Final Fantasy VII Rebirth – Grandiose mais pas parfait
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PS5
Genre : Action-RPG
Prix conseillé : 79,99€
Date de sortie : 29 février 2024
Studio / Editeur : Square Enix
Clé fournie par LU6.1, merci à eux !
Quel bonheur d'enfin poser mes mains sur sur ce Final Fantasy VII Rebirth ! Bien qu'étant passé à côté du jeu original en 1997 (pas pratique quand on a pas encore appris à lire), je me suis rué sur le Remake sorti en avril 2020, durant le premier confinement. Un compagnon de choix, qui m'a accompagné près de 50 heures et m'a embarqué dans une aventure épique en compagnie de Cloud, Aerith, Barret et Tifa. J'ai rempilé mi-2021 avec le portage PS5 et l'ajout d'INTERmission et depuis, je piétine un peu, attendant la suite de ce qui sera une trilogie. C'est chose faite, et j'en ressors des étoiles pleins les yeux, bien que le voyage ne fut pas aussi parfait qu'espéré.
J'ai pu lire ça et là qu'il était possible de jouer à Rebirth sans avoir au préalable joué au Remake. S'il est difficile d'arguer que non, il me semble toutefois important de préciser qu'il est vivement recommandé de l'avoir fait pour suivre correctement la trame narrative et situer tous les personnages de l'aventure, le petit résumé proposé par Square Enix ne faisant que survoler très rapidement une histoire s'étalant sur plus de 30 heures. Certains fans diront aussi qu'il est indispensable d'avoir fait le jeu de base pour comprendre ce qui change avec les fileurs. Sans être indispensable, j'admets volontiers qu'avoir fait le jeu d'époque m'aiderait sans doute à comprendre ce qui change par rapport à l'intrigue initiale. On a toutefois quelques branches auxquelles se raccrocher à certains moments, pour ne pas être totalement largué.
Toujours est-il qu'ici, on aura droit à une aventure qui tente un mix assez réussi entre jeu linéaire, pratiquement couloir pour faire avancer l'intrigue, et monde ouvert pour l'explorer plus en profondeur et en apprendre plus sur tout ce qui gravite dans l'univers de FF VII. Si certaines quêtes annexes valent le détour et permettent d'étoffer un peu le lore de l'épisode, on ne peut pas en dire autant du reste des activités. On fait un bond dans le passé de 10 ans en débarquant dans les zones ouvertes du jeu. Des tours à synchroniser qui dévoilent une partie de la carte avec des petites icônes indiquant différents types d'activités.
Des combats, de la collecte d'objets, des mini-jeux de rythme pour récupérer des Espers permettant d'affaiblir des boss à affronter dans un mode VR... et se farcir l'hérésie qu'est Chadley, accompagné par MAI, une IA qui se paye le luxe d'être encore plus insupportable que son créateur. Je m'étais mis en tête de faire le jeu à 100% en le lançant, mais après la seconde zone ouverte, j'ai réfréné mon envie et me suis contenter de la trame principale, en faisant ça et là le contenu annexe qui était sur mon chemin. J'ai particulièrement apprécié le Queen's Blood et Fort Condor. Pour le reste des activités, qu'on aura essentiellement au Gold Saucer (une zone de loisir du jeu), c'est plus standard mais pas inintéressant pour autant. Pour l'aventure en elle-même, on est face à quelque chose de franchement réussi, qui va explorer le passé de Cloud durant le prologue, avant de poursuivre l'aventure après une ellipse temporelle, en jouant avec les souvenirs du joueur, du héros que l'on incarne et des protagonistes, tout en continuant la mission d'AVALANCHE, qui fuit et affronte dans le même temps la SHINRA.
Le jeu propose un nombre impressionnant de cutscenes. Si je n'ai pas été personnellement dérangé par ces dernières, il convient de préciser que pour certains joueurs, le temps va sembler long, vu qu'on pourra parfois poser la manette plusieurs minutes en écoutant simplement les personnages blablater entre eux. La mise en scène reste toutefois suffisamment travaillée pour que l'on n'ait pas l'impression de trouver le temps long. Et puis, rassurez vous, même si on est face à un jeu bavard, on a quand même droit à un Action-RPG extrêmement réussi au global, doté d'un système de combat bien plus profond que ce que proposait Final Fantasy 7 Remake (et FF XVI si on veut parler d'un opus très récent).
