Ambulance Life: A Paramedic Simulator – Le réalisme de l’urgence
Mi-novembre, pendant deux heures, j'ai eu l'occasion de tester Ambulance Life, sur une pré-version du jeu, plus aboutie que celle découverte à la gamescom (retrouvez mon article ici). À noter qu'il était interdit de capturer quoi que ce soit de la session de jeu, j'ai donc illustré mon article d'images fournies par le studio (même si j'avoue en avoir fait, mais je les garde pour moi !).
Nous incarnons un ambulancier, dans une version alternative de la ville de San Francisco. Dès le tutoriel, je me retrouve plongée dans le grand bain. Je sélectionne rapidement le skin de mon personnage, parmi plusieurs archétypes féminins et masculins. La diversité est assurée, tout le monde devrait s'y retrouver. J'opte pour Natalia Flores (malheureusement, je n'ai pas de captures d'elle dans le kit de presse) !
Natalia Flores est une ambulancière hispanique aussi talentueuse que déterminée, réputée pour son empathie envers les victimes. Plutôt réservée, élevée à la campagne parmi les chevaux, elle veut gagner en confiance, et se donne les moyens d'atteindre ses objectifs.
Je me disais aussi que je m'entendrais bien avec elle ! Je ne sais pas si le choix du personnage influence quoi que ce soit de l'histoire. Honnêtement, j'en doute, mais c'est sympa d'avoir rajouté cette petite biographie.
Ensuite, le tutoriel se déroule. Je monte à bord de mon ambulance, allume les gyrophares, et me précipite vers une urgence que le 911 vient de m'assigner. Elle se situe à quelques centaines de mètres seulement du QG.
Sur place, mon premier cas est assez simple. Une jeune femme a eu un malaise, elle git au sol, appuyée contre sa voiture, ses courses tombées sur le sol à son côté.
La première étape consiste à procéder à l'anamnèse, une série de questions à poser à la victime, à propos de la situation, de ce qu'il s'est passé, et de ses éventuels problèmes médicaux. Il faut ensuite procéder à un premier examen visuel pour identifier de potentielles blessures. Quelques soins de bases sont disponibles, tels que poser un garrot ou une minerve.
À ce moment, je peux aussi observer la scène, et interroger d'éventuels témoins, pour récolter davantage d'informations sur les circonstances du drame.
Une fois assez d'éléments récoltés, il est temps de passer aux choses sérieuses, en allant chercher la civière pour rapatrier ma victime dans la sécurité de l'ambulance, où se trouvent les équipements médicaux.
Pour éviter un mauvais traitement, le jeu me conseille de commencer par poser des appareils de contrôle, pour mesurer les signes vitaux : température, saturation en oxygène, fréquence cardiaque... Je m'exécute bien vite sur la pauvre dame, cobaye de mon inexpérience. En croisant ça avec les informations récoltées et au besoin à un examen corporel plus détaillé, il est temps de poser un diagnostic provisoire depuis sa tablette, le "protocole de la victime". A priori, ce serait juste un "stress extrême".
C'est également sur cet écran que se trouve le manuel, une véritable bible du médecin débutant. Sont détaillés les systèmes de jeu, mais également les procédures médicales, ainsi que des explications sur les valeurs attendues et l'utilité de chaque outil de notre trousse de médecin.
Parmi les actions immédiates disponibles, la possibilité d'appliquer des bandages, pour réduire d'éventuels saignements, et divers médicaments à administrer après avoir posé avant une voie intraveineuse. À chaque fois, c'est l'occasion d'un mini-jeu, avec des QTE pour garantir le succès de l'acte médical. Jusqu'à trois tentatives m'ont à chaque fois été proposées, j'ignore ce qu'il arrive si on rate tout, ça ne m'est jamais arrivé !
Une fois la victime stabilisée, ce qui ne présente pas un grand challenge dans le cas de cette dame, direction l'hôpital. sur la route, pour éviter toute complication, il faut éviter les accrochages, sans pour autant se trainer, car le temps peut manquer pour certains cas graves.
La gestion du trafic s'est bien améliorée depuis la gamescom, avec une meilleure réaction au gyrophare. Les piétons s'enfuient de manière assez cohérente et les véhicules essaient de se garer au mieux pour créer une voie supplémentaire entre eux. J'ai quand même assisté à quelques incohérences, deux véhicules ont "décollé" (sans doute sous la contrainte de la physique) et je me suis fait bloquer pas mal de fois. Ce qui m'a le plus agacée, c'est quand les conducteurs stupides attendent au feu, même si tu es juste derrière eux, sans chercher à avancer d'un pauvre petit mètre pour te laisser le passage.
