The Thaumaturge – Varsovie mon amour
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PS5, Xbox Series et PC
Genre : RPG / Aventure
Prix conseillé : 34,99€
Date de sortie : 4 décembre 2024
Studio / Editeur : Fool's Theory / 11 bit studios
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Disponible sur PC depuis mars dernier, le studio à l'œuvre derrière The Thaumaturge s'est accordé un délai de développement supplémentaire pour porter son titre sur nos consoles. Ce qui nous mène jusqu'à début décembre, après la tornade automnale des sorties vidéoludiques... Si cela lui permet de trouver preneur auprès d'un plus large public, c'est tant mieux, car The Thaumaturge est une œuvre qui le mérite amplement même si, clairement, il n'est pas dénué de défauts.
Commençons par la plus grande force du jeu de Fool's Theory : son histoire. On est plongé dans une intrigue passionnante abordant divers thèmes comme le pouvoir, la corruption, le "racisme" ou encore la rédemption, le tout dans un contexte historique d'une révolution polonaise qui bout dans une Varsovie plus belle que jamais, contrôlée par les Russes. Chaque coin de rue, chaque note de musique, chaque dialogue nous fait nous sentir dans l'époque dépeinte. La bande-son et les effets visuels ne font qu'ajouter à cette immersion, aidée par un doublage anglais de grande qualité, qui respecte le phrasé et la prononciation spécifique des pays d'Europe de l'Est. L'écriture est par ailleurs l'un des grands atouts du jeu, donnant une vraie dimension aux personnages et ajustant les dialogues en fonction de nos choix faits durant certaines quêtes. Dommage toutefois que cet aspect ne soit pas davantage poussé. On sent parfois les limites d'un système pas totalement développé.
Ce sentiment, je l'ai aussi ressenti avec le gameplay de The Thaumaturge, qui propose un système de combat au tour par tour, où l'on contrôle Wiktor mais aussi ses Salutors, des esprits qu'il a su dompter et qui l'accompagnent dans son aventure et dans ses combats. Bien que l'on n'ait pas de "niveau" à proprement parler, on gagnera régulièrement des points de compétences que l'on pourra mettre dans différentes branches pour augmenter nos statistiques et améliorer/débloquer de nouvelles capacités. En combat, ce système ajoute une couche stratégique intéressante, nous forçant à penser à la fois aux compétences de son thaumaturge et aux pouvoirs spécifiques de ses Salutors, qui vont s'enchevêtrer entre les attaques ennemies, et illustrée par une chronologie d'événements présente en haut de l'écran. Si les combats s'avèrent globalement plaisants, il est à noter que leur fréquence peut générer un peu de lassitude, et que j'ai, après quelques heures, activer l'option pour accélérer leur animation. Pour une raison qui m'échappe, et alors que j'ai joué en mode "Histoire" (l'équivalent du mode facile), je me suis pris à certains moments des murs de difficulté, qui m'ont, disons le, emmerdé. Quand on opte pour un mode se concentrant sur l'histoire, on ne s'attend pas forcément à se retrouver bloqué par un combat soudain (uniquement contre des boss cela dit).
Le dernier point qui a gêné mon aventure, c'est l'aspect technique du titre. S'il s'avère beau dans l'ensemble, on sera confronté à quelques soucis qui s'avèrent réguliers. Les ralentissements sont légions, les sauvegardes allant jusqu'à faire freezer le jeu 1 à 2 secondes, la résolution varie soudainement en mode performance sans raison apparente... et j'ai retrouvé par moments des personnages en T-Pose dans la rue. Rien de gênant sur ce dernier, mais c'est curieux. Notons au passage que le jeu ne dispose pas d'une version PS5 Pro… il ne semble d'ailleurs pas du tout utiliser la puissance supplémentaire de la console, comme savent le faire d'autres. Espérons que des patchs viennent améliorer cet aspect.
The Thaumaturge est une expérience qui séduira certainement les amateurs de RPG narratifs et de combats stratégiques. Ses histoires complexes et sa narration sombre et riches offrent une aventure mémorable, bien que non dénuée de défauts. Toutefois, il convient de pointer du doigt les pics de difficulté soudains qui entravent la progression et pourraient exaspérer certains joueurs. L'optimisation est elle aussi largement perfectible. Si l'on fait fi de ces deux soucis, on passera un excellent moment à Varsovie, en compagnie d'un Wiktor extrêmement charismatique.