peau de chagrin et laissant Khazan vulnérable. Mécaniquement, c'est très solide mêlant violence brute et esthétique soignée, et vous obtenez un titre qui sait captiver visuellement et mécaniquement.
L’innovation la plus marquante (pour moi qui suis hermétique à la difficulté des Souls) reste l’introduction d’un mode "facile", un ajout franchement bienvenu qui devrait trouver grâce aux yeux d'un potentiel nouveau public. Disponible dès le départ si vous échouez trop souvent, ce mode ajuste la difficulté sans trahir l’âme du jeu : les combats restent tendus, les boss conservent leur menace, mais les marges d’erreur s’élargissent. C’est une concession intelligente qui ne dilue pas l’expérience pour les puristes tout en rendant Khazan accessible aux néophytes du genre, souvent rebutés par la courbe d’apprentissage abrupte des Souls-like. Les développeurs ont clairement écouté les critiques et attentes, évitant l’écueil d’un titre élitiste réservé aux seuls vétérans du genre.
Pourtant, tout n’est pas parfait. Si le gameplay brille par sa fluidité et sa profondeur – avec un arbre de compétences étoffé en dépit d'un arsenal assez léger (3 armes uniquement) - il manque parfois d’originalité face à ses aînés. Les similitudes avec Dark Souls ou Nioh sont évidentes, et Khazan peine à se démarquer par une mécanique signature qui le rendrait immédiatement reconnaissable. De plus, certains visuels, comme les effets lumineux lors des combats de boss, peuvent être trop chargés, rendant l’action confuse à des moments clés. Enfin, l’histoire, bien que prometteuse avec son héros torturé et son lore sombre, reste au final en retrait, trop diluée dans une aventure trop longue pour son propre bien. Une crainte est levée toutefois. Je craignais qu'on passe l'entièreté de l'aventure dans les montagnes enneigées. Il n'en est rien au final , même si je dois concéder qu'on est face à un titre qui manque globalement de couleurs et de variétés, peu aidé par un level-design très dirigiste, qui nous fait passer de couloirs en couloirs, proposant parfois une arène qui ne laisse aucun doute au hasard quant à une castagne à venir. Les pièges et autres passages secrets sont également de la partie, pour le meilleur comme pour le pire.
Techniquement parlant, rien à signaler sur PS5 Pro. Le titre est agréable à l'œil (même s'il ne flattera que rarement votre rétine) et ne souffre d'aucun ralentissement, que ce soit en mode Performance ou Qualité. Les temps de chargements entre chaque mort (ce qui arrivera souvent) sont très brefs, heureusement. La partie sonore se défend bien, en tout cas en version anglaise. La localisation est dans l'ensemble très bonne. Musicalement en revanche, ça m'a laissé de marbre.
En somme, The First Berserker: Khazan est un Souls-like qui coche beaucoup de cases : un défi relevé, une esthétique mémorable (quoiqu'un peu grisâtre) et des bastons jouissives. Son mode "facile" est une belle preuve d’adaptabilité, permettant à davantage de joueurs de goûter à son intensité sans sacrifier son essence exigeante (en tout cas, ça m'a bien aidé !). S’il ne révolutionne pas le genre, il s’impose comme une expérience solide et engageante, idéale pour les amateurs de combats brutaux comme pour ceux qui veulent s’initier aux plaisirs masochistes des Souls-like.