Diablo IV : L’enfer est pavé de bonnes intentions
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
Genre : Hack N' Slash, Action-RPG
Prix conseillé : 49,99€
Date de sortie : 6/6/2023
Studio / Editeur : Blizzard Entertainment
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
À l'aube de la sortie de la prochaine extension, Vessel of Hatred, j'ai pu m'essayer pour la première fois à Diablo IV.
Le Diable ne s'habille pas du tout en Prada
Plusieurs années après les événements de Diablo III, le monde de Sanctuaire est en proie à la guerre et à la destruction, ravagé par les luttes entre anges et démons. C'est dans ce contexte que Lilith (déjà apparue dans Diablo II), fille de Mephisto, fait son retour dans le monde des mortels, amenant encore plus de chaos dans son sillage.
Si le scénario du jeu ne brille pas par son originalité (c'est du Diablo, après tout !), il a le mérite de mettre en avant différents points de vue qui se confrontent, amenant le joueur à comprendre les divergences d'opinions, mais aussi à prendre parti.
L'histoire est racontée à travers des dialogues (jamais trop longs) et des cinématiques à la mise en scène impeccable. Ces dernières sont un vrai plaisir à suivre, d'autant plus qu'elles ne sont jamais trop longues ni trop nombreuses.
Comme d'habitude, nous avons la possibilité de créer notre avatar. Plusieurs classes sont disponibles : le barbare, le voleur, le druide, le nécromancien et, enfin, le sorcier. Nous sommes en terrain connu, ces classes étant des classiques de la série. Je regrette cependant de ne pas pouvoir créer de moine ou de croisé, mais qu'importe !
Chaque classe dispose, bien entendu, de son propre arbre de talents, avec la possibilité de spécialiser son personnage de différentes façons. Il y en a vraiment pour tous les goûts.
Quant à moi, c'est avec un sorcier spécialisé en chaîne d'éclairs que j'ai décidé de suivre l'aventure.
Diablo... Classic ?
Soyons honnêtes, ce n'est pas Diablo IV qui va révolutionner la formule du Hack 'n' Slash (mais est-ce vraiment nécessaire ?). Vous avez joué à Diablo III et/ou à Diablo II: Resurrected ? Eh bien, c'est similaire. Les arbres de talents sont divisés en 7 paliers, chacun ayant son propre ensemble de compétences.
Une compétence d'attaque standard est assignée au clic droit (oui, je joue au clavier/souris !), une autre au clic gauche, et 4 compétences supplémentaires sont utilisables avec un temps de recharge, dont une compétence ultime avec un temps de recharge plus long. Et c'est à peu près tout.
Il y a, bien sûr, la possibilité d'utiliser des potions, et la nouveauté ici, c'est le dash, qui permet de sortir rapidement d'une mêlée d'ennemis ou d'esquiver une attaque. J'ai mis un peu de temps à lui trouver une réelle utilité, mais c'est surtout une question d'habitude !
Petite innovation pour les joueurs clavier/souris : il est possible de se déplacer en utilisant les touches "ZQSD", grâce à une option dédiée. Personnellement, je trouve cela bien plus confortable que de devoir cliquer pour se déplacer.
À l'instar de ses prédécesseurs, Diablo IV repose sur une boucle de gameplay plutôt répétitive, où il s'agit de tuer un maximum d'ennemis le plus rapidement possible avant d'aller affronter le suivant. Plus il y a d'ennemis, plus c'est jouissif ! On retrouve une structure classique de type "porte-monstre-trésor", un concept hérité de Donjons & Dragons (comme le savent ceux qui ont lu mon article sur le sujet !). Cela dit, les donjons et leurs boss ont tendance à se ressembler.
Le loot est toujours au cœur de l'expérience. La majorité de ce que vous ramasserez sera recyclée ou vendue aux marchands, mais il vous arrivera régulièrement de tomber sur une pièce légendaire plus puissante, et c'est toujours extrêmement satisfaisant !
L'exploration est probablement le point qui a le plus évolué depuis Diablo III. En effet, adieu les zones séparées, et bienvenue au monde ouvert. Celui-ci est suffisamment vaste et comprend plusieurs biomes. Il est donc possible, dès le début de l'aventure, d'explorer l'intégralité du monde. Attention cependant, car le niveau des monstres est lié à leur région, et une exploration trop ambitieuse pourrait rapidement vous mener à la mort. D'ailleurs, en mode extrême, toute mort est définitive !
Sachez également que vos différents personnages partagent leur coffre, leur or et, surtout, leur renommée ! Chaque région dispose d'une barre de renommée, qui se remplit automatiquement lorsque vous accomplissez certaines tâches (quêtes secondaires, exploration, etc.). Cette barre permet de débloquer diverses récompenses pour le compte, telles que des points de compétence ou des potions supplémentaires.
Des choix douteux
Difficile de parler de Diablo IV sans aborder ses fonctionnalités en ligne.
Tout d'abord, on retrouve le désormais classique passe saisonnier, qui propose une option payante offrant plus de récompenses. Les saisons (actuellement, nous en sommes à la saison 5) durent environ trois mois, ce qui signifie qu'il faut compléter le battle pass dans ce laps de temps. À la fin de la saison, le personnage saisonnier est transféré dans les royaumes éternels, mais il perdra toutes ses récompenses, à l'exception des objets cosmétiques.
Par ailleurs, il est impossible de participer à une nouvelle saison avec un personnage créé lors d'une saison précédente. Il faudra donc créer un nouveau personnage à chaque saison pour débloquer de nouvelles récompenses.
Ensuite, contrairement aux opus précédents, Diablo IV se joue exclusivement en ligne. Il n'y a pas de mode solo, pas de multijoueur local, ni la possibilité d'héberger une partie pour jouer uniquement entre amis. Le jeu s'oriente ainsi vers un format proche du MMORPG, un choix qui, selon moi, n'est pas le plus adapté à un Hack 'n' Slash.
Cela dit, malgré cet aspect multijoueur omniprésent, les nouveaux joueurs (dont je fais partie) ne croiseront pas souvent d'autres joueurs pendant leur progression. Les zones de bas niveau sont en réalité assez vides, plus d'un an après la sortie du jeu. Ce qui rend la situation encore plus frustrante, c'est que la connexion internet reste obligatoire, même lorsqu'on joue seul.
Quand c'est beau, il faut le dire !
L'un des points forts de Diablo IV, c'est sa direction artistique.
Le jeu est tout simplement magnifique ! Il y a un véritable travail sur les différents biomes, les jeux de lumière et les textures. La variété des environnements est impressionnante, et c'est un plaisir constant de les découvrir. On peut également saluer le chara-design, avec des PNJ qui ne manquent pas de style !
Les musiques ne sont pas en reste. Elles plongent immédiatement le joueur dans l'ambiance du moment. Mention spéciale au thème de Lilith, que j'ai trouvé particulièrement angoissant. Sur ce point, Blizzard réalise un sans-faute !
Si Diablo IV ne révolutionne pas la formule, il apporte tout de même son lot d'améliorations, tant pour le meilleur (l'exploration, le dash, etc.) que pour le pire (le Battle Pass, la connexion obligatoire pour jouer, etc.). En tant que défouloir, Diablo reste toujours aussi fun, d'autant plus qu'il est servi par une direction artistique et une bande sonore impeccables !