Mais l'effet de stress est plutôt bien rendu, avec la crainte de se retrouver gêné, et l'obligation de décider vite entre s'engager entre les autres véhicules, tenter de grimper sur le trottoir ou peut-être s'engager sur la voie contraire. J'avoue que j'aime bien conduire comme une psychopathe dans les rues !
J'ai enchaîné deux créneaux horaires de quinze minutes, montant quelques niveaux à mon ambulancière. De nouveaux instruments médicaux se sont débloqués, avec des cas qui se complexifient. Je suis intervenue sur une électrocution avec deux ouvriers blessés, un accident de vélo, une chute...
Le fonctionnement reste similaire : poser les questions, examiner la victime, effectuer les premiers soins dans l'ambulance, puis transporter le patient à l'hôpital dans les meilleurs délais. Mais la monotonie ne s'installe pas. Chaque cas est différent, certains plus graves que d'autres. Un petit bandage, et hop c'est réglé. Pour d'autres, je me suis retrouvée à lutter pour éviter un arrêt cardiaque.
Le pire, ça a certainement été la fin de ma partie, lors d'une gestion de catastrophe (non sans être passée par un code de triche qui m'a débloqué l'intégralité de la progression). Cette intervention d'urgence m'a amenée sur un accident routier, un pont qui s'était écroulé, avec des dizaines de victimes en détresse au milieu des décombres.
Ici, le processus est différent, la première phase consiste à trier, du vert au noir, un aspect assez terrible du travail de médecin en cas d'urgence, et le rappel qu'il n'est pas toujours possible de sauver tout le monde quand le temps, le matériel, les médecins... viennent à manquer.
J'avoue que cette partie a été émotionnellement assez difficile. De devoir donner une étiquette noire à un homme coincé sous une voiture, déjà presque mort même s'il est encore en mesure de répondre à mes quelques questions... Je n'aime pas trop.
Une fois la catégorisation des victimes terminée commence une phase de soin sur quelques victimes sélectionnées par le jeu. J'en avais cinq de mémoire, réparties sur des brancards, dans des chambres de fortunes dans l'hôpital de campagne monté à proximité du drame.
L'objectif est de soigner au mieux ces personnes, pour les stabiliser, avant d'en emmener une à l'hôpital. Une nouvelle fois, j'ai eu un peu de mal. J'ai presque immédiatement perdu une fillette, et je ne me voyais pas comment choisir laquelle embarquer. Je trouve dommage que d'autres médecins n'aident pas, ou qu'il ne soit pas possible de déléguer le transport d'urgence. Histoire de déléguer un peu le stress.
Sans parler que les pathologies étaient graves, et que je me suis retrouvée un peu dépassée par la quantité d'outils mis à ma disposition, n'ayant pas suivi la progression normale d'un joueur, qui n'intervient sur ce type d'urgence qu'après plusieurs heures de jeu à accomplir des interventions classiques et à apprendre comment se servir de l'équipement de l'ambulance.
Mais ma réserve sur les catastrophes est à prendre comme un point positif, l'immersion est au rendez-vous. Même si quelques petits soucis subsistent, des cheveux qui se comportent de manière étrange, ou des collisions entre peau et vêtements... Il est facile de se prendre au jeu, presque trop, et de s'impliquer pour ces victimes, qui me confient leur vie, et me communiquent leur stress, avec des dialogues émouvants entièrement doublés. Arrive aussi ce côté addictif, à enchaîner les shifts, pour sauver des vies !
Points forts
Points faibles
Très immersif et réaliste
Émotionnellement difficile à gérer
Beaucoup de cas différents à gérer
Quelques petits bugs et polishs encore à faire
J'avais bien aimé ma découverte à la gamescom, et je confirme après deux heures de jeu. J'ai passé un excellent moment, même si j'en suis sortie un peu ébranlée par certains moments forts.
Développé par Aesir Interactive, et édité par NACON, ce jeu qui aurait dû sortir en 2024, a été décalé au début de l'année prochaine. Une excellente nouvelle pour cette simulation ultra réaliste qui ne pourra que s'améliorer durant les mois qui lui restent.