Kingdom Come: Delivrance II – Audentes fortuna iuvat
Au moment où j'écris cet article, nous sommes le lundi 6 février midi, j'ai reçu Kingdom Come: Delivrance II le vendredi 3 janvier à 16h12 (en sachant que j'avais un truc de prévu le soir même et que je n'ai pu commencer ma partie que vers 22h). Pourtant, je cumule déjà 24,2 heures de jeu d'après Steam !
Même si vous ôtez les quelques moments où j'ai laissé Kingdom Come: Delivrance II tourner pour des pauses techniques (la sauvegarde n'étant pas possible n'importe où), ces statistiques suffisent à répondre à la question de : est-ce que j'ai aimé ?
Je pourrais m'arrêter d'écrire, mais j'ai tant à dire, même si, pour le moment, l'embargo m'empêche de vous donner mon avis définitif ou une note. De même, mes impressions doivent se limiter au début du jeu, jusqu'à la noce, sans révéler les détails de ce qui se déroule durant l'évènement. Or, ça tombe bien, c'est exactement là où j'en étais hier soir, quand j'ai stoppé ma partie, vers minuit.
D'ailleurs, au passage, dans le guide que j'avais reçu, cette quête était censée être atteinte en 8 à 10 heures, suivant le style de jeu était-il précisé. Je dois être dans la catégorie des lents, donc ! Il faut dire que j'ai accompli presque toutes les quêtes annexes que j'ai pu trouver...
Le début est assez tunnel. Comptez une à deux heures durant lesquelles on incarne brièvement un autre personnage, dans une scène de bataille qui se déroule dans un futur proche (quelques semaines). Avant de revenir à Henry qui part, tout vaillant, avec une escorte et son ami, le noble Hans Capon, délivrer une lettre importante au seigneur local.
La franche camaraderie d'un corps de soldats, des blagues idiotes autour d'un feu de camp, l'envie soudaine de prendre un bain dans un étang, et puis c'est le drame.. Je ne vous en dis pas trop, ce serait dommage de vous en révéler davantage. Beaucoup de cinématiques, avec un côté très film, et de magnifiques prises de vue. Cette fuite de nos deux comparses à travers la forêt... le stress, les bruits, les délires de la blessure. J'ai ressenti les émotions et vibré avec Henry. Puis un moment de calme, dans la chaumière d'une vieille rebouteuse perdue dans la forêt, et l'arrivée dans le bourg local. Après un ultime rebondissement, Hans abandonne Henry (qu'il tient pour responsable de leurs déboires), qui se retrouve alors livré à lui-même, et notre grande quête débute dans ce vaste monde ouvert.
Je vous préparerai pour la levée de l'embargo (le 4 février à 17h) des guides pour vous aider à bien débuter, car j'ai pas mal galéré, essayé et échoué. Oui, KCD2 reste exigeant. Les combats sont sans pitié, les mercenaires agressifs et les quêtes ne se déroulent jamais comme prévu (vous connaissez l'histoire du plan A, B, C...). Les innocents le sont rarement et les apparences trompeuses.
Libre ensuite de dire non, de définir ses limites sur les choses qu'Henry est prêt à faire. À un moment, on m'a commandité un meurtre, et là ça a été la limite à ne pas dépasser. Autrement, la plupart des problèmes se règlent de plusieurs façons : en payant, en embobinant, en frappant, en volant...
La mort est punitive, car on est bien loin des sauvegardes automatiques et continuelles auxquelles beaucoup de jeux nous habituent. En fait, la sauvegarde ne s'effectue qu'à des moments clés des quêtes ou en dormant dans son lit. Autrement, il faut utiliser une potion, le schnaps du sauveur, et donc passer manuellement par le menu. Il est facile de perdre la notion du temps durant ces phases intermédiaires entre deux quêtes, durant ces moments calmes d'exploration, de réparation du matériel, de ramassage de plantes, de création de potions... Il suffit, entre deux courses, de croiser des vilains au détour d'un chemin, pour finir mort sur le bord du fossé, pour tout perdre, et se retrouver une demi-heure avant, à l'autre bout de la carte. Il est beau, le héros !
Frustrant, mais on apprend au bout d'un moment à ne pas trop tenter le diable, à valider une quête au passage, à avaler une petite potion quand les choses s'annoncent tendues, ou à faire un détour par une auberge pour une courte sieste un peu plus tôt que nécessaire.
Beaucoup de choses sont conçues avec intelligence. Le personnage progresse via une foultitude de voies, martiales ou non, qui montent au fur et à mesure de la partie en accomplissant les actions liées, ou grâce à des entraîneurs. Par exemple, si je tape sur des gens avec mon épée, ça sera... épée. Bravo ! Au début, Henry discute avec ses compagnons, autour d'un feu de camp, de ce que chacun a fait la veille. En plus de créer un sentiment de communauté, c'est une manière organique de donner des points d'atouts et un historique au personnage.
De même, l'orientation initiale est donnée par une réponse d'Henry à quelqu'un qui l'interroge sur son rôle : sera-t-il plutôt soldat, conseiller ou éclaireur ? Rien qui ne le cantonne dans une classe, mais c'est bien trouvé.
J'ai aussi apprécié la façon dont les informations sur le premier opus sont distillées. Je ne me rappelais pas bien des évènements du un, très honnêtement. Mais entre quelques blagues des idiots autour du feu de camp, puis de flashbacks engendrés par le délire d'une fièvre, les points importants sont rappelés, sans lourdeur scénaristique. Bravo !
Kingdom Come: Delivrance II conserve cette volonté de coller à la réalité historique, avec un codex rempli d'informations utiles. Alors oui, bien sûr, cela reste un jeu vidéo, qui a pour vocation d'être amusant. Mais j'ai pu apprendre quelques trucs sur cette période, et c'est toujours sympa.
Les quêtes sont variées, allant de la vengeance aux problèmes familiaux, en passant par la traque de braconniers, la peinture d'un animal et une soirée trop arrosée. Autant dire qu'on ne s'ennuie pas dans Kingdom Come: Delivrance II.
Je pense déjà en avoir dit beaucoup. Je l'espère pas trop. Je retourne à mon mariage, et je continue de prendre des captures d'écran de tous les moments où j'ai erré pour vous résumer tout ça. Qui sait, peut-être que ça vous évitera de beaux moments de solitudes. Pauvre Henry !
Je vous donne rendez-vous le 3 février à 17h pour la vraie review du jeu ! Vous pouvez précommander sur toutes les plateformes, y compris sur Gamesplanet, ce qui vous permettra de recevoir une quête bonus exclusive.