Outre sa générosité dans le contenu, Square Enix a aussi travaillé ses systèmes de combat. Toutes les bases du jeu précédent ont été reprises, et plein de petits ajouts se sont greffés. Les personnages disposent à présent d'un niveau d'affinité entre eux qui, en étant amélioré, permet de faire des attaques synchronisées. Outre les dégâts majeurs et bonus que cela procure, c'est aussi l'occasion de voir toute la maîtrise du studio dans la mise en scène et les animations de ses personnages. On sent clairement que les protagonistes ont un lien entre eux, qui est utilisé à bon escient pour magnifier les combats et les rendre plus dynamiques. On a toujours la possibilité de basculer d'un personnage à l'autre en combat, pour reprendre la main et exploiter les faiblesses ennemis en optant pour la magie ou les dégâts physiques, et en lançant des sorts élémentaires qui viendront charger la barre de choc, qui une fois rempli rend l'adversaire inconscient et active un multiplicateur de dégâts pour qu'on puisse mettre à mal la santé des ennemis, qui est quand même assez élevée, en particulier celle des boss.
J'ai varié entre le mode facile et le mode standard durant ma partie, ne souhaitant pas trop m'acharner sur certains combats (par manque de temps principalement). Rien qu'en mode normal, le jeu saura mettre vos nerfs à rude épreuve face à certains boss, et vous ne pourrez pas simplement défoncer votre bouton d'attaque pour venir à bouts des ennemis. Développer une tactique s'imposera, ce qui nous fera régulièrement passer la main entre chaque héros pour réinitialiser le focus ennemi et permettre de combattre à peu près librement ! Hors combat, on pourra toujours créer des objets et les équiper, avec l'insertion de matéria qui reste de mise, tout en dépensant nos points d'armes dans un "arbre" très complet, qui peut s'avérer déroutant de prime abord.
Histoire réussie, gameplay réussi… c'est bon ça, mais qu'en est-il de l'aspect technique ? En terme de bugs, on s'en sort bien, je n'ai eu qu'un crash durant l'aventure. Côté visuel en revanche, j'alternais entre "waouh" et "beurk". Les environnements sont globalement magiques, tout comme la modélisation des personnages, rien à signaler de ce côté là.
En revanche, on sent que l'Unreal Engine 4 n'est plus tout jeune et qu'il a de gros soucis avec la gestion de la lumière. L'image est parfois trop sombre ou à l'inverse sursaturée, et certaines textures sont - désolé pour le jeu - hideuses. J'ai aussi trouvé le jeu globalement un peu trop "statique". La nature est comme figée, ce qui surprend un peu, on a l'impression de traverser une carte postale, pas d'être dans quelque chose de vivant. Si c'était assez invisible à Midgar de par le lieu, ici, ça se ressent pas mal. Pour le bien de votre acuité visuelle, je ne peux que vous inviter à jouer en mode qualité. Certes, le jeu sera limité en 30 images par seconde, ça peut être ennuyant, mais c'est d'une stabilité à toute épreuve, là où le mode Performance vacille plus souvent, en plus de dégrader beaucoup trop l'image, qui fait parfois trop "bouillie de pixels". Dommage quand le jeu s'évertue à proposer des panoramas sublimes.
Côté voix, j'ai opté pour la version française et à l'exception de Cloud et Sephiroth, j'ai trouvé le casting très réussi. Côté bande-son, c'est une véritable orgie auditive, je passe mon temps à écouter l'OST depuis la sortie, et je ne trouve quasiment aucun morceau à jeter (hormis le thème chocobo, mais je n'ai jamais aimé cette musique !).
Points forts
Points faibles
Très sincèrement, j'ai adoré ce Final Fantasy VII Rebirth, en témoigne ce dragon qui crache un cœur. Tout n'est pas rose pour autant. Si l'aventure principale se révèle captivante, difficile d'en dire autant pour ses à-côtés, qui singent le pire de ce que peuvent proposer les open-world, où l'on pourchasse les icônes sur une carte pour faire augmenter le pourcentage de complétion de la zone, accompagné d'un Chadley encore plus insupportable que dans Remake. Pour le reste, hormis quelques atrocités visuelles quand on s'approche trop près d'un élément, c'est du tout bon, avec un jeu généreux et qui se révèle être grandiose. Une œuvre majeure de l'année. Maintenant, je m'en vais hiberner jusqu'à la sortie du prochain opus. Rendez-vous pris en 2027 ? Nous verrons bien !